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La Suisse compte environ 200 espèces d’oiseaux nicheurs, dont presque 40% sont sur la Liste Rouge. La protection des habitats et des mesures ciblant individuellement les espèces doivent permettre de les promouvoir. La huppe fasciée (Upupa epops) a besoin de surfaces à végétation clairsemée et structure diversifiée, soumises à une exploitation agricole extensive et riches en insectes.


Texte Eva Inderwildi
Review Christian Meisser, Stefan Werner
Traduction Sandrine Seidel
Publication Avril 2019


Sommaire

Résumé

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Les zones humides, telles le marais de Neerach illustré ci-dessus, sont des habitats essentiels pour de nombreuses espèces d’oiseaux rares : bécassines, Marouette ponctuée, Cigogne blanche et plusieurs espèces de canards, entre autres.

Environ 200 espèces d’oiseaux nichent en Suisse, occupant tous les habitats, des zones de basse altitude jusqu’à l’étage alpin. On peut promouvoir les oiseaux en prenant soin de leur habitat en globalité (protection des habitats, p. ex. sylviculture proche de la nature), en délimitant des zones protégées, ou avec des mesures spécifiques de conservation des espèces. Les exigences sont très différentes selon les espèces et les habitats, raison pour laquelle les mesures sont ici présentées par habitat et les mesures de conservation ciblées sur des espèces traitées dans un chapitre particulier.

Presque 40% des oiseaux nicheurs de Suisse figurent sur la Liste rouge. Des espèces de tous les habitats se trouvent sur la Liste rouge, mais les milieux cultivés et les zones humides comptent une proportion particulièrement élevée d’espèces menacées. Les mesures visant à revaloriser ces habitats sont donc particulièrement utiles. Sur la base de l’appartenance à la Liste rouge et de l’importance des populations suisses en comparaison internationale, 118 espèces d’oiseaux prioritaires au niveau national ont été définies. Parmi elles, 50 espèces prioritaires pour la conservation ont été définies, en tenant compte des actions requises et des instruments de protection de la nature existants.

Systématique

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L’Archeaopteryx, oiseau préhistorique de la taille d’une corneille, a vécu il y a au moins 150 millions d’années. Il possèdait des caractères des Reptiles et des caractères des Oiseaux. Il était capable de voler.

L’existence des oiseaux remonte à environ 150 millions d’années. Proches parents des reptiles et descendants directs des dinosaures, ils forment la plus jeune classe des Vertébrés. Les groupes d’oiseaux actuels sont apparus il y a 70 millions d’années. A l’échelle mondiale, on compte 10 700 espèces d’oiseaux réparties en 36 ordres. 180 espèces de 17 ordres nichent régulièrement en Suisse. D’autres espèces sont présentes comme nicheuses irrégulières (24), migratrices de passage, ou hôtes d’hiver.

Liens

Eléments d’écologie utiles pour la pratique

Habitats

Les oiseaux peuplent tous les milieux, des zones de basse altitude jusqu’à l’étage alpin. Beaucoup d’espèces ont su s’adapter aux habitats fortement marqués par l’être humain, telles les agglomérations, tandis que d’autres sont très sensibles aux dérangements et ne se trouvent que dans des sites reculés aux habitats proches de l’état naturel. Les mesures de conservation des oiseaux relatives aux habitats sont décrites au chapitre 4 « Conservation et promotion », selon la catégorisation suivante :

  • Lacs et cours d’eau
  • Marais et zones humides
  • Forêts
  • Zones cultivées
  • Agglomérations
  • Montagnes
  • Lieux d’extraction (gravières et carrières)
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Certaines espèces comme le Moineau domestique (Passer domesticus, à gauche) vivent à proximité étroite de l’être humain, d’autres, comme le Tétras lyre (Tetrao tetrix, à droite), ont besoins d’habitats avec peu de dérangements.

Certains sites abritent des communautés avifaunistiques ou des rassemblements d’oiseaux pour lesquels la Suisse porte une responsabilité particulière. Font partie de ces sites :

- Les réserves d’oiseaux d’eaux et de migrateurs d’importance internationale et nationale : L’ordonnance y relative vise à protéger les habitats des oiseaux d’eau qui vivent toute l’année en Suisse, ainsi que les quartiers d’hiver et les sites de passage importants pour les oiseaux migrateurs

D’autres réserves naturelles telles que les biotopes d’importance nationale, les réserves naturelles cantonales, les réserves naturelles communales et les réserves forestières sont également des habitats très importants pour certaines espèces d’oiseaux. C’est le cas des marais et paysages marécageux d’importance nationale, pour les espèces qui nichent dans les prairies ou les roselières, par exemple. Les réserves forestières jouent un grand rôle pour les espèces qui ont besoin de vieux bois et de bois mort. Les réserves sont en général des composantes significatives de l’infrastructure écologique.

Certains cantons ont délimité des zones de tranquillité spécifiques pour le Grand Tétras ou le Tétras lyre afin de réduire les dérangements pour ces espèces.

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En hiver, les réserves d’oiseaux d’eaux et de migrateurs hébergent de grands rassemblements de canards et d’autres oiseaux aquatiques pour lesquels la Suisse porte une responsabilité internationale.
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Les 31 Important Bird and Biodiversity Areas de Suisse couvrent des habitats variés allant des milieux aquatiques aux régions de haute montagne.

Biologie

Les oiseaux ont des exigences écologiques parfois très différentes et vivent de ce fait dans des habitats très variés. Des biotopes de taille suffisante, une nourriture accessible et en quantité suffisante ainsi que la présence de sites propices pour la nidification sont des facteurs déterminants. D’autres facteurs peuvent aussi jouer un rôle selon les espèces : disponibilité de postes de chant et de cachettes, concurrence intra- ou interspécifique, présence de prédateurs ou d’êtres humains.

Les oiseaux de Suisse ont une alimentation variée qui va d’une nourriture animale (viande, poisson, insectes, etc.) à une nourriture végétale comprenant les parties végétatives telles que feuilles, herbes, bourgeons, ou les graines et fruits. La plupart de nos oiseaux sont particulièrement bien adaptés à une nourriture précise. Ils peuvent à l’occasion se tourner vers d’autres sources de nourriture, mais ils restent dépendants de leur nourriture (saisonnière) favorite pour leur survie à long terme et pour se reproduire avec succès. L’offre alimentaire à disposition des oiseaux sédentaires et des migrateurs à courte distance Standvögel und Kurzstreckenzieher subit des changements importants tout au long de l’année. Il existe cependant de véritables spécialistes alimentaires, comme le Martin-pêcheur d’Europe ou le Martinet noir. Soit ils migrent dans des régions où leur nourriture reste disponible, soit leurs sources de nourriture sont disponibles ici toute l’année.

Les oiseaux sont en général spécialisés sur un type précis de site de nidification. Sur cette base, on distingue les oiseaux cavernicoles (en cavités), arboricoles (arbres et buissons), rupicoles, qui nichent au sol, et ceux qui construisent des nids flottants. Chez certains groupes d’oiseaux – martinets, hirondelles, rapaces – la fidélité au site de nidification est marquée : les oiseaux reviennent année après année à la même place pour nicher. Il est dès lors essentiel de conserver ces sites de nidification comme une composante centrale de leur habitat.

Chez les oiseaux, il existe deux stratégies différentes concernant l’élevage des jeunes : Chez les nidicoles (par exemple rapaces nocturnes, rapaces diurnes, passereaux), les jeunes ne sont pas encore complètement développés quand ils viennent au monde. Les poussins, souvent nus et aveugles, restent au nid, où ils sont élevés par les adultes. Les poussins des nidifuges (notamment canards, Gallinacés), au contraire, bien plus développés, sont capables de marcher et de suivre leurs parents immédiatement après l’éclosion des œufs.

La stratégie de reproduction des oiseaux est également un élément important qu’il faut considérer pour leur protection. Les espèces à longue durée de vie produisent peu de descendants par an (cigognes, rapaces diurnes), celles à courte durée de vie au contraire ont beaucoup de descendants (grand nombre d’œufs par ponte, plusieurs nichées par année, par ex. chez de nombreuses espèces de passereaux). La mort précoce des individus d’espèces à longue durée de vie influence la dynamique des populations dans une bien plus grande mesure que chez les espèces à courte durée de vie.

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Les Hirondelles de fenêtre (Delichon urbicum) reviennent sur le même site de nidification et utilisent le même nid chaque année. Il est donc très important de les conserver.
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Le Coucou gris (Cuculus canorus) est la seule espèce en Suisse qui fait systématiquement couver ses œufs par une autre espèce (parasitisme de couvée). Il dépend de l’abondance des gros insectes (chenilles surtout), et d’une bonne population de l’espèce hôte.

Ecologie

Mobilité

Par nature très mobiles, les oiseaux bougent beaucoup ; Que ce soit quotidiennement ou annuellement, ils entreprennent de fréquents déplacements. Beaucoup d’espèces quittent la Suisse en automne (oiseaux migrateurs). Parmi elles, on distingue les migrateurs à courte distance, qui hivernent dans la région méditerranéenne, des migrateurs à longue distance (ou au long cours), qui passent l’hiver au sud du Sahara. Les migrateurs partiels quant à eux voient une partie seulement de leur population migrer, l’autre partie hivernant sur les lieux de reproduction. Cependant, même des espèces qu’on trouve toute l’année en Suisse (oiseaux sédentaires) peuvent fréquenter des régions différentes en été et en hiver. Les Martins-pêcheurs d’Europe (Alcedo atthis) par exemple fréquentent hors de la saison de nidification des eaux poissonneuses mais inadéquates pour la reproduction (absence de falaises), voire fuient leurs lacs et rivières lorsqu’elles gèlent pour se rendre sur des cours d’eau libres de glace. De même, les oiseaux alpins descendent plus bas dans les vallées en hiver (migration verticale). La taille des territoires pendant la saison de reproduction varie de 0.25 ha ou moins, par exemple pour le Pinson des arbres (Fringilla coelebs), à plusieurs centaines de km2 pour l’Aigle royal (Aquila chrysaetos). Les territoires au sein d’une même espèce sont cependant aussi de taille variable en fonction de la qualité de l’habitat et des fluctuations de l’offre alimentaire. De nombreuses espèces d’oiseaux ont besoin d’habitats adéquats sur une grande surface pour maintenir des populations solides.

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Représentants des différentes stratégies migratoires des oiseaux : Pic épeiche (Dendrocopos major, sédentaire), Grive musicienne (Turdus philomelos, migrateur à courte distance), Martinet noir (Apus apus, migrateur au long cours), Rougegorge familier (Erithacus rubecula, migrateur partiel), Cincle plongeur (Cinclus cinclus, migrateur vertical).

Les oiseaux comme indicateurs

Le fait qu’une espèce d’oiseau soit présente en un lieu donné dépend de l’existence d’habitats adéquats (boisements, bocages, étangs, etc.), de structures écologiques (p. ex. cavités d’arbres), et de nourriture (par ex. sous forme d’insectes, de microfaune ou de graines). Si les structures disparaissent du paysage ou si les insectes déclinent, les populations d’oiseaux qui en dépendent diminueront aussi. Les mœurs plutôt ostentatoires (chant) et la détermination relativement facile de la plupart des espèces d’oiseaux, comparée à d’autres groupes, font que les recensements des populations sont simples par rapport à d’autres groupes taxonomiques. De ce fait, les oiseaux se prêtent bien au rôle d’indicateurs de l’état des milieux.

Liens


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Le Pic mar (Dendrocopos medius) est un indicateur de forêts riches en chênes et en bois mort de basse altitude. Le Tarier des prés (Saxicola rubetra) est un habitant typique des prairies à fauche tardive riches en espèces.

Conservation et promotion

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Davantage de surfaces écologiques, et de bien meilleure qualité, sont nécessaires dans la zone agricole, comme les jachères fleuries et les prairies extensives.

Comme dans la protection de la nature en général, la protection des oiseaux peut intervenir à trois niveaux : promotion des oiseaux sur toute la surface – par exemple au moyen d’une sylviculture proche de la nature (habitats), promotion des oiseaux au moyen de réserves naturelles (sites), et promotion des oiseaux au moyen de mesures spécifiques supplémentaires au niveau de l’espèce (conservation des espèces), au cas où les deux autres approches ne suffisent pas pour la conservation d’une espèce. Les sous-chapitres suivants citent des mesures pour les différents habitats (concerne principalement le premier niveau). Des informations sur les mesures spécifiques au niveau de l’espèce sont données au chapitre 5 Conservation des espèces.

Mesures de conservation concrètes par habitat

De nombreuses mesures décrites ici sont des mesures générales d’amélioration de l‘habitat. Elles influencent les oiseaux de manière indirecte, par exemple par leur effet sur les insectes, qui améliore l’offre alimentaire pour les oiseaux.

Lacs et cours d’eau

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Carte de toutes les réserves d’oiseaux d’eaux et de migrateurs en Suisse (état 2015).

En dépit de la faible surface du pays, quelques-uns des plus grands lacs intérieurs d’Europe libres de glace en hiver se trouvent – tout ou partie – en Suisse. Notre pays est donc d’autant plus important pour les oiseaux d’eau, et il porte une grande responsabilité internationale pour cet habitat et les espèces qui l’occupent. Bien que la qualité de l’eau de la plupart des lacs puisse aujourd’hui être qualifiée de bonne, la pollution par les nutriments et par les substances nocives (micropolluants et microparticules synthétiques notamment) reste problématique, surtout dans un certain nombre de petits plans d’eau. De plus, la pression de dérangement due aux activités de loisirs est très forte sur de nombreux lacs et le long de cours d’eau, ce qui concerne tant les oiseaux aquatiques nicheurs que ceux en halte migratoire ou hivernant. Les réserves d’énergie des oiseaux en escale pendant leur migration – vitales – peuvent se trouver entamées par les dérangements et la fuite subséquente. De plus, les zones riveraines sont très souvent bétonnées ou rectifiées, et les secteurs encore naturels sont généralement soumis à l’influence d’une grande charge en nutriments ou à une autre pression.

Mesures

  • Protéger strictement toutes les réserves d’oiseaux d’eau et de migrateurs
  • Désigner d’autres sites importants pour les oiseaux d’eau comme réserves OROEM d’importance nationale
  • Délimiter et respecter des espaces réservés aux eaux, le long des affluents également
  • Mieux prendre en compte la biodiversité dans la gestion du niveau de l’eau des lacs
  • Revitaliser les ruisseaux et rivières rectifiées
  • Préserver et restaurer les dynamiques fluviales et de charriage
  • Conserver et promouvoir la végétation riveraine naturelle
  • Augmenter les débits résiduels des cours d’eau dans les secteurs en aval des centrales hydroélectriques
  • Cadrer les activités du public (en particulier celles de loisirs) en élaborant et mettant en œuvre des concepts pour l’entier d’un cours d’eau ou pour un secteur de rive, en délimitant des zones pour les loisirs de proximité et des secteurs non perturbés pour la nature.
  • Renforcer l’information et la sensibilisation, notamment vis-à-vis des activités de loisirs en essor (par exemple paddle).
  • Assainir le régime des éclusées des cours eaux
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Les bancs de gravier sont appréciés du public. Les fréquents dérangements empêchent la nidification du Chevalier guignette (Actitis hypoleucos), fortement menacé, et celle d’autres oiseaux qui nichent au sol.

Marais et zones humides

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Remettre de grandes surfaces en eau, comme cela se fait depuis longtemps dans les pays voisins, est une nécessité – à l’exemple de la vallée de la Peene

En un siècle, les drainages quasi généralisés des zones humides de Suisse les ont réduites à la portion congrue (-90%). Les atteintes portées au régime hydrique et la pollution par les nutriments nuisent à ce qui reste de leur surface, car elles conduisent à des modifications de la végétation et à l’embuissonnement. Par conséquent, beaucoup d’espèces d’oiseaux des zones humides sont fortement menacées ou sont déjà éteintes.

Mesures :

  • Prévenir l’asséchement des zones humides
  • Prévenir l’embuissonnement des zones humides
  • Adapter le régime hydrique aux espèces cibles
  • Respecter des zones tampons d’une surface suffisante du point de vue écologique (effet tampon pour les nutriments, les dérangements et le régime hydrique)
  • Elaborer et mettre en œuvre des plans d’entretien différenciés et des plans de gestion (cadrer les activités anthropiques, notamment les loisirs)
  • Remettre en eau et régénérer les milieux


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Le Courlis cendré (Numenius arquata) niche dans les marais et prairies humides de grande étendue. Il est désormais éteint en Suisse comme espèce nicheuse.

Forêts

A l’état naturel, la plus grande partie de la Suisse serait recouverte de forêt. L’étendue des milieux ouverts dans le passé, créés par les feux de forêt, les grands herbivores, du fait de la présence des marais, ou d’autres facteurs, n’est pas connue. La forêt représente aujourd’hui encore environ un tiers de la surface du pays. La surface forestière est stable sur le Plateau, tandis qu’elle augmente au sud des Alpes et dans les Alpes (selon les régions de 8 à 28 % depuis 1985, d’après l’inventaire forestier national de 2013). Dans les forêts productrices, les espèces fréquentes sont restées fréquentes, grâce aux pratiques de la sylviculture proche de la nature, mais de nombreuses espèces plus exigeantes sont menacées en raison de la futaie uniforme qui assombrit énormément le boisement et du manque de bois mort et de structures en décomposition.

Mesures :

  • Appliquer les principes de la sylviculture proche de la nature sur toute la surface de la forêt exploitée
  • Augmenter significativement la part de bois mort à 30-60 m3 par hectare
  • Désigner comme arbres biotopes au moins 10 arbres judicieusement choisis par hectare
  • Créer des îlots de vieux bois
  • Favoriser les forêts claires
  • Aménager de larges zones de transition entre les forêts et les terres agricoles
  • Instaurer des réserves totales et des réserves forestières spéciales
  • Renoncer à la plantation et à la promotion d’essences exotiques au motif de l’adaptation au changement climatique

Liens


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Les cavités forées par les Pics noirs (Dryocopus martius) sont par la suite utilisées par beaucoup d’autres espèces d’oiseaux, ainsi que par des chauves-souris et des insectes. Laisser sur pied ces arbres à cavités est une mesure de conservation importante non seulement pour les oiseaux, mais de façon générale pour la biodiversité forestière

Zones cultivées

L’agriculture – apparue en Europe aux environs de 5500 ans avant J.-C. – a créé de nouveaux habitats pour les animaux et les plantes. De nombreuses espèces d’oiseaux se sont établies dans ces nouvelles terres cultivées. Parmi elles, des espèces indigènes des milieux ouverts comme les marais et les prairies alpines, des espèces forestières qui ont pu s’adapter, et aussi des espèces allochtones originaires par exemple des régions steppiques. Les zones agricoles comprennent des habitats comme les prairies et pâturages, les champs, les vergers, les vignobles, les haies et les bosquets champêtres . Lors des dernières décennies, l’intensification de l’exploitation agricole a fait perdre aux terres agricoles une grande partie de leur valeur d’origine pour les oiseaux et les autres animaux. La tendance à l’intensification s’accentue encore. L’usage massif d’engrais et de pesticides notamment est un problème, car il réduit fortement la diversité des plantes et des insectes et par conséquent prive les oiseaux de nourriture. La proportion des espèces qui figurent dans la Liste rouge est ainsi particulièrement élevée chez les oiseaux des milieux agricoles. Cependant, l’intensification n’est pas seule en cause : l’urbanisation des zones agricoles et l’abandon de l’exploitation sont également problématiques. Comme les milieux prairiaux ont été créés là où pousse naturellement la forêt, l’abandon de l’exploitation est synonyme de reboisement en-dessous de la limite des arbres.

Mesures :

  • Enrayer la perte de qualité des prairies et pâturages secs (pas d’apport de nutriments, pas d’irrigation, aménager des zones-tampons, exploitation adéquate)
  • Echelonner la fauche des prairies, retarder la date de leur fauche et/ou effectuer moins de coupes par an
  • Utiliser extensivement la strate herbacée des vergers à hautes tiges, échelonner la fauche, favoriser les zones de sol nu et une grande diversité structurale
  • Maintenir une végétation clairsemée dans les vignobles, ainsi que des haies et bosquets riches en espèces
  • Promouvoir les haies dans la zone agricole
  • Promouvoir les jachères - de préférence de longue durée - et d’autres surfaces de promotion de la biodiversité dans la zone agricole ; plus généralement promouvoir les projets de réseaux agro-environnementaux (OPD)
  • Empêcher l’abandon de toute exploitation sur les surfaces difficiles d’accès
  • Promouvoir les modes de production favorables à la biodiversité
  • Employer le moins de pesticides possible
  • Réduire l’utilisation d’engrais

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Vergers :

Vignobles :

Végétation clairsemée :

Surfaces de promotion de la biodiversité :

Agriculture


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Les vergers à hautes tiges richement structurés avec une strate herbacée exploitée de façon adéquate (coupe échelonnée) : un précieux habitat pour le Rougequeue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus) et d’autres espèces des paysages semi-ouverts.

Agglomérations

Les agglomérations sont, encore plus que la zone agricole, un habitat créé et très fortement influencé par les êtres humains. Bien que le nombre d’espèces soit ici souvent plus faible que dans des habitats naturels, les zones urbaines sont devenues un habitat secondaire important pour certains oiseaux.

Mesures :

  • Promouvoir et conserver les surfaces vertes, et y planter des essences indigènes (prairies fleuries, arbustes, arbres)
  • Créer des jardins et des aménagements extérieurs naturels (lotissement d’immeubles, entreprises et bâtiments officiels compris)
  • Renoncer aux pesticides et aux engrais
  • Prévoir des possibilités de nidification lors de la construction et la rénovation des bâtiments
  • Adapter les vitrages de sorte à réduire au minimum le risque de collision pour les oiseaux
  • Eviter autant que faire se peut l’étanchéification des sols
  • Promouvoir les toits densément végétalisés et les parois végétalisées
  • Optimiser l’éclairage nocturne pour les paramètres suivants : densité des lampadaires, orientation du flux, intensité (jusqu’à l’extinction une partie de la nuit), longueur d’ondes de la lumière


Liens

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Les prairies fleuries, les arbres et arbustes indigènes, et les nichoirs intégrés aux bâtiments offrent nourriture et sites de nidification aux oiseaux des agglomérations

Montagnes

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La Niverolle alpine (Montifringilla nivalis) et l’Accenteur alpin (Prunella collaris) sont deux habitants typiques des Alpes.

Les montagnes dominent les paysages de vastes régions de Suisse. Elles offrent un habitat à de nombreuses espèces animales et végétales, parmi lesquelles quelques oiseaux. Les Alpes suisses hébergent de grandes populations de plusieurs espèces d’oiseaux de montagne – populations qui revêtent une importance européenne, comme c’est le cas pour l’Accenteur alpin (Prunella collaris) par exemple. La Suisse porte donc une grande responsabilité pour beaucoup d’espèces montagnardes. En raison des contraintes topographiques et climatiques, les montagnes sont moins densément peuplées par les humains et moins intensivement exploitées que le Plateau. Raison pour laquelle quelques espèces autrefois répandues sur le Plateau ont survécu dans les Alpes et le Jura. Cependant, la pression sur la nature s’accentue aussi dans les régions de montagne. A beaucoup d’endroits, l’exploitation agricole s’intensifie, ou alors est complètement abandonnée – ce qui conduit au reboisement en-dessous de la limite des arbres ou à l’intensification de précieuses prairies à foin extensives. La pression croissante exercée par le tourisme est aussi problématique : toujours plus de gens viennent se ressourcer dans la montagne « intacte et sauvage » et les moyens techniques (remontées mécaniques, vélos électriques) rendent accessibles les coins les plus reculés. Les zones en-dessus de la limite des arbres qui abritent des espèces typiques comme le Lagopède alpin (Lagopus muta) et le Tétras lyre (Tetrao tetrix) sont également soumises à une pression de plus en plus forte – été comme hiver.

Espèce Habitat Proportion (%)
Niverolle alpine (Montifringilla nivalis) Sommets alpins 25
Pipit spioncelle (Anthus spinoletta) Prairies et pâturages alpins 25
Accenteur alpin (Prunella collaris) Sommets alpins 21
Chocard à bec jaune (Pyrrhocorax graculus) Sommets alpins 19
Merle à plastron (Turdus torquatus) Limite des arbres 15
Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros) Régions montagneuses, villes 13
Cassenoix moucheté (Nucifraga caryocatactes) Forêts de montagne 12
Roitelet à triple bandeau (Regulus ignicapilla) Forêt mixtes et de conifères 10
Perdrix bartavelle (Alectoris graeca) Régions montagneuses xérothermophiles 8
Venturon montagnard (Serinus citrinella) Forêts de montagne, limite des arbres 7
Bec-croisé des sapins (Loxia curvirostra) Forêts de conifères et forêts de montagne 6
Aigle royal (Aquila chrysaetos) Régions montagneuses 6
Milan noir (Milvus migrans) Zones cultivées, rivages lacustres 6
Buse variable (Buteo buteo) Zones cultivées 6
Milan royal (Milvus milvus) Zones cultivées 5
Mésange noire ((Periparus ater) Forêt mixtes et de conifères 5

Explication du tableau : Parmi les espèces dont la Suisse abrite une grande population en comparaison internationale, beaucoup sont des espèces montagnardes. La dernière colonne montre la part des effectifs suisses dans la population européenne. Tableau – complété avec la colonne habitat – d’après Maumary L., L. Vallotton & P. Knaus (2007) Les oiseaux de Suisse. Station ornithologique suisse, Sempach, et Nos Oiseaux, Montmollin.

Mesures :

  • Eviter l’irrigation et l’usage d’engrais sur les prairies et pâturages secs de montagne les plus précieux
  • Poursuivre l’exploitation extensive des prairies et pâturages de bonne qualité écologique
  • Prendre des mesures de canalisation du public (zones de tranquillité pour la faune sauvage, interdiction de quitter les chemins, interdiction saisonnière ou à l’année de survoler ou de pratiquer l’escalade dans les falaises servant à la nidification)
  • Eviter l’expansion des infrastructures touristiques dans les zones non construites.


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Zones d’extraction (gravières et carrières)

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Les gravières sont devenues des habitats de substitution essentiels pour quelques espèces d’oiseaux ; c’est le cas par exemple de l’Hirondelle de rivage (Riparia riparia) et du Guêpier d’Europe (Merops apiaster).

Les zones d’extraction comme les gravières et les carrières sont des habitats artificiels créés par l’être humain mais qui ressemblent par leur structure aux parois rocheuses ou aux rives naturelles (terrains nus, falaises de sable) et qui sont de ce fait colonisées par certaines espèces (d’oiseaux) spécialisées. Comme les cours d’eau naturels sont aujourd’hui extrêmement rares en Suisse, les gravières sont devenues un habitat de substitution important pour certaines espèces (p. ex. le Petit Gravelot Charadrius dubius ou l’Hirondelle de rivage Riparia riparia). Toutefois, l’existence de ces habitats est limitée dans le temps.

Mesures :

  • Conserver les sites de nidification existants dans les zones d’extraction là où c’est possible (protéger par des barrières, rafraîchir la verticalité du tas chaque année en dehors de la période de reproduction pour contrer les effets de l’érosion)
  • Créer des sites de nidification de remplacement à la fermeture de la zone d’extraction (p. ex. tas de sable pour les hirondelles de rivage)
  • Réduire la pression des visiteurs
  • Remettre en culture après l’arrêt de l’exploitation, sur un mode favorable à la nature

Lien

Mesures de promotion générales

Dans tous les types d’habitats, l’aménagement de microstructures – telles que murgiers, tas de branches, bandes herbeuses non fauchées – est favorable à la diversité de la microfaune. Les oiseaux bénéficient directement des structures présentes (par exemple pour nicher), et indirectement par la plus grande quantité de nourriture qu’elles induisent.

Conservation des espèces

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La Cigogne blanche (Ciconia ciconia) et le Grand Tétras (Tetrao urogallus) sont des espèces prioritaires au niveau national et également des espèces prioritaires pour la conservation.

Pour certaines espèces d’oiseaux, les mesures de protection de la nature sur toute la surface ou l’instauration de réserves naturelles ne suffisent pas à elles seules. Ces oiseaux ont besoin en plus de programmes de conservation spécifiques. En 2003, BirdLife Suisse, la Station ornithologique suisse et l’Office fédéral de l’environnement OFEV ont lancé le « Programme de conservation des oiseaux en Suisse » pour coordonner les projets de conservation déjà en cours, en démarrer de nouveaux, et offrir un soutien spécialisé aux différents acteurs de ces projets. 118 espèces d’oiseaux prioritaires au niveau national ont été retenues sur la base de leur présence dans la Liste rouge nationale et de l’importance que revêt notre pays pour ces espèces ; parmi elles, 50 espèces ont été définies comme prioritaires (en allemand) pour la conservation, sur la base de la nécessité d’intervenir et de l’efficacité des instruments de protection de la nature déjà existants.

Liens

Des plans d’action nationaux ont vu le jour pour les espèces suivantes :

Fiches pour la promotion de quelques espèces :

Pour les Communes

Pour les Privés

Vous pouvez obtenir des conseils de spécialistes concernant les projets de protection des espèces auprès de BirdLife Suisse et de la Station ornithologique de Sempach.


Autres bases pour les projets de protection des espèces :

Nichoirs

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Cette niche artificielle pour Huppe fasciée insérée dans un mur de pierres sèches contribue à combler le manque de cavités de nidification naturelles

Les nichoirs font partie de la stratégie de conservation pour les espèces cavernicoles, dans les sites où les structures naturelles qui peuvent faire office de cavités de nidification ne sont pas présentes en nombre suffisant. L’objectif à long terme devrait être que les mesures améliorant l’habitat permettent de retrouver une offre suffisante en cavités naturelles. Dans les liens sur les espèces, le chapitre Conservation des espèces donne aussi des informations sur les aides à la nidification spécifiques.

Liens

Nourrissage

Une distribution appropriée de nourriture pendant les périodes de disette peut faciliter la survie des petits passereaux dans les agglomérations, surtout en hiver lorsque le sol est gelé ou recouvert de neige. Les espèces rares et menacées viennent rarement aux mangeoires dans les agglomérations. Cela étant, le nourrissage n’est pas une mesure durable de conservation des espèces. Les mangeoires offrent cependant une bonne occasion d’observer les oiseaux de près et permettent ainsi de vivre une belle expérience de nature, représentant une forme de sensibilisation à l’avifaune. Raison pour laquelle il n’y a rien à redire à un nourrissage adéquat et modéré en hiver. Il faut porter une attention particulière à l’hygiène dans et autour des mangeoires, ainsi qu’à l’administration d’une nourriture appropriée (pas de pain par exemple).

Liens

Réintroduction

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Réintroduction de Gypaètes barbus (Gypaetus barbatus) en Suisse centrale.

Le plan de conservation des espèces de la Confédération ainsi que l’UICN ont établi des directives claires quant aux circonstances où une réintroduction d’oiseaux (ou d’autres organismes) est envisageable. Il faut entre autres s’assurer que la région que l’on cible fait partie de l’aire de répartition originelle de l’espèce et que les causes de sa disparition n’existent plus, étudier s’il existe une probabilité de recolonisation naturelle à moyen terme, et déterminer si la réintroduction fait partie d’un concept national ou international. La réintroduction couronnée de succès du Gypaète barbu respectait ces critères.

Liens

« Virtual Data Center VDC »

Les observations de tous les groupes d’organismes sont enregistrées depuis 2014 dans la base de données du projet « Virtual Data Center VDC » pour être prises en compte lors de projets relatifs à la protection de la nature. La base de données sert en particulier à répondre aux besoins des services cantonaux. Ces données ne sont pas accessibles au public.

Menaces

Selon la Liste rouge actuelle des oiseaux nicheurs de Suisse de 2010, 78 (39%) des 199 espèces considérées sont menacées. Dans tous les habitats, on trouve des espèces qui figurent sur la Liste rouge, mais la proportion d’espèces menacées parmi les oiseaux des zones cultivées et des zones humides est nettement plus élevée que dans la forêt ou dans les habitats alpins.

Perte d’habitat

La destruction de leurs habitats à un rythme soutenu est le principal facteur de menace pour les oiseaux, de même que l’insidieuse perte de qualité des habitats qui subsistent. Ce dernier facteur concerne en particulier la zone agricole et les zones humides. L’industrialisation et l’intensification progressives des pratiques agricoles transforment les zones cultivées en des surfaces toujours plus monotones et pauvres en espèces. La fréquence élevée des passages sur les surfaces ne laisse également quasiment plus aucune chance de se reproduire aux espèces qui nichent au sol. Les zones humides deviennent de plus un plus sèches et perdent leurs espèces typiques. Voir au chapitre « Conservation et promotion » pour les mesures habitat par habitat.

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(Quasiment) plus aucune espèce d’oiseau ne trouve un habitat dans un paysage de ce type, homogène et structurellement pauvre.

Dérangements

L’augmentation des dérangements dus aux activités humaines est un problème de plus en plus grave pour nombre d’espèces. A cela s’ajoute le fait que, les activités de loisirs ont lieu de plus en plus loin des chemins. Les dérangements de la reproduction provoquent l’abandon du site de nidification, ou celui de la ponte, ou encore le refroidissement et la mort des œufs et des poussins. Les dérangements hivernaux entament les réserves d’énergie, diminuent les chances de survie ainsi que celles de reproduction l’année suivante. Une densité suffisante de zones-tampons autour des sites prioritaires – en particulier autour des biotopes d’importance nationale – les concepts de gestion du public, et les zones de tranquillité pour la faune, ont là un important rôle à jouer.

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Collisions et autres accidents

Chaque année, des centaines de milliers d’oiseaux en Suisse entrent en collision avec des surfaces vitrées, des éoliennes, des lignes électriques ou des pylônes, ou meurent pris dans les filets de vigne ou d’autres dispositifs de protection des récoltes. Un grand nombre de ces dangereux pièges involontaires pourraient être désamorcés par une planification soigneuse et une construction adaptée, un montage correct, ou des mesures de protection ultérieures.

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Mesures pour éviter les collisions contre les surfaces vitrées :

Cheminées, un piège :

Protection des oiseaux sur les lignes à haute tension :

Oiseaux et lignes aériennes :

Agriculture :

  • Installation correcte des filets de vignes et des dispositifs de protection des récoltes
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Les surfaces vitrées transparentes ou réfléchissantes présentent un grand risque de collision pour les oiseaux. L’utilisation d’un verre à motifs et une planification qui tient compte de ce problème permettent de rendre l’obstacle visible aux yeux des oiseaux.
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L’installation correcte des filets de vignes évite ce genre de piège pour les oiseaux (jeune Pic vert Picus viridis).

Espèces introduites

Selon la Convention sur la biodiversité, les espèces introduites sont la deuxième cause de menace pour la diversité des espèces au niveau mondial, juste après la perte des habitats. Autant les plantes introduites (néophytes) que les animaux introduits (néozoaires) posent problème. Les néophytes invasives sont problématiques pour les oiseaux parce qu’elles peuvent fortement modifier l’habitat et diminuer drastiquement l’offre alimentaire (graines, insectes). Mais l’Europe connaît aussi des problèmes causés par des espèces d’oiseaux introduites : celles-ci peuvent s’hybrider avec les espèces indigènes, les mettant en danger (Erismatures rousse Oxyura jamaicensis et à tête blanche Oxyura leucocephala), ou entrer en concurrence avec elles (Tadorne casarca Tadorna ferruginea et Ouette d’Egypte Alopochen aegyptiaca). Lorsqu’une espèce se répand largement, il est en général trop tard pour prendre des mesures. Par conséquent, dès qu’une espèce exotique apparaît, il faut faire en sorte qu’elle ne s’établisse pas.

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Les Tadornes casarca (Tadorna ferruginea, une espèce d’origine asiatique) échappés de captivité ont pu s’établir en Europe, se répandent et peuvent concurrencer les espèces de canards indigènes, le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) et l’Effraie des clochers (Tyto alba).

Persécution par les humains

Intentionnellement ou non, les humains tuent les oiseaux. Mentionnons ici la chasse, le braconnage, et l’empoisonnement, intentionnel ou non. En Suisse, trois espèces prioritaires pour la conservation peuvent être chassées (Tétras lyre Tetrao tetrix, Lagopède alpin Lagopus muta et Bécasse des bois Scolopax rusticola), et parmi elles, la Bécasse des bois figure sur la Liste rouge dans la catégorie « vulnérable ». Un nombre considérable d’oiseaux migrateurs sont tirés légalement ou illégalement dans les pays méditerranéens, y compris des espèces pour lesquelles des projets de protection sont en cours. Le braconnage ne joue pas en Suisse de rôle majeur. Depuis environ 10 ans, le nombre des empoisonnements intentionnels de rapaces augmente – en particulier celui de Faucons pèlerins (Falco peregrinus) par des éleveurs de pigeons. Les empoisonnements involontaires sont causés par l’ingestion de munitions au plomb (p. ex. par les aigles royaux et les canards) ou l’ingestion de poison utilisé contre d’autres animaux (campagnols p. ex.).

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Réchauffement climatique

Avec le réchauffement climatique, on peut s’attendre à l’apparition de nouvelles espèces en Suisse. Certaines espèces méridionales pourront étendre leur aire de répartition vers le nord – notons cependant qu’elles aussi ont besoin d’habitats qui répondent à leurs besoins. Toutefois le processus fait également des perdants : certaines espèces adaptées à la haute montagne (p. ex. Lagopède alpin Lagopus muta) verront le nombre des habitats disponibles se réduire. Enfin, la question reste ouverte de savoir si toutes les espèces d’oiseaux pourront s’adapter assez rapidement aux changements des habitats.

Ce qu’on ignore encore

Les oiseaux sont un groupe relativement bien étudié. L’état des connaissances sur les causes de menaces et les mesures de protection nécessaires est très souvent suffisant en ce qui concerne les espèces nicheuses de notre pays. En effet, même si les connaissances sont incomplètes et que la recherche continue par ailleurs, elles suffisent cependant pour prendre les mesures nécessaires sur la base des analyses des experts. Pour une minorité des espèces prioritaires (p. ex. Perdrix bartavelle Alectoris graeca, Pic cendré Picus canus, Pouillot fitis Phylloscopus trochilus), on peut se demander si les connaissances à disposition suffisent pour prendre les premières mesures. Dans ces cas, la recherche en écologie, en particulier, est une urgence (p. ex. sur les ressources alimentaires et leur lien avec le succès de reproduction).

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Exemples pratiques

Grand Tétras (Tetrao urogallus) :

Tarier des prés (Saxicola rubetra) :

Alouette des champs (Alauda arvensis):

Vanneau huppé (Vanellus vanellus):

Milan royal (Milvus milvus) :

Oiseaux des vergers à hautes tiges :

  • Projet de conservation des espèces des vergers à hautes tiges de BirdLife Suisse dans le Farnsberg (en allemand)

Oiseaux des vignes :

Torcol fourmilier (Jynx torquilla) :

Liens utiles pour la pratique

Littérature recommandée

Ouvrage de référence et généraux

Les oiseaux de Suisse. L. Vallotton, L. Maumary, P. Knaus. Station ornithologique suisse, Sempach. 2007. Ouvrage de référence de grand format sur l’apparence, le comportement, la répartition et la migration des 419 espèces qui nichent en Suisse ou y sont présentes comme migratrices. Toutes les espèces sont présentées de façon homogène, avec une description de leur répartition, de leur habitat et comportement, de leurs déplacements, de l’évolution de leurs effectifs, de leur biologie de reproduction en Suisse et de leur protection. Des cartes montrent de plus les reprises étrangères de bagues d’individus bagués en Suisse et les reprises suisses de bagues provenant de stations de baguage étrangères.


En allemand :

Das Kompendium der Vögel Mitteleuropas: Alles über Biologie, Gefährdung und Schutz. H.-G. Bauer, E. Bezzel, W. Fiedler. AULA-Verlag, Wiebelsheim, 2005. Un ouvrage de référence en trois volumes qui a fait ses preuves, traitant de la répartition, la biologie, l’évolution des populations, les facteurs de menace et la protection de l’avifaune d’Europe. Le premier volume contient les chapitres sur les espèces de tous les ordres à l’exception des passériformes. Ce grand groupe est traité dans le deuxième volume. Le troisième volume contient la bibliographie, des informations sur les néozoaires, les listes rouges et les conventions pour la protection des oiseaux, ainsi qu’un glossaire des termes spécialisés les plus importants.

Handbuch der Vögel Mitteleuropas (17 Bände in 23 Teilen). U. N. Glutz von Blotzheim et al. AULA-Verlag, Wiesbaden, 1966-1997 Bien que certains volumes de cet ouvrage aient pris un peu d’âge, il reste une œuvre de référence de l’ornithologie d’Europe centrale. Chaque espèce est traitée en détail : description (apparence et voix), répartition, population et son évolution, déplacements, biotope, reproduction, comportement, nourriture.

Littérature utile pour la pratique

Faucon crécerelle et Effraie des clochers :

Vanneau huppé :

  • Schifferli L, Rickenbach O, Koller Und A, Gruebler M, 2009. Massnahmen zur Förderung des Kiebitzes Vanellus vanellus im Wauwilermoos (Kanton Luzern): Schutz der Nester vor Landwirtschaft und Prädation. Ornithologischer Beobachter 106, 311–326. (en allemand)

Agriculture :

  • Kohli, L., Spiess, M., Herzog, F., Birrer, S., 2004. Auswirkungen ökologischer Ausgleichsflächen auf typische Kulturlandvögel und ihre Lebensräume. Schweizerische Vogelwarte, Sempach. (en allemand)

Nichoirs :

  • Nisthilfen für Vögel und andere heimische Tiere (2010) K. Richarz & M. Hormann. Aula Verlag (en allemand)

Ouvrages de détermination

  • Le guide ornitho. Le guide le plus complet des oiseaux d’Europe, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. L. Svensson, K. Mullarney, D. Zetterström. Delachaux&Niestlé, 2014. 900 espèces d’oiseaux représentées dans les deux sexes et leurs différents plumages, et avec les différentes sous-espèces, au moyen de plus de 200 planches couleurs. Des explications dans les images indiquent les caractéristiques importantes. Des textes détaillés décrivent l’habitat, les critères de détermination, la répartition et la voix de chaque espèce. Les cartes de répartition actuelles montrant les zones de nidification et d’hivernage, ainsi que les routes migratoires, complètent cet ouvrage de référence, œuvre des meilleures ornithologues et illustrateurs d’oiseaux du monde.
  • Guide encyclopédique des oiseaux du Paléarctique occidental. M. Beaman, S. Madge. Nathan, 2003. Ce guide décrit toutes les espèces ayant déjà été observées dans le Paléarctique occidental, y compris les espèces migratrices et non indigènes. Plus de 360 planches couleurs illustrent les différents plumages des oiseaux. La répartition des espèces est représentée sur plus de 600 cartes au total. Les caractéristiques importantes de chaque espèce sont décrites en détail.

Ouvrages de faunistique nationaux et suprarégionaux

  • Atlas des oiseaux nicheurs de Suisse 2013 – 2016. Distribution et évolution des effectifs des oiseaux en Suisse et au Liechtenstein. Knaus P., Antoniazza S., Wechsler S., Guélat J., Kéry M, Strebel N. & Sattler T. Station ornithologique suisse, Sempach 2018. Cet ouvrage présente la répartition actuelle, l’abondance et la distribution de tous les oiseaux nicheurs de Suisse et de la Principauté du Liechtenstein, ce qui représente 249 espèces ou sous-espèces. Il met aussi en évidence les modifications parfois importantes de l’avifaune suisse au cours des deux à six dernières décennies. Les résultats sont aussi représentés séparéments en fonctions des habitats et de leurs cortèges d’espèces. Ce livre volumineux fournit une base solide et essentielle à la protection et à la prise de mesures en faveur de nos oiseaux indigènes et de leurs habitats.
  • Atlas des oiseaux de France métropolitaine. Nidification et présence hivernale. Issa N. & Muller Y. (eds). LPO, SEOF, MNHN. Delachaux et Niestlé, Paris 2015.
  • Atlas Deutscher Brutvogelarten. Atlas of German Breeding Birds. K. Gedeon et al. Stiftung Vogelmonitoring Deutschland und Dachverband Deutscher Avifaunisten, Münster 2014. (en allemand)

Les oiseaux des différents habitats

  • Burkhardt, M., Keller, V., 2003. Oiseaux aquatiques. Station ornithologique suisse, Sempach.
  • Graf, R., Kestenholz, M., 2002. Oiseaux des Alpes. Station ornithologique suisse, Sempach.
  • Kohli, L., Schweizerische Vogelwarte Sempach, 2004. Les oiseaux de nos campagnes. Schweizerische Vogelwarte Sempach, Sempach.
  • Mollet, P., Pasinelli, G., Zbinden, N., 2011. Oiseaux de la forêt. Station ornithologique suisse, Sempach.
  • Martina Müller, Mathias Ritschard, 2014. Brutvögel an Fliessgewässern - Naturnahe Gewässer - ornithologische Vielfalt. Orniplan AG. (en allemand)

Les brochures de la Station ornithologiques peuvent être commandées ici

Autres ouvrages et sites internet

  • Bruderer, B., 2017. Vogelzug: Eine schweizerische Perspektive. Der ornithologische Beobachter. Ala, Schweizerische Gesellschaft für Vogelkunde und Vogelschutz, Sempach.
  • Heer, L. et al. 2008. Important Bird Areas IBA Schweiz - Suisse - Svizzera – Switzerland. BirdLife Suisse et Station ornithologique suisse, Zurich et Sempach.

Glossaire

Divers

Transmettre ses observations d’oiseaux

On peut communiquer ses observations d’oiseaux au moyen des plateformes de transmission suivantes :

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Auteurs

Texte Eva Inderwildi BirdLife Schweiz
Review Christian Meisser viridis environnement
Stefan Werner Schweizerische Vogelwarte
Traduction Sandrine Seidel Filoplume Traduction