Petits plans d’eau/Création de nouveaux plans d’eau : Différence entre versions

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'''Estimatif des coûts'''<br />
 
'''Estimatif des coûts'''<br />
Des indications approximatives concernant l’investissement et les coûts peuvent être consultés dans la brochure [https://www.le-shop.pronatura.ch/index.php/artikeldetails/kategorie/contributions-a-la-protection-de-la-nature/artikel/realiser-deau-temp-pour-les-amphibiens-menaces.html « Réaliser des plans d'eau temporaires pour les amphibiens menacés – Guide pratique »]. D’autres frais peuvent s’ajouter selon les cas :
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Des indications approximatives concernant l’investissement et les coûts peuvent être consultés dans la brochure [[Media:Pellet 2013 ProNatura Realiser plans deau temporaires amphibiens.pdf|« Réaliser des plans d’eau temporaires pour les amphibiens menacés – Guide pratique »]]. D’autres frais peuvent s’ajouter selon les cas :
 
* Achat de terrain ou bail
 
* Achat de terrain ou bail
 
* Détermination de la propriété des lieux
 
* Détermination de la propriété des lieux

Version du 28 juin 2020 à 06:41

Introduction et vue d’ensemble

Ce chapitre traite des étapes de travail allant de la préparation à la réalisation, formule des principes, et indique où trouver des informations complémentaires. Les différentes possibilités de création d’un nouveau plan d’eau sont présentées dans le chapitre « Types de construction ». Cette lecture vous donnera peut-être le sentiment qu’il est coûteux de réaliser un plan d’eau. Ce n’est pas obligatoirement le cas ! Cela dépend beaucoup de la situation. Si vous connaissez un site adapté, le travail préparatoire peut être court – en particulier s’il s’agit d’un petit plan d’eau.

Principes

Le chapitre « Notions d’écologie utiles pour la pratique » aborde les aspects importants liés aux petits plans d’eau. On peut en déduire les principes à prendre en compte lors de la création d’un plan d’eau.

  • La création d’un nouveau plan d’eau doit répondre à des objectifs (habitats-cibles et espèces-cibles)
  • Les deux facteurs les plus importants lorsqu’on crée un plan d’eau sont de l’eau propre et l’absence d’impacts sur les surfaces de grande valeur écologique déjà présentes (drainage de marais, destruction de végétation précieuse, modification du cours de ruisseaux, altération de sources, p. ex.). Une eau propre implique : pas de fumure et pas d’emploi de pesticides dans le bassin versant, pas d’eau en provenance des eaux de chaussées ou de drainages. Généralement, cela implique aussi que les nouveaux plans d’eau ne soient pas alimentés par l’eau des rivières ou ruisseaux, car celle-ci est souvent trop riche en nutriments (exceptions en forêt p. ex.).
  • Il faudrait dans la mesure du possible installer des plans d’eau là où ils sont présents naturellement, c’est-à-dire dans des endroits bien alimentés et où on ne doit pas étanchéifier. Les combes, les cuvettes humides, les sites fontinaux, les zones où la nappe affleure, ou celles où un apport permanent gorge le sol sont des endroits favorables.
  • Il faut si possible de la diversité dans les plans d’eau : on peut la créer en installant un ensemble de plans d’eau de différentes tailles et morphologies, permanents et temporaires, etc. Plusieurs petits plans d’eau valent mieux qu’un grand.
  • Les nouveaux plans d’eau doivent être exempts de poissons !
  • En complément du plan d’eau, l’habitat terrestre est important : utilisation extensive et bonne richesse structurale.
  • Les nouveaux milieux ne doivent pas causer de modifications dans le régime hydrique des surfaces adjacentes précieuses sur le plan écologique.
  • Il faut éviter de créer des nouveaux plans d’eau à proximité de routes très fréquentées1. Faire attention à la présence de tunnels à amphibiens et de passages à faune.

1 Les auteurs de l’ouvrage « Landschaftspflegekonzept Bayern, Stehende Kleingewässer » recommandent une distance minimale de 200 m

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Plus les plans d’eau voisins sont nombreux et diversifiés, plus la biodiversité est élevée. (Source : «the Pond Book, A Guide to the Management and Creation of Ponds», voir le chapitre « Littérature recommandée ».

Le karch a compilé des « Principes d’aménagement de plans d’eau » mettant l’accent sur les amphibiens. Les besoins des différents groupes d’espèces sont très semblables, la différence intervenant au niveau de la taille de l’étang.

Déroulement

Le déroulement principal est abordé ici. Plus loin figure une liste détaillée pour toutes les étapes de travail.
A partir de l’idée de départ, on se demande où, pourquoi et comment on pourrait aménager un plan d’eau. L’idée débouche sur la décision de commencer un projet.
Les travaux préparatoires et la planification dressent l’état des lieux initial et formulent les objectifs. Cette phase comprend toutes les étapes de travail pour fixer le lieu, le type d’aménagement et la durée de la phase en eau du nouveau plan d’eau.
La conception du projet traite les aspects tels que la taille et la profondeur d’un plan d’eau, les déplacements de matériaux ou l’étanchéification. Cette phase débouche sur un projet détaillé avec schéma ou plan. Si un permis de construire est requis, le formulaire de demande doit être rempli
Les préparatifs des travaux comprennent les tâches telles que récolter les offres et fixer les mesures. Les travaux doivent être suivis par un-e spécialiste (cf. aussi remarque ci-dessous).
Avec le suivi des résultats, on contrôle si les objectifs sont atteints et on définit les travaux d’entretien.

L’investissement que demande un plan d’eau, de l’idée à la conception du projet, dépend de la taille, du type d’aménagement, des équipements techniques et des procédures d’autorisation. Il peut durer de quelques jours à plusieurs mois. L’investissement nécessaire est à décider au cas par cas. Il est recommandé de faire appel à un-e spécialiste expérimenté-e (que ce soit pour des conseils, ou pour élaborer le projet et accompagner sa réalisation).

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La brochure « Réaliser des plans d’eau temporaires pour les amphibiens menacés – Guide pratique » offre de bonnes directives pour l’aménagement des petits plans d’eau, orienté sur la promotion des espèces d’amphibiens menacées liées aux milieux aquatiques pérennes. Le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata), le Crapaud calamite (Epidalea calamita) et les rainettes (Hyla arborea) sont de celles-ci. Dans cet article nous traitons un plus large éventail de plans d’eau, raison pour laquelle les informations sont plus complètes. Nous renvoyons à la brochure lorsque c’est indiqué.

Etapes de travail

Toutes les étapes de travail sont présentées dans la (check-) liste ci-dessous. Il faut déterminer pour chaque projet quelles étapes doivent être suivies. Les points soulignés sont traités plus à fond.


Idée

  • Premières réflexions sur où, quoi, pourquoi et comment
  • Quels buts et objectifs poursuivons-nous ?

Travaux préparatoires et planification

  • Déterminer le périmètre
  • Dresser l’état des lieux initial
  • Formuler les objectifs (habitats-cibles et espèces-cibles)
  • Déterminer le but : protection de la nature, ev. d’autres comme récréation, pêche
  • Ev. étude préalable
  • Choisir le lieu
  • Type d’aménagement (général)
  • Autorisation
  • Informer les porteurs de projet, les propriétaires

Conception du projet

  • Planification détaillée
    • Aménagement du plan d’eau
    • Type d’aménagement (concret)
    • Topographie, déplacements de matériaux
    • Conduite de l’ouvrage
    • Habitats terrestres (fixer l’endroit ; ev. déjà traité dans l’état des lieux initial)
    • Questions techniques de bases
  • Entretien
    • Planifier l’entretien à long terme et en déterminer les responsables. Elaborer un calendrier et un budget pour les 10 années suivantes.
  • Autres aspects :
  • Constitution du dossier de projet
    • Décrire l’aménagement au moyen de schémas, coupes, estimatif des coûts etc.
  • Autorisation
    • Type d’autorisation requise : voir ci-dessus
    • Réunir les documents pour l’autorisation : demande de permis avec descriptif du projet
    • Remarque : dans le cas où une demande de permis est requise, il faut en général compter au moins 2 à 3 mois. On peut pendant ce laps de temps commencer avec les préparatifs des travaux.

Préparatifs des travaux

  • Appel d’offres et adjudication
    • Elaborer la soumission (devis, cahier des charges)
    • Acquérir 2-3 offres auprès d’entreprises disposant des références adéquates
    • Attribuer le mandat
  • Commander le matériel (au cas où ce n’est pas l’entreprise qui s’en occupe)
  • Définir les mesures
  • Ev. produire des panneaux d’information

Travaux

  • Faire suivre les travaux par un-e spécialiste expérimenté-e
  • Ev. communiquer / informer : médias, excursion pendant ou après les travaux

Suivi des résultats

  • Suivi biologique concernant les espèces-cibles et les habitats-cibles. P. ex. :
    • Libellules
    • Amphibiens : 3 visites de chacune 2 h par an. Analyse : annuelle ou tous les trois ans.
  • Contrôle annuel de l’évolution et travaux d’entretien qui en découlent.

Travaux préparatoires et planification

Aborder les aspects suivants dans un document (court et concis) :

Périmètre : Déterminer la région qui entre en ligne de compte pour des nouveaux plans d’eau et dans laquelle on prévoit d’analyser l’aménagement de nouveaux plans d’eau. Si on connaît déjà l’emplacement, on peut naturellement s’y limiter.

Etablir l’état des lieux initial requiert de prendre en compte les points suivants :

  • Présenter des inventaires / les habitats et espèces présents actuellement (inventaires nationaux, cantonaux/régionaux, communaux)
  • Régime hydrique : voir point séparé
  • Utilisation : une utilisation à des fins récréatives est-elle connue ? Comment est exploité le bassin versant (agriculture, sylviculture, fumure, etc.) ? Des contributions sont-elles versées ?
  • Prescriptions ou limitations existantes (zones de protection des eaux souterraines, sites de décharge, zones archéologiques, surfaces d’assolement, etc.)
  • Routes très fréquentées dans les environs. Prendre en compte l’existence de tunnels à amphibiens et de passages à faune.
  • Liaison, interconnexion : y a-t-il d’autres milieux aquatiques à proximité avec des espèces-cibles ? On peut appliquer comme principe de base d’examiner une surface d’au maximum 1 kilomètre de rayon.

Régime hydrique : Le futur plan d’eau doit être alimenté en suffisance d’une eau propre. Il faut donc délimiter le bassin versant et vérifier s’il existe un écoulement en provenance de drainages ou d’eaux de chaussées.

La disponibilité d’eau en suffisance sur un site (sans devoir imperméabiliser artificiellement le plan d’eau) se vérifie de la façon suivante :

  • Cf. Instruments de planification : ancien site humide, sol imperméable
  • Accumulation régulière d’eau après des précipitations
  • Mesures du niveau de la nappe : mesurer régulièrement le niveau d’eau par un sondage pendant au moins six mois (période estivale !).
  • Evaluation de l’étanchéité du sol par un bureau spécialisé, au moyen de forages ou de sondages. Les endroits qui conviennent présentent en général une couche de 50 à 80 cm d’argile.

Il faut s’assurer que l’aménagement du plan d’eau ne modifie pas le régime hydrique des surfaces voisines précieuses sur le plan écologique.

Objectifs : il faut décider quelles espèces et habitats doivent être favorisés. Ces objectifs déterminent p. ex. la durée de la phase en eau. Le dessein futur doit aussi être connu (protection de la nature, fonction récréative, abreuvoir pour les animaux, objet de recherche ou de sciences naturelles pour les écoles, etc.), car il orientera l’aménagement selon des exigences différentes.

Etude préalable : sur la base de la connaissance de l’état initial, des analyses complémentaires peuvent être nécessaires, p. ex concernant la structure du sol ou le niveau de la nappe phréatique.

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Lorsqu’on ne sait pas si un site est assez humide, il convient d’en mesurer le niveau de la nappe durant au moins un semestre estival.

Chez nous, le volume des précipitations est généralement plus important que l’évaporation, à l’exception des phases de sécheresse pendant l’été. Un plan d’eau ne nécessite dont qu’un petit bassin versant – à condition que le sous-sol soit étanche ou qu’on l’ait rendu imperméable.

Sur la base des réponses obtenues à ce stade, on peut déterminer l’emplacement, le type et l’alimentation du plan d’eau.

Autorisation : s’enquérir auprès de l’autorité compétente en matière de permis de construire (en général la commune) de la nécessité de déposer une demande de permis et si oui, quelles sont les conditions à remplir. Exiger une réponse écrite ! Si un permis de construire est requis, il s’agit en général d’une demande de dérogation selon l’art. 24 LAT pour les constructions en dehors de la zone à bâtir. D’autres formulaires peuvent éventuellement devoir être remplis pour des aménagements dans la zone réservée aux eaux, en forêt ou à proximité de la forêt.

Une demande de permis de construire doit en général contenir les éléments suivants :

  • Signature du propriétaire du terrain, du maître d’ouvrage et de l’auteur du projet ;
  • Plan ou schéma du plan d’eau avec vue de dessus et vues en coupe ;
  • Calcul du volume ;
  • Information concernant la mise en décharge de matériaux
  • Estimatif des coûts
  • Données concernant les sites d’installation, les chemins d’accès, les dépôts de matériaux transitoires.

La question de la nécessité de fournir d’autres documents, p. ex. une expertise pédologique, doit être posée à l’administration cantonale compétente.

Conception du projet

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Les zones étendues de faible profondeur sont des habitats très riches en espèces. Source : « the Pond Book, A Guide to the Management and Creation of Ponds »

Pour l’aménagement du plan d’eau (situation, taille, profondeur, forme), on peut consulter le chapitre « Morphologie ».

Type : on concrétise à cette étape la réalisation de l’aménagement dont le type a été décidé auparavant. Selon la technique de construction adoptée, on planifiera en détail l’apport en eau, l’étanchéification, le façonnage de digues, l’équipement, la protection contre l’érosion, etc.

Topographie et déplacements de matériaux : selon la situation, par exemple si la surface du sol est hétérogène, une analyse du terrain peut être nécessaire pour une classification optimale et pour minimiser les déplacements de terre. Clarifier ceux-ci est pertinent pour diverses raisons. En plus, il faut en général donner des informations telles que les volumes, les sites d’enlèvement et les lieux de dépôt dans la demande de permis de construire. Les frais de transports de matériaux et en particulier les frais de mise en décharge sont élevés. On ne doit pas déposer d’humus à proximité des plans d’eau, car il pourrait provoquer leur eutrophisation. On peut parfois donner à un paysan le matériel organique excédentaire. Dans la mesure du possible, il faut viser un équilibre des volumes, c’est-à-dire qu’il ne doit pas être nécessaire d’exporter du sol ni d’en apporter.

Conduites : il faut déterminer l’emplacement exact des conduites (eau potable/eaux usées, gaz, électricité, télécommunications, chauffage, ou autres). Ce sont les communes qui délivrent les informations à ce sujet.

Résoudre les questions fondamentales en matière de travaux : choix des machines, voies d’accès, sites d’installation et éventuels abattages d’arbres.

Entretien

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L’entretien doit être organisé dès le départ.

L’entretien futur doit être planifié et estimé pour la prochaine décennie dès la phase de planification déjà :

  • Qui sera responsable de l’entretien et qui en assumera le coût ?
  • Comment sera réalisé l’entretien (manuel, mécanique) ?
  • Quels travaux seront nécessaires, quel investissement demanderont-ils approximativement et quels coûts entraîneront-ils ?
  • Le plan d’eau peut-il être entretenu dans son intégralité (accessibilité pour les machines et les outils) ?
  • Peut-on garantir la lutte contre les éventuelles plantes à problème ?

Végétalisation et repeuplement animal

On ne doit pas introduire d’animaux ; les plantes peuvent être introduites, mais tout au plus de façon clairsemée – et pas des plantes flottantes (non enracinées) ! Beaucoup d’animaux aquatiques sont mobiles et peuvent coloniser rapidement les nouveaux plans d’eau.

D’après les deux ouvrages de référence « The Pond Book » et « Mares et étangs » voir le chapitre « Littérature recommandée », les avis divergent concernant la végétalisation des étangs fraîchement créés. Les auteurs de « The Pond Book » rejettent l’idée de végétalisation au motif que les nouveaux plans d’eau se peuplent rapidement et qu’une végétalisation ne fait qu’accélérer le processus d’atterrissement, tandis que ceux de « Mares et étangs » pèsent les pour et les contre. Toutefois, même les partisans de la végétalisation soulignent la nécessité d’une certaine retenue et celle de n’utiliser que du matériel indigène provenant des alentours. Les auteurs de « Landschaftspflegekonzept Bayern, Lebensraumtyp Stehende Kleingewässer » sont eux aussi opposés à la végétalisation.

Arguments contre la végétalisation :

  • La colonisation par les espèces présentes dans les environs intervient spontanément relativement rapidement
  • Les nouveaux plans d’eau présentent des conditions différentes de ceux qui existent. De ce fait, des plantes pionnières peuvent s’établir pendant un certain temps (habitantes de sédiments nus, espèces peu concurrentielles)
  • Une colonisation sans intervention humaine est un processus naturel
  • Pas de risque d’amener des néophytes
  • Les plantes qui s’établissent sont adaptées aux conditions existantes
  • Pas de frais

Arguments pour une végétalisation clairsemée :

  • Protection du sol et protection contre l’érosion (entre autres également autour des installations techniques)
  • Limitation des espèces végétales indésirables, en particulier des néophytes invasives
  • Garantir la diversité végétale
  • Acceptation par le public
  • Promotion des espèces indigènes rares

Il faut éviter d’introduire des espèces invasives et exotiques. En font partie toutes les néophytes et également la plupart des espèces à propagation rapide telles que le Roseau commun (Phragmites australis) et la Massette à larges feuilles (Typha latifolia). Lorsque les espèces-cibles sont des habitantes des roseaux, il peut être pertinent de favoriser cette espèce sur les plans d’eau relativement grands. Il faut cependant être conscient qu’on peut se retrouver des années plus tard avec la nécessité non souhaitée d’un entretien conséquent.


Il faut s’assurer qu’aucun poisson ne puisse migrer depuis un plan d’eau voisin. Prendre garde au fait que les jeunes poissons, vairons p. ex., colonisent les milieux par des liaisons peu profondes couvertes de végétation et que les plans d’eau peuvent être temporairement reliés lors de fortes précipitations. Il est possible d’éviter cette colonisation en installant des barrières à poissons.

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Dans la région des Drumlins de l’Oberland zurichois (ZH), une barrière à poissons a été installée dans le cadre d’une régénération de marais. Pour éviter que des vairons puissent immigrer dans un nouveau fossé créé en bordure et, de là, se propager dans les fosses de tourbage liées, une construction en bois avec un treillis a été remplie de graviers ronds (32-45 mm), laissant circuler l’eau mais empêchant le passage des poissons. Cette construction remplit son office depuis 2004.

Au cas où le plan d’eau est susceptible d’être utilisé à des fins récréatives dans le futur, des dispositions doivent être prises pour canaliser le public

L’aménagement de l’habitat terrestre doit être pris en compte lors de la planification.

Estimatif des coûts
Des indications approximatives concernant l’investissement et les coûts peuvent être consultés dans la brochure « Réaliser des plans d’eau temporaires pour les amphibiens menacés – Guide pratique ». D’autres frais peuvent s’ajouter selon les cas :

  • Achat de terrain ou bail
  • Détermination de la propriété des lieux
  • Coûts d’établissement d’expertises supplémentaires, pédologique p. e. x.


Autorisation
Produire les documents exigés. Ceux-ci doivent être ciblés d’une part sur la demande de permis, d’autre part sur les besoins du projet. Il s’agit en général d’un plan avec la situation, les dimensions et profondeurs des plans d’eau. Des coupes en plan et des plans de détail sont parfois demandés. Un bref rapport explicatif synthétise les informations et donne des indications concernant la phase en eau, le type d’étanchéification, le dispositif de vidange, le matériel et l’aménagement de l’habitat terrestre. Selon les cas, des indications sur les machines, les voies d’accès et les sites d’installation peuvent aussi être requises.

Préparatifs et travaux

Une météo sèche est le critère le plus important pour les travaux (épargne les sols, facilite le travail). Mais selon les cas, il peut être nécessaire de pouvoir réagir à la venue d’eau sur le chantier et donc d’avoir à disposition des pompes performantes à cet effet. Selon le type de travaux, on doit avoir de l’eau à disposition pour nettoyer ou remplir la cuvette. Il faut éviter le compactage du sol. Des véhicules à chenilles avec faible pression au sol doivent être utilisés. Ceux-ci doivent dans la mesure du possible rouler et se tenir sur des matelas protecteurs ou des plaques de répartition de la charge.
Si les travaux ont lieu au printemps ou en été, il faut tenir compte de la migration des amphibiens. Lorsqu’on crée des étangs étanches, il faut selon les cas prendre garde à la température.

Informations complémentaires

Instruments de planification

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Les anciennes cartes comme la carte Siegfried représentent les (anciennes) zones humides et les (anciens) plans et cours d’eau (source : Office fédéral de la topographie).

Des requêtes pour des données de présence et de répartition des espèces peuvent être effectuées dans les bases de données via le site de Info Species. La brochure « Réaliser des plans d’eau temporaires pour les amphibiens menacés » contient, à partir de la page 28, des cartes de présence et de répartition pour chaque espèce d’amphibien, qui peuvent être utilisées pour la planification.

La localisation des surfaces dignes de protection peut en général être consultée sur les géo-portails des cantons.

On dispose en Suisse d’un modèle numérique de terrain couvrant tout le pays (DTM-AV). Certains cantons ont désormais des données encore plus précises, qui sont précieuses pour la planification, surtout celle des plans d’eau relativement grands.

▪ Sur les anciennes cartes, on trouve souvent représentés les anciennes zones humides ou les anciens étangs, ce qui permet d’estimer si un lieu est adéquat. Le géo-portail de la Confédération livre les couches d’informations suivantes :

  • Carte Dufour
  • Carte Siegfried
  • Voyage dans le temps – cartes.

▪ Les données pédologiques et les cartes des eaux souterraines donnent aussi une indication quant à savoir si un lieu convient (cf. géo-portail de la Confédération et des cantons).

Création d’un étang en deux étapes

Lorsqu’on ne connaît pas le futur niveau d’un plan d’eau, ni l’étendue de ses variations, on peut finaliser l’aménagement de cette zone dans un second temps, une année à deux ans après les travaux, afin d’offrir les conditions biologiques optimales.

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Découpage des phases de création d’un plan d’eau. 1ère phase : draguer la zone la plus profonde et aménager grossièrement la rive, 2ème phase : observer/mesurer le niveau de l’eau durant 1 à 2 ans, 3ème phase : aménager une rive plate et une zone plus étendue d’eau peu profonde.

Lorsqu’on dispose de suffisamment d’espace, on peut créer dans la foulée de nouveaux plans d’eau au voisinage du/des premier(s).

Ce procédé n’a probablement quasiment pas été utilisé en Suisse jusqu’à maintenant. Il a le désavantage d’augmenter les coûts et il faudrait en clarifier la faisabilité sur le plan de l’autorisation (les permis de construire sont généralement valables quelques années). Il serait intéressant de récolter des expériences dans ce domaine.

Autres chapitres concernant les plans d’eau

Auteurs

Texte Association biodivers info@biodivers.ch
Review Jan Ryser Pro Natura Bern
Hansruedi Wildermuth hansruedi@wildermuth.ch
Daniel Treichler SKW AG Garten und Landschaft
Traduction Sandrine Seidel Filoplume Traduction
Publication Juin 2020