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Les vergers à haute tige enrichissent le paysage et lui donnent son caractère. Les grands vergers sont devenus rares


Sommaire

Résumé

Pendant des siècles, les vergers à haute tige ont été typiques du paysage de nombreuses régions, et c’est aujourd’hui encore le cas pour quelques-unes d’entre elles. Le nombre et l’étendue de ces vergers ont drastiquement diminué ces dernières décennies – et leur biodiversité avec.

Le chapitre « Notions d'écologie utiles pour la pratique » vous apprend tout ce qu’il faut savoir sur la biodiversité et tout ce qui donne sa valeur biologique à un verger. La diversité des structures et la façon d’exploiter la sous-strate ont une importance capitale. Le chapitre « Conservation et promotion » donne les points importants à prendre en compte dans la planification et l’aménagement d’un verger, notamment le choix des espèces et des variétés fruitières. Le chapitre « Soins et entretien » est consacré à la taille et à la conduite des arbres et à l’exploitation optimale du verger, située au croisement entre la santé des arbres, la biodiversité et la pression des ravageurs. Le chapitre « Revalorisation » indique les possibilités de promouvoir les petits biotopes et de créer des surfaces rudérales. Le chapitre « Exemples pratiques » informe sur les projets en cours dans le nord-ouest de la Suisse : le projet tri-national Chevêche d’Athéna et le projet du Farnsberg.

Vous pouvez soutenir la conservation et la promotion des vergers en achetant des produits issus de vergers à haute tige. Le chapitre « Utilisation et commercialisation » présente les adresses ad hoc.

Synthèse

Accès rapide – où trouver les thèmes les plus importants ?

Informations de base : importance écologique, arguments en faveur des vergers à haute tige
Planification : choix des espèces et des variétés, variétés précieuses, variétés anciennes, choix du site et de la parcelle
Installation : plants et plantation, protection contre les rongeurs, utilisation/commercialisation
Entretien : soin aux arbres, revalorisation des vergers

Synthèse Vergers à haute tige – l’essentiel en bref
Arguments en faveur de la promotion des vergers à haute tige
  • Habitat présentant une diversité extrême, l’un des plus riches en espèces d’Europe centrale.
  • La diversité d’espèces offerte par les vergers à haute tige s’explique notamment par la combinaison qu’ils présentent entre des éléments paysagers forestiers (forêt claire) et prairiaux.
  • On y dénombre 48 espèces d’oiseaux nicheurs et 76 autres habitants potentiels.
  • 5000 espèces ont été dénombrées dans un seul verger en Allemagne.
  • Grande diversité génétique (variétés fruitières), avec plus de 2500 variétés décrites (pommes, poires, cerises, prunes).
  • Les vergers à haute tige donnent son caractère au paysage d’une région, et l’enrichissent.
  • Les vergers à haute tige permettent d’interconnecter de grandes surfaces contigües.
Facteurs favorisant un verger à haute tige idéal du point de vue de la protection de la nature
  • L’entretien et la conservation du verger à haute tige idéal sont assurés pour des générations.
  • La présence de jeunes et vieux arbres (avec bois mort) est importante pour la diversité structurale.
  • Viser des vergers les plus grands possibles, contigus.
  • La sous-strate doit présenter une grande part de surfaces à haute valeur qualitative (prairies extensives ou bandes herbeuses non fauchées p. ex.)
  • Viser une mosaïque de différents types de surfaces et de structures (haies d’épineux et bandes herbeuses non fauchées dans les environs p. ex.).
  • La richesse en espèces d’un verger à haute tige dépend de la présence de petits biotopes (murgiers et tas de branches p. ex.) et de cavités.
Planification d’un verger à haute tige
  • Le choix du site et de la parcelle doit être soigneusement entrepris : caractéristiques pédologiques, exposition, altitude et déclivité peuvent grandement influencer la récolte.
  • Il est plus aisé d’obtenir des prairies extensives ou peu intensives si les arbres sont plantés en rangs larges.
  • Une attention particulière est à prêter au choix des espèces et des variétés (diversification, durabilité et évolution climatique).
  • Si possible privilégier les espèces robustes, résistantes, et adaptées à la culture biologique.
  • Les variétés anciennes ont un rôle à jouer en particulier dans les vergers à haute tige.
Installation du verger
  • Une grande attention doit être accordée aux jeunes arbres et à leurs exigences : si on souhaite des arbres à haute tige vigoureux et qui produisent des fruits sur deux à trois générations, on a besoin de jeunes plants forts et sains avec des branches ramifiées et un système racinaire vigoureux.
  • Le moment de la plantation et sa préparation sont les pierres angulaires de l’obtention d’un verger qui sera plus tard florissant.
  • Il y a quelques règles à suivre pour la plantation des jeunes arbres.
  • Une grande attention doit, dès le début, être accordée à la protection des jeunes arbres fraîchement plantés contre l’appétit des rongeurs ; cette attention doit perdurer dans le temps pour conserver un verger florissant.
Entretien et revalorisation
  • Une sous-strate extensive ou peu intensive est importante pour la qualité globale du verger.
  • L’apport d’engrais ne doit être effectué que très parcimonieusement, et doit se limiter essentiellement aux rangées d’arbres ou à leur racines (application à la lance p. ex.).
  • Tenir en échec les populations de rongeurs éventuellement encouragés par l’exploitation extensive en favorisant les petits prédateurs.
  • Revaloriser les vergers avec des petits biotopes tels que murgiers et tas de branches.
  • Veiller à replanter régulièrement des jeunes arbres (un verger devrait comporter 20 à 30% d’arbres jeunes).
  • Il est essentiel de tailler les arbres et de leur adjoindre des tuteurs pour que des fruits de qualité se forment, et pour obtenir une longue phase de récolte. Les branches à fruits doivent être rajeunies régulièrement pour maintenir leur vitalité, leur productivité et la qualité de la production (→ cours de technique de taille).

Introduction

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En Allemagne, on a dénombré 5000 espèces dans un verger.

Les vergers à haute tige dominaient jadis le paysage cultivé de diverses régions de Suisse. C’est encore le cas dans certaines d’entre elles. Les vergers à haute tige étaient et sont encore largement répandus en Suisse orientale (TG, SG), centrale (LU, ZG), au nord-ouest de la Suisse (BL, AG) et en Suisse romande (VD). En 1951, on comptait encore environ 14 millions d’arbres. Ce nombre s’est effrité au cours de la deuxième moitié du 20e siècle pour ne plus atteindre que 2,4 millions d’arbres1 en 1999, ce qui représente un recul supérieur à 80%. La progression de la mécanisation et l’intensification de l’agriculture intervenues à cette époque en sont les raisons principales, mais le travail très important qu’exigent l’entretien d’un verger et les soins aux arbres intervient aussi dans ce recul. De plus, dans le but de lutter contre la consommation d’alcool qui sévissait dans de larges pans de la population rurale, la Régie fédérale des alcools versait des primes d’abattage à l’arbre ; on a ainsi vu se produire une disparition des vergers à haute tige à large échelle soutenue par le secteur public, avec un paroxysme dans les années 1960. Ces abattages ont cessé en 1975 en raison de l’opposition de la population et des cidreries2. A cela s’ajoute que les terres proches des agglomérations ont souvent été déclassées en nouvelles zones à bâtir, contraignant ainsi les vergers à haute tige à céder du terrain en faveur de l’urbanisation. On a commencé à replanter des arbres dans les années 1990, avec l’avènement de la nouvelle politique agricole.

La Suisse n’est cependant pas la seule région d’Europe où les vergers à haute tige ont joué un rôle majeur. Le nord de l’Espagne, la France, le Luxembourg, l’Allemagne, l’Autriche et la Slovénie comptent aujourd’hui encore de grandes surfaces de vergers à haute tige3. On trouve aussi une production de cidre au sud-ouest de l’Angleterre et au Pays de Galles4. Un coup d’œil sur l’histoire du développement de l’arboriculture fruitière et des vergers est utile pour comprendre et évaluer les mesures écologiques. En voyant de vieux arbres noueux dans des anciens vergers à haute tige, on pourrait penser qu’il s’agit d’une forme particulièrement ancienne ou originelle des paysages cultivés traditionnels. En réalité cependant, ils correspondent à une évolution relativement récente : durant des millénaires, la culture des champs a été plus importante que celle des arbres fruitiers dans la plupart des paysages aujourd’hui marqués par l’arboriculture fruitière. Les premières preuves de l’utilisation de fruits sauvages remontent au Néolithique, mais on suppose qu’il s’agissait surtout de fruits récoltés en forêt. Les Romains ont, les premiers, cultivé des espèces fruitières importées d’Asie centrale autour de leurs villas et habitations. Ce n’est qu’aux 18e et 19e siècles que la culture d’arbres fruitiers connut une forte expansion. Beaucoup de fruitiers étaient à l’origine dévolus à la consommation personnelle, et se trouvaient tout près des fermes et des agglomérations5. Plus tard seulement, on a commencé à planter des arbres fruitiers en milieu ouvert afin de vendre leur production, et aussi de la distiller pour produire de l’eau-de-vie à grande échelle. A cette époque, les vergers étaient souvent utilisés simultanément pour la culture de plein champ et la culture potagère, alors qu’aujourd’hui c’est l’exploitation de la sous-strate en prairies et pâturages qui domine largement.

L’importance des vergers d’antan a laissé des traces dans les noms de certains lieux : Les Pommerats, Le Vergerat, etc,6.

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Evolution des arbres fruitiers à haute tige (source : Office fédéral de la statistique, recensement fédéral des arbres fruitiers)

1 Konold, 1999. Handbuch Naturschutz und Landschaftspflege: Kap. XIII-7.9, Streuobstwiesen. ; Office fédéral de la statistique (OFS), 2020. Arbres fruitiers sur prairies et champs : développement depuis 1951; Müller et al. (2011) : Les vergers traditionnels – refuges de vie. 3e édition. BirdLife Suisse, Zurich.

2 Agridea 2012. Vergers haute-tige – planification, plantation et soins, p. 2 et Historischer Überblick Alkoholpolitik und Eidg. Alkoholverwaltung (EAV) (en allemand)

3 Streuobstbau in Europa NABU Deutschland (en allemand)

4 Roesler, M. 2015. Streuobstbau aus nationalem und europäischem Blickwinkel - Entwicklungen und innovative Projekte. Deutscher Landeschaftspflegetag in Wiesbaden.

5 Konold, 1999. Handbuch Naturschutz und Landschaftspflege: Kap. XI-2.11, p.3

6 Müller et al. (2011) : Les vergers traditionnels – refuges de vie. 3e édition. BirdLife Suisse, Zurich, p.2.

Notions d’écologie utiles pour la pratique


Les éléments qui font d’un verger à haute tige un habitat de qualité :
  • Taille correcte des arbres et soins adaptés, pour leur santé et l’abondance de la récolte. Ils atteignent ainsi un âge auquel ils deviennent écologiquement précieux.
  • Sous-strate extensive à peu intensive7 riche en fleurs, ou bandes intensives à proximité immédiate des troncs dans lesquelles la végétation est gardée courte, en combinaison avec des bandes de prairies extensives à peu intensives riches en espèces entre les rangées d’arbres.
  • Présence de vieux arbres avec bois mort et cavités (en partie colonisés par du lierre).
  • Fauche échelonnée de la sous-strate.
  • Nombreux petits biotopes (tas de branches, groupes de buissons) et zones de sol nu ou à végétation clairsemée.
  • Vergers pas isolés mais le plus possible connectés à d’autres types de milieux (haies p. ex.) et à d’autres vergers : plus la zone est grande et diversifiée, mieux c’est.
  • Pascal König et Hans Brunner expliquent l’importance écologique des vergers à haute tige dans une vidéo de 7 minutes.


7 Selon « Promotion de la biodiversité dans l’exploitation agricole » (Benz et al. 2020), la surface de promotion de la biodiversité « prairie peu intensive » doit recevoir de l’engrais dans les proportions suivantes : « azote : uniquement fumier ou compost, 30 kg max de N disponible par hectare et par an »

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Un entretien des arbres régulier et adéquat, des prairies extensives riches en fleurs et des petits biotopes sont des caractéristiques fondamentales des vergers à haute tige de grande valeur écologique.

Généralités

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Plus un arbre est âgé, plus sa valeur écologique est élevée. La photo montre de vieux poiriers.

D’un point de vue paysager, les vergers à haute tige sont également les savanes de la Suisse. Ils ne sont rien d’autre, fondamentalement, que des milieux prairiaux avec un boisement lâche à relativement dense. Cette pluralité des strates est typique. Les vergers à haute tige denses présentent des similitudes avec la forêt claire . Les vergers sont extrêmement riches en espèces parce qu’ils contiennent des caractéristiques des deux types d’habitats que sont la forêt et les milieux prairiaux ouverts. Ils représentent en quelque sorte une transition douce entre la forêt et ces milieux prairiaux, et abritent des espèces de ces deux habitats. Lorsque les vergers à haute tige comportent de vieux arbres à cavités, des buissons, des haies et lorsqu’ils bordent des lisières de forêt, ils sont remarquablement riches en structures et sont de ce fait très intéressants pour de nombreuses espèces animales et végétales. (voir aussi le chapitre « Importance pour la diversité des espèces »).

A côté de la diversité des espèces et de celle des habitats, la biodiversité comprend également la diversité génétique, moins souvent mentionnée. Il n’y a aujourd’hui plus que quelques variétés qui ont une certaine importance en Suisse, alors que plus de 2500 variétés de pommes, de poires de cerises et de prunes sont décrites8. Kornprobst (1994)9 mentionne lui aussi que, vers l’an 1800 déjà, environ 1500 variétés fruitières étaient décrites. Une énorme diversité de formes, pour des goûts et des utilisations variés - de l’eau-de-vie de poire à la tarte aux cerises, et des pommes à cidre à la compote de prunes. Cette diversité se reflète aussi dans un pool génétique différent selon les régions, qui fait partie de son histoire culturelle (Kornprobst, 1994). Au vu de la propagation des maladies et des ravageurs, de même qu’au regard du changement climatique, cette diversité génétique est d’une importance cruciale comme source de gènes de résistance.

Les 4 espèces d’arbres fruitiers les plus importantes de Suisse et leur diversité génétique :10

Pommier (Malus domestica) :

Type de fruit : Fruit à pépins
Part en Suisse : 43% des arbres fruitiers en plein champ (espèce fruitière la plus courante de Suisse
Répartition : Largement répandue
Usage : Fruit de table ou matière première à destination des cidreries (jus de pomme, cidre de pomme) ou des distilleries (eau-de-vie, spiritueux)
Forme d’arbre : Ronde, large (forme de pomme)
Nombre de variétés : Env. 1000 variétés en Suisse

Poirier (Pyrus pyraster) :

Type de fruit : Fruit à pépins
Part en Suisse : 15% des arbres fruitiers en plein champ
Répartition : Surtout Lucerne et Suisse orientale
Usage : Faible importance comme poires de table. Les poires à cidre sont souvent mélangées aux pommes pour donner un arôme particulier au jus.
Forme d’arbre : Couronne puissante en forme de poire
Nombre de variétés : Env. 500 variétés en Suisse

Cerisier (Prunus avium; cerise douce et Prunus cerasus; girotte) :

Type de fruit : Fruit à noyau
Part en Suisse : 20% des arbres fruitiers en plein champ (deuxième espèce fruitière la plus fréquente)
Répartition : Surtout dans les régions bâloise, zougoise et du lac de Bienne
Usage : Cerises de table, ou à transformer en confitures, jus de cerise et kirsch
Forme d’arbre : Ronde
Nombre de variétés : Env. 600 variétés en Suisse

Prunier (Prunus domestica) :

Type de fruit : Fruit à noyau
Part en Suisse : 15% des arbres fruitiers en plein champ
Répartition : Répandu partout, en particulier dans le Jura
Usage : Prunes et pruneaux de table, ainsi que confitures, fruits séchés, eau-de-vie
Forme d’arbre : Arbres plutôt petits
Nombre de variétés : Env. 450 variétés en Suisse
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Environ 1000 variétés de pommes sont décrites en Suisse.

Il existe en Suisse plusieurs milliers de variétés fruitières différentes. Fructus, ProSpecieRara et Rétropomme prennent soin de leur conservation. Le Plan d’action national pour la conservation et l’utilisation durable des ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (PAN-RPGAA) doit permettre de conserver la diversité variétale des plantes importantes pour l’agriculture. L’Agroscope donne une description de la diversité fruitière de la Suisse («Beschreibung der Schweizer Obstvielfalt», en allemand).


8 Müller, W. et al. 2015. Les vergers traditionnels – refuges de vie. 4e édition. BirdLife Suisse, Zurich, p. 4-5

9 Kornprobst, M. 1994. Landschaftspflegekonzept Bayern. Streuobst.

10 Müller, W. et al. 2015. Les vergers traditionnels – refuges de vie. 4e édition. BirdLife Suisse, Zurich, p. 4-5

Importance pour la biodiversité des espèces

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Vergers dans la commune de Neukirch-Egnach (TG) en 1935.11

Les vergers à haute tige comptent parmi les habitats les plus riches en espèces d’Europe centrale. Ils ont marqué le paysage de nombreuses régions, permettant au fil du temps à des biocénoses diversifiées de s’installer.

Dans sa brochure « Les vergers traditionnels - refuges de vie », BirdLife Suisse mentionne le nombre de 35 espèces d’oiseaux nicheurs12. Parmi elles la Chevêche d’Athéna (Athene noctua), le Rougequeue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus), et le Torcol fourmilier (Jynx torquilla). Le concept bavarois d’entretien du paysage (Kornprobst, 1994) indique même 48 espèces nicheuses d’oiseaux et 76 autres espèces qui peuvent occuper cet habitat. Konold (2006) mentionne en outre que 1000 espèces d’arthropodes habitent les vergers. Une estimation fait état de 2500 à 3000 espèces au total, tandis qu’on a dénombré 5000 espèces dans un verger près de Ravensbourg au bord du lac de Constance (Allemagne). Le nombre de 5 à 12 millions de Lombrics (Lumbricus terrestris) par hectare cités par Konold (2006) est lui aussi impressionnant. En outre, Kornprobst (1994) mentionne 190 espèces de coléoptères et Konold (2006) plus de 70 espèces d’abeilles sauvages. On dispose de moins de chiffres pertinents pour les mammifères, mais Agridea (2012)13 mentionne spécialement le Loir, le Hérisson commun, les micromammifères et les chauves-souris. On peut citer également l’Orvet, les opilions, les lézards, les papillons, les fourmis, les chrysopes, les syrphes, les guêpes, les longicornes, les araignées, les orthoptères et les diptères. Concernant la densité des insectes, Kornprobst (1994) cite le nombre de 8000 individus par mètre carré à Ulm (Allemagne).

Quant aux plantes, Konold (2006) avance le chiffre de 70 à 80 espèces dans la prairie. Il cite par ailleurs les épiphytes, les mousses, les lichens, les champignons et les bactéries.

Les vieux vergers, riches en structures, profitent avant tout aux insectes, aux oiseaux et aux micromammifères, mais les lichens et les plantes trouvent eux aussi dans ces milieux des habitats précieux.

Structures offrant un habitat dans les vergers :
Vue d’ensemble des structures les plus importantes dans les vergers et des animaux qui les utilisent.

Les petits biotopes offrent un habitat aux mammifères (Hermine p. ex.) et à d’innombrables insectes, et sont de grande valeur pour interconnecter les habitats alentours. Lorsqu’on taille les arbres, on peut créer des tas de branches avec le matériel coupé.14.

En principe, plus un arbre est vieux, plus il abrite d’espèces. Les oiseaux profitent le plus des grands vergers d’un seul tenant avec un grand nombre de vieux arbres et une sous-strate diversifiée. Environ la moitié des oiseaux nicheurs des vergers nichent dans des cavités. Parmi eux : la Chevêche d’Athéna (Athene noctua), la Huppe fasciée (Upupa epops), le Torcol fourmilier (Jynx torquilla) et plusieurs espèces de pics et de mésanges. Les cavités se forment le plus fréquemment de manière naturelle à l’emplacement de nœuds pourris et sur de vieux arbres. Le Gobemouche gris (Muscicapa striata), ainsi que le Grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla) et le Rougequeue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus) nichent dans des semi-cavités15. Les vieux pommiers présentent souvent une grande richesse en cavités. De nombreuses espèces d’oiseaux ont besoin d’un habitat d’au moins 60 à 100 ha16.

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La Huppe fasciée (Upupa epops), le Torcol fourmilier (Jynx torquilla), la Chevêche d’Athéna (Athene noctua) et le Rougequeue (Phoenicurus phoenicurus) à front blanc sont des oiseaux typiques des vergers, mais qui sont devenus très rares.

Exemples d’oiseaux des vergers menacés
La Chevêche d’Athéna (Athene noctua) et la Huppe fasciée (Upupa epops) bénéficient de plans d’action de la Confédération.


11 map.geo.admin.ch (LUBIS)

12 Müller, W. et al. 2015. Les vergers traditionnels – refuges de vie. 4e édition. BirdLife Suisse, Zurich, p. 8

13 Agridea 2012. Vergers haute-tige – planification, plantation et soins, p. 30

14 Konold, 1999. Handbuch Naturschutz und Landschaftspflege. Kap. XI-2.11, p. 31

15 Vergers à hautes tiges BirdLife Suisse

16 Konold, 1999. Handbuch Naturschutz und Landschaftspflege. Kap. XI-2.11, p. 15

Sous-strate et surface des vergers à haute tige

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Verger avec en sous-strate une prairie diversifiée riche en très nombreux salsifis des prés (Tragopogon pratensis).

On appelle ici sous-strate la surface située sous les arbres à haute tige, dont l’exploitation peut prendre différentes formes, d’une prairie à un champ, en passant par un pâturage et un jardin. Autrefois, on installait souvent des champs de céréales, des jardins potagers ou des pépinières entre les arbres proches du village ou de la ferme. Aujourd’hui, les surfaces sous les arbres sont généralement exploitées en prairies intensives. La diversité des espèces y est faible, de même que leur utilité écologique. Les prairies à fromental riches en fleurs étaient autrefois très répandues. C’était encore le type de prairies dominant au milieu du siècle dernier (voir l’article sur les milieux prairiaux). Les prairies et pâturages sous les arbres fruitiers ne recevaient ainsi que peu d’engrais et présentaient donc une richesse en espèces certaine. Le cortège d’espèces d’un verger à haute tige dépend, outre de l’intensité de l’exploitation des herbages, aussi de la densité d’arbres, la quantité de lumière tombant au sol étant déterminée par le couvert que forment les couronnes. Dans les années 1990, 69% des 4160 vergers à haute tige étudiés étaient inférieurs à 0.75 hectares et seulement 8% supérieurs à 2 hectares. 90% de ces surfaces présentaient une sous-strate intensive, avec peu d’espèces et de structures17. Comme le montre le tableau ci-dessous, une telle répartition des surfaces ne suffit de loin pas pour la conservation des espèces rares et spécialisées.

Densité d’arbres

(arbres par ha)

Surface (en ha) nécessaire pour
5-8 espèces Espèces spécialisées et de la Liste Rouge
Pour 100 arbres Pour 300 arbres Pour 1000 arbres
Faible : 10 10 ha x x
Moyenne : 50 2 ha 6 ha x
Forte : 100-150 0,7 - 1 ha 2 - 3 ha 7 - 10 ha

Table : Surfaces de verger nécessaires pour la conservation des espèces d’oiseaux en fonction de la densité d’arbres. « x » indique une combinaison peu réaliste (source : Broggi & Schlegel 1989 dans Guntern et al. 2011). Exemple : Pour un verger de 300 arbres, 6 hectares sont nécessaires pour une densité moyenne de 50 arbres par hectare, et 2 à 3 hectares seulement pour une densité plus grande. Un verger de 300 arbres plantés de façon lâche nécessiterait une surface de 30 hectares. Dans les faits, une telle combinaison a peu de chances d’exister.

Les études réalisées dans deux communes montrent que des vergers de taille suffisante n’ont pas d’effet positif sur la promotion des espèces rares sans une sous-strate exploitée de manière extensive et présentant une richesse structurale (voir le tableau ci-après). Plus précisément, il faut au moins 10% de surfaces de bonne qualité dans les vergers (à exploitation extensive et riches en structures). On estime que cela correspondrait, pour le seul Plateau, à environ 17 500 ha de vergers de bonne qualité écologique18.

Région Part de milieu ouvert Sous-strate extensive Surfaces riches en structures Territoires de Rougequeue à front blanc par km2
Reinach BL 5% 12,6% 12,4% 6
Ruswil LU 5% 0,5% 6,3% 0,5

Table : Impacts d’une utilisation extensive de la sous-strate et de la richesse structurale sur le nombre de territoires de Rougequeue à front blanc par km2 dans les vergers (Kohli & Birrer 2003, dans Guntern et al. 2013).


Peut-on obtenir un « verger à haute tige de grande qualité » du point de vue de la biodiversité du niveau de qualité 2 (QII) selon l’OPD ?

Les experts ne sont pas unanimes à ce sujet. Certains pensent que les prescriptions de l’OPD suffisent, d’autres soulignent que les exigences pour le niveau QII ne suffisent pas pour un verger abritant des oiseaux caractéristiques comme le Rougequeue à front blanc. Il faudrait pour cela une plus grande diversité structurale et des prairies et des haies riches en espèces aux environs immédiats. Même la distance de 50 m jusqu’à la surface corrélée à celle du verger est jugée trop grande. Remarque de l’association biodivers : l’évolution des populations d’oiseaux est bien étudiée. Le Rougequeue à front blanc est mentionné ci-dessus. Même cette espèce autrefois très fréquente est devenue rare. Les espèces d’oiseaux des vergers plus exigeantes (Chevêche d’Athéna, Pie-grièche à tête rousse, Torcol fourmilier, Huppe fasciée) ne peuvent plus être observées qu’extrêmement rarement19.


L’intensité de l’exploitation, la fertilisation des milieux prairiaux et des arbres, resp. l’apport de nutriments, jouent un grand rôle au regard de l’importance écologique des vergers, mais sont aussi complexes. Elles sont sujettes à controverse. Le plus souvent, trop peu de surfaces riches en espèces sont mises à disposition dans les faits, comme le montre le tableau ci-dessus. Tous s’accordent sur la nécessité de fertiliser les jeunes arbres. Lorsque cette opération est omise, leur croissance est misérable20. Les prairies ne doivent pas ou que peu être fertilisées pour qu’elles deviennent prairies à fromental, selon Kornprobst (1994). Pour augmenter la diversité des espèces, Konold (2006) propose de renoncer à la fertilisation en-dehors de la zone des racines.

Se pose donc la question d’une approche qui satisferait les deux exigences : d’un côté des nutriments disponibles en suffisance pour les arbres (au début de leur croissance), de l’autre une sous-strate peu intensive ou extensive. La combinaison des deux est possible ! Le chapitre « Planification » présente l’exemple du verger « Altwy » à Rümlang, dans lequel des bandes suffisamment larges entre les arbres sont prévues.

Les 20 dernières années ont permis d’acquérir une grande expérience dans l’exploitation extensive et peu intensive des herbages : on sait désormais l’importance d’une utilisation en mosaïque, des dates et des fréquences de fauches adaptées au peuplement, ainsi que celle des bandes d’herbe non fauchées. Voir à ce sujet les expériences faites dans le verger de Farnsberg et les détails dans l’article sur les milieux prairiaux.

En conclusion :
une prairie fauchée de manière échelonnée, riche en espèces et tout au plus modérément fertilisée représente une exploitation optimale de la sous-strate concernant la santé des arbres et l’écologie. Du fait de la fauche fréquente, de la nécessaire fertilisation des arbres, des mesures de prévention contre les campagnols et de l’ombrage, il est difficile d’obtenir des prairies riches en espèces sous les arbres des vergers à haute tige, mais on peut néanmoins l’obtenir entre les rangées d’arbres (plantés de manière suffisamment espacée) et en bordure des vergers.

Mulching
L’OPD autorise de mulcher au pied des arbres. Dans une optique de promotion de la biodiversité, cette pratique est, autrement, non souhaitée.

Pâture
Le sujet de la pâture sera traité ultérieurement.


17 Guntern et al. 2013, p. 126

18 Guntern et al. 2013, p. 126

19 « Les vergers et les prés vergers sont des éléments marquants du paysage de la campagne cultivée de manière traditionnelle. Depuis le milieu du 20e siècle et avec l'intensification de l'exploitation des prés, la situation des habitats dans les vergers pour les espèces d'oiseaux nicheurs autrefois typiques de ces habitats s'est fondamentalement péjorée. La huppe fasciée, la chevêche d'Athéna, le torcol fourmilier et la pie-grièche à tête rousse ont largement disparu. En plus du déclin des vergers, une autre raison importante du déclin de ces oiseaux typiques des vergers est très probablement l'offre alimentaire. Pour le rougequeue à front blanc surtout, la biomasse à disposition n'est pas déterminante mais l'accessibilité des proies. » source : Projet rougequeue-a-front-blanc

20 Konold (2006) relève que « de nombreux arbres plantés ces dernières années avec les meilleures intentions du monde présentent une croissance tout à fait misérable suite à une fertilisation et des soins insuffisants. »

Structures

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Tas de branches et murgiers, des éléments qui enrichissent le paysage.

La diversité structurelle des vergers à haute tige joue un rôle important dans leur valeur écologique. Plus ils présentent de structures et de diversité, plus leur valeur est élevée pour des espèces variées. Des secteurs de sol nu sont importants pour les oiseaux, idéalement 40 à 60 % de la surface. L’étude « Végétation clairsemée, un habitat important pour la faune » (Schaub et al. 2008) s’est penchée sur différents habitats, mais elle a montré de façon saisissante l’importance de zones de sol nu pour certaines espèces d’oiseaux, notamment la Huppe fasciée (Upupa epops), le Torcol fourmilier (Jynx torquilla) et le Rougequeue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus). Ces espèces trouvent bien plus facilement leur nourriture sur un sol nu que dans une végétation fermée. Konold (2006) mentionne les chemins non recouverts en dur comme éléments de la diversité structurale. L’article « Petits biotopes » donne beaucoup d’informations sur l’importance, l’écologie et la promotion de la diversité structurale.

Ravageurs, maladies et auxiliaires dans l’arboriculture fruitière

Les arboriculteurs se voient confrontés à de nombreux défis. Le paragraphe qui suit présente quelques-uns des ravageurs les plus importants et des liens pour des informations plus détaillées. Il est toutefois tout aussi important de connaître les auxiliaires et comment les favoriser.

Campagnols
Les campagnols peuvent causer de grands problèmes. Les mesures recommandées pour les prévenir sont les suivantes :

Compléments d’information :

Feu bactérien (bactérie Erwinia amylovora)
Comme son nom l’indique, le feu bactérien est une maladie bactérienne qui infecte notamment les arbres fruitiers à pépins (pomme, poire, coing) et diverses plantes ornementales et sauvages.

Drosophile du cerisier (ou moucheron asiatique, Drosophila suzukii)
La Drosophile du cerisier n’est présente en Suisse que depuis 2011. Son aptitude à infester des plantes cultivées variées la rend difficile à combattre. Cette mouche affecte les fruits des cultures de baies et de fruits, ainsi que le raisin dans les vignes.

Punaise marbrée (Halyomorpha halys)
La Punaise marbrée est originaire d’Asie orientale et a été observée en Suisse pour la première fois en 2004. Elle est maintenant un important ravageur des cultures.

Informations complémentaires concernant les auxiliaires, les ravageurs et les maladies :

Conservation et promotion

Avec les paiements directs, il existe depuis les années 1990 des incitations à la conservation et à la promotion de la biodiversité dans les vergers à haute tige. Les vergers à haute tige figurent cependant sur la Liste rouge des habitats, et la détérioration de leur qualité écologique ainsi que leur disparition ont des conséquences funestes sur les cortèges d’espèces qui y sont liés 21. Il est très probable, d’une part, que l’exploitation soit trop intensive, et d’autre part, que la surface totale et les surfaces individuelles des vergers soient devenues trop petites. Le rapport sur la surface requise pour la biodiversité (Guntern et al. 2013) affirme que les surfaces se sont révélées insuffisantes pour de nombreux habitants rares des vergers dès les années 1980 déjà, en particulier pour le Gobemouche noir (Ficedula hypoleuca), la Pie-grièche à tête rousse (Lanius senator) et la Chevêche d’Athéna (Athene noctua). La surface des vergers représentait à cette époque encore 55 000 ha. Une étude de 198322 a montré pour le canton de Thurgovie que les oiseaux typiques des vergers, telles que les espèces mentionnées plus haut, n’étaient quasi plus présents dans les années 1980 déjà. On peut donc admettre que la surface totale des vergers à haute tige et/ou leur qualité écologique étaient déjà insuffisantes dans les années 1980. Selon Guntern et al. (2013), il faudrait 115 000 ha (surface des années 1960)23, ce qui signifierait une multiplication par au moins dix des surfaces actuelles de qualité QII.

Guntern et al. (2013) estiment que plus de 10% de la sous-strate doit présenter une bonne qualité et une structure diversifiée24 pour qu’un effet positif puisse être observé sur les espèces menacées.


21 Delarze et al. 2016 : Liste rouge des milieux de Suisse. Abrégé actualisé du rapport technique 2013 sur mandat de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), Berne, resp. Bundesamt für Landwirtschaft (BLW). 2019. Evaluation der Biodiversitätsbeiträge, Seite 3 (en allemand)

22 Zwygart, 1983. Die Vogelwelt von Nieder- und Hochstammobstkulturen des Kantons Thurgau. Der Ornithologische Beobachter 80 : 89 - 104. (en allemand)

23 Guntern et al. 2013. Surface requise pour les prestations écosystémiques, chap. vergers à haute tige.

24 QII ne signifie pas forcément de haute qualité. Voir à ce sujet les considérations des relecteurs.

Absence de stratégie

La légère augmentation du nombre d’arbres fruitiers à haute tige est réjouissante, et les efforts de nombreuses exploitations pour replanter des arbres et parfois entretenir et soigner des grands vergers sont louables. A notre connaissance, il n’existe cependant pas de stratégie ni d’ambition coordonnées (au niveau cantonal ou régional) pour installer et entretenir à long terme des grands vergers à haute tige de bonne qualité écologique. Nous considérons donc que les projets et les contributions de mise en réseau sont trop peu incitatives. Les projets « Farnsberg » initiés par BirdLife Suisse («Es geht aufwärts», Ornis 3/19, en allemand) et le projet pour la promotion de la Chevêche d’Athéna (Athene noctua) dans la région transfrontalière Allemagne–France–Suisse sont des exemples d’approches interentreprises. Le projet « Hochstamm Seetal » dans les cantons d’Argovie et Lucerne adopte une approche novatrice. Il poursuit l’objectif de conserver les arbres fruitiers à haute tige qui donnent son identité au paysage et d’augmenter leur nombre, de promouvoir la transformation et la commercialisation des produits par les paysans et par là d’augmenter leur valeur ajoutée. Un travail de sensibilisation, l’offre d’activités et des produits goûteux doivent montrer plus concrètement au public l’utilité et la valeur des arbres à haute tige et de l’agriculture en général. Le canton de Zurich subventionne les grands vergers (à partir de 150 ou 300 arbres selon la région) nettement plus généreusement que les petits.

Planification

Verger : un projet pour plusieurs générations

La décision de créer un verger à haute tige est un projet pour plusieurs générations. Il faut partir du principe que l’horizon temporel du projet est d’au moins 50 ans. Les arbres à haute tige nouvellement plantés ont besoin de 10 à 15 ans pour leur croissance, la phase de production qui suit dure environ 40 ans. C’est ensuite que commence la phase intéressante et précieuse pour la biodiversité : les premières branches mortes apparaissent, les premières zones de décomposition du bois favorisent de nouveaux groupes systématiques comme les coléoptères et les oiseaux, diverses espèces d’oiseaux trouvent des insectes pour l’élevage de leurs jeunes dans l’écorce rugueuse, et des lichens s’installent. Même si les meilleures années de production d’un verger à haute tige âgé et de qualité sont derrière lui, il n’en reste pas moins que des soins adéquats peuvent amener les arbres à fournir de bonnes récoltes même à un âge avancé. Les soins, un renouvellement adapté pour conserver le verger, ainsi qu’une bonne structure des âges sont essentiels (règle empirique : environ 20 pourcents d’arbres plus jeunes que 5 ans).

Choix des espèces et des variétés

Le choix des espèces et des variétés doit faire l’objet d’une attention particulière et celles-ci doivent être adoptées selon l’usage qui en sera fait. De plus amples informations à ce sujet se trouvent dans les documents ci-dessous :

Les fiches pratiques suivantes traitent du choix des variétés et en présentent un grand nombre :

Anciennes variétés / catalogue des variétés
Les anciennes variétés contribuent à la conservation de la diversité génétique, qui est l’un des aspects de la biodiversité (voir chap. 4.1 Généralités. De plus les anciennes variétés font partie de l’histoire culturelle de leur région et sont adaptée aux conditions locales.

Le catalogue des variétés de ProSpecieRara (en allemand) vous permet de trouver des anciennes variétés pour votre région. Rétropomme vend également d’anciennes variétés.

Planification et plantation

Les brochures « Arboriculture fruitière haute-tige biologique » (FiBL, 2016) et « Vergers haute-tige – planification, plantation et soins » (Agridea 2012) traitent les éléments importants tels que les conditions de la station, la distance entre les plants, la plantation, etc. A propos de distance entre les plants, soulignons l’exemple de « Altwy », présenté ci-après, dont le verger présente des distances entre les rangées d’arbres nettement plus grandes qu’usuellement. Planter un nouveau verger à haute tige sur un site sèchard ou une prairie maigre n’est pas une option.

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Plantation d’un arbre fruitier (source : « Arboriculture fruitière haute-tige biologique » (FiBL (éd.) 2016))

L’exemple du verger « Altwy »
En 2010, Hans Brunner, arboriculteur à Steinmaur (ZH), a planifié un verger à haute tige à Rümlang sur mandat de la ville de Zurich. L’objectif était d’intégrer des prairies extensives dans le verger pour créer une imbrication de fruitiers à haute tige et de prairies maigres. Les prairies entre les rangées d’arbres bénéficient d’un bon ensoleillement. En outre, les interfaces offrent de l’espace pour des petits biotopes ou l’aménagement de surfaces rudérales.

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Planification du verger « Altwy » à Rümlang (ZH). Une surface de tout juste deux hectares accueille environ 180 fruitiers à haute tige et 89 ares de prairies extensives. Les arbres sont plantés relativement serrés au sein des rangs, tandis que la distance entre ces derniers a été choisie pour laisser suffisamment d’espace aux prairies extensives. © Christian Dünki;
Plan Hochstamm-Ostbarten «Altwy» = Plan du verger à haute tige « Altwy », Massstab = Échelle, Koordinaten = Coordonnées, Hochstamm-Apfelbaum (160 Stk.) = Pommier haute tige (160 ex.), Hochstamm-Birnbaum (16 Stk.) = Poirier haute tige (16 ex.), Mulchstreifen = Bandes de paillage, Fläche Ext. Wiesen: ca. 89 a = Surface de prairie extensive : env. 89 a, Bestehende Obstbäume = Arbres à haute tige existants, Bestehende Obstanlage (Signatur vereinfacht) = Verger à haute tige existant (représentation schématique), Einzelbaum, Hecke, Wald (Signatur vereinfacht) = Arbre isolé, haie, forêt (représentation schématique)
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Le verger présente une densité de 120 arbres par hectare. Ceux-ci sont conduits comme hautes tiges en forme de fuseau. Une bande de 6 mètres de large est mulchée sous les arbres, la prairie entre les rangs atteint le niveau de qualité QII.

Pour commander des arbres (liste non exhaustive) :

L’article sur les haies donne les adresses de fournisseurs d’arbustes. On peut leur demander s’ils vendent aussi des fruitiers à haute tige.

Protection contre les campagnols
Il faut accorder dès le départ une grande attention à la protection des jeunes arbres fraîchement plantés contre les dégâts causés par les campagnols. La poursuite de cette attention sur le long terme est indispensable à la bonne productivité du verger. Pour la lutte contre les campagnols, voir le chapitre « Campagnols ».

Utilisation et commercialisation

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Une mécanisation adéquate permet de réduire significativement la charge de travail requise par les différentes étapes.
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Une machine facilite la récolte des fruits tombés à terre.

La production de fruits dans les vergers à haute tige nécessite d’y consacrer du temps et de nombreux travaux sont encore difficilement mécanisables, bien que diverses évolutions techniques aient amené des améliorations notables également dans le domaine de l’arboriculture fruitière à haute tige ces dernières années. Toutes les sources évoquées sont unanimes sur le fait qu’une production qui couvre les coûts sans être rétribuée par des paiements directs de la Confédération et des cantons et/ou sans contributions liées à un label n’est pas atteignable. La brochure « Vergers haute-tige – planification, plantation et soins » fournit des exemples de la charge de travail par arbre, de coûts de production et des modèles de calcul (pages 32-33) ainsi que des indications sur une récolte rationnelle (pages 25 à 28) (Agridea, 2012 : Vergers haute-tige – planification, plantation et soins. Agridea). Dans sa brochure, le FiBL propose différentes utilisations possibles des fruits tombés (p. 33).

Exemples de produits et de vente directe (liste non exhaustive) :

Informations plus détaillées sur différents labels de producteurs :

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Dans les vergers à haute tige, production et biodiversité peuvent facilement aller de pair.

25 Agridea, 2012. p. 32/33

26 Agridea, 2012 et Benninger et al. 2016

Contributions

Les agriculteurs reçoivent les contributions à la biodiversité suivantes pour les vergers à haute tige.

  • Niveau de qualité I : CHF 13.50/arbre
  • Niveau de qualité II : CHF 31.50/arbre (pour les noyers CHF 16.50/arbre)
  • Mise en réseau : CHF 5/arbre

Aménagement du territoire

Il faut favoriser le développement urbain à l’intérieur des agglomérations par rapport à la création de nouvelles zones à bâtir. La révision actuelle de la loi sur l’aménagement du territoire vise aussi ce type de développement. Dans le cadre des plans de zone (plans directeurs et plans d’affectation), on peut par exemple donner aux vergers le statut de zone de protection particulière du paysage et des arbres. On peut bien sûr aussi planter des vergers dans les agglomérations. Ils n’abriteront certes pas beaucoup d’oiseaux nicheurs menacés, mais ils enrichiront l’environnement des humains et des animaux. Les communes et les associations peuvent soutenir la conservation des arbres fruitiers en mettant les jeunes arbres à disposition à prix réduit ou en offrant leur aide pour l’entretien et la récolte27.

27 BirdLife Suisse (2011) : Les vergers traditionnels – refuges de vie. 3e éd. p. 12

Soins et entretien

La valeur écologique des vergers à haute tige est dépendante des soins prodigués aux arbres et d’une bonne mixité de leurs âges. Les vieux vergers à haute tige sont ceux qui contribuent le plus à une biodiversité élevée. La strate arborée et la strate herbacée forment une unité dans les vergers à haute tige, raison pour laquelle il est important que les prairies ou pâturages soient aussi de bonne qualité écologique et leur entretien optimal.

Taille et conduite des arbres

Pour produire durant longtemps et donner des fruits de qualité, les arbres à haute tige ont besoin d’une couronne à structure stable, et qui permette à la lumière d’atteindre l’intérieur de la couronne et les points de départ des branches maîtresses les plus basses. Pour conserver leur vitalité, leur productivité et la qualité de leur production, les branches à fruits doivent être régulièrement rajeunies par des actions de taille. Il existe des cours pour acquérir la technique de taille adéquate. On peut pour cela contacter les services de vulgarisation agricole des cantons par exemple (voir lien ci-dessous).

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Deux modes de conduite différents : à gauche en couronne ronde, à droite en fuseau (source : Arboriculture fruitière biologique haute-tige, FiBL (éd.), 2016).

Les brochures suivantes présentent des informations sur la taille et la conduite correctes :

Cours de taille des arbres (liste non exhaustive) :

Sous-strate

Le chapitre « Notions d’écologie utiles pour la pratique » traite différents aspects de l’exploitation de la sous-strate. Pour les prairies dans les vergers, il faudrait tendre vers des prairies à fromental riches en espèces (Arrhenaterion). En résumé, il convient d’apporter uniquement le minimum d’engrais nécessaire pour les arbres, et d’échelonner l’exploitation.

Coupe / fauche des herbages
L’exploitation suivante est recommandée pour, d’une part, exploiter les prairies le plus écologiquement possible, et d’autre part pour garantir la productivité et le développement des arbres :

  • Faucher les prairies extensives et peu intensives deux à trois fois par an. En cas de risque de pression élevée des campagnols, effectuer la première coupe avant le 15 juin si c’est autorisé (voir l’encadré plus bas).
  • Créer une mosaïque en échelonnant la fauche.
  • Faucher ou mulcher fréquemment le pied des arbres, et y épandre de l’engrais au besoin.

Le schéma suivant montre l’équilibre à trouver entre les trois objectifs que sont une bonne récolte, une biodiversité élevée et une faible pression des campagnols.

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L’exploitation de la sous-strate doit s’accorder aux différents objectifs. © Association biodivers

D’un point de vue écologique, il est préférable de considérer que les arbres fruitiers et une prairie riche en espèces forment une unité, plutôt que de les considérer séparément et de les séparer spatialement, comme cela est aujourd’hui possible avec la « surface corrélée à celle du verger » pour les vergers de qualité QII.


Adaptation de l’OPD requise

L’exploitation idéale des praires et les directives de l’OPD se contredisent. La prescription de la date du 15 juin pour la fauche empêche les agriculteurs d’exploiter les prairies des vergers de manière extensive. Il est nécessaire d’introduire de la flexibilité dans la date de fauche. De plus, la qualité fourragère est meilleure en cas de fauche plus précoce28. Le canton de Berne propose, pour les surfaces de prairies inscrites comme SPB dans les vergers à haute tige, une convention d’utilisation qui permet une exploitation échelonnée, plutôt précoce et régulière, qui déroge aux directives de l’OPD. Dans le canton d’Argovie, il est possible dans le cadre du programme « Labiola », de faucher de manière échelonnée et en partie plus tôt une prairie extensive sous un verger à haute tige : coupe printanière au plus tard jusqu’à fin mai sur environ un tiers à la moitié de la surface (en dérogation à la date de fauche prescrite). Le reste de la parcelle est fauché au plus tôt quatre semaines plus tard (env. dès le 1er juillet), les parties ayant subi la coupe précoce n’étant pas touchées. Celles-ci changent chaque année. La mesure de mise en réseau « pâture puis foin » est une autre option : pâture légère et de courte durée en avril (plus aucun animal sur la surface dès le 1er mai). Première coupe dès le 1er juillet.

28 L’article sur les milieux prairiaux traite les dates de fauche en détail. L’exploitation précoce peut être une option.


Pratique correcte du point de vue de l’association biodivers
L’association biodivers défend le point de vue que la sous-strate d’un verger à haute tige doit dans tous les cas être soumise à une exploitation extensive ou peu intensive. Le pied des arbres est exclu de ce principe, puisque l’ombrage, le besoin en engrais des arbres et une fauche fréquente pour contrer les campagnols rend son application impossible. C’est la seule manière d’obtenir un verger de bonne qualité écologique. Les études montrent clairement que les grands vergers à haute tige à eux seuls ne suffisent pas, mais que l’approche globale est décisive (surface, mélange des âges des arbres, soins aux arbres, végétation clairsemée riche en fleurs en sous-strate, exploitation échelonnée, petits biotopes). La propagation de prairies riches en trèfles et en graminées, intéressantes sur le plan fourrager (voir Agridea, 2012, p. 16), et la richesse en espèces des vergers à haute tige sont incompatibles.


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Fauche échelonnée de la sous-strate. On laisse sur pied chaque fois env. 25% de la surface.

Pâture
La pâture sera abordée ultérieurement en détail sur le site internet.

Protection contre les campagnols
Voir le chapitre « campagnols ».

Nous recommandons la lecture de l’article sur les milieux prairiaux à toutes celles et ceux qui souhaitent approfondir le thème de l’exploitation des prairies.

Revalorisation

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Plusieurs mesures permettent de revaloriser les vergers à haute tige.

Aménager des petits biotopes au sein et autour des vergers
L’aménagement de tas de branches est particulièrement judicieux dans les vergers. On peut les installer de telle sorte qu’ils favorisent les prédateurs tels que Belettes et Hermines qui peuvent réduire très efficacement les populations de campagnols (voir aussi le chapitre « Campagnols »). Vous trouvez de plus amples informations sur l’Hermine et la Belette dans l’article sur les Mammifères.

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La Belette et l’Hermine sont des chasseuses efficaces. Il est par conséquent recommandé de leur construire des tas de branches spécifiques. La répartition de ces deux espèces peut être consultée sur le serveur cartographique (Boschi et al. 2014).

Ligneux
Planter des arbustes ou des groupes d’arbustes diversifie les vergers (voir l'article sur les « haies »).

Revaloriser les prairies et pâturages des vergers
L’article sur les milieux prairiaux présente diverses manières d’obtenir des prairies de plus grande richesse écologique. En plus de la fauche échelonnée déjà mentionnée dans le chapitre « Soins et entretien », on peut laisser sur pied des bandes d’herbe non fauchée ou amaigrir les prairies. Une autre option pour créer des prairies plus riches en espèces est de faire usage de l’enherbement direct ou du semis.

Créer des milieux ouverts comprenant des surfaces rudérales ou en décapant le sol

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Les oiseaux dépendent d’une végétation clairsemée pour trouver leur nourriture et les abeilles terricoles privilégient les zones de sol nu pour leur nid.

Les jardins potagers, les surfaces rudérales et les sols régulièrement décapés offrent des zones de sol nu. Les surfaces rudérales offrent en plus des fleurs durant toute la belle saison.

Installation de nichoirs pour les oiseaux typiques des vergers, comme le Rougequeue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus) ou le Gobemouche noir (Ficedula hypoleuca), et les chauves-souris. BirdLife Zurich met à disposition un document sur les nichoirs et sur les espèces qu’il convient de favoriser à différents endroits.

L’aménagement de ces petits biotopes ne doit pas nuire à l’exploitation.

Littérature complémentaire : Artenförderung Gartenrotschwanz Kantone Thurgau und St. Gallen (en allemand)

Menaces

  • Destruction
  • Intensification (fertilisation des herbages, emploi de pesticides)
  • Mitage / étalement du tissu urbain
  • Effondrement du prix des fruits sur le marché / importation de fruits bon marché
  • Feu bactérien et autres maladies
  • Nouveaux ravageurs
  • Abandon et soins insuffisants
  • Excès de contraintes (bureaucratie)
  • Changement climatique
  • Tempêtes

Exemples pratiques

Nous aborderons ultérieurement quelques exemples plus en détail. Pour l’instant, nous donnons ici quelques informations sur des projets modèles visant la promotion des vergers à haute tige.

Farnsberg (BL)

Le Farnsberg, dans le canton de Bâle-Campagne, fait l’objet d’un projet de revalorisation du paysage depuis 2004. C’est un verger sur lequel est mis l’accent, mais des haies ont aussi été plantées, et on a également créé des milieux ouverts et des petits biotopes. Le rapport « Objectifs environnementaux pour l’agriculture » (OFEV et OFAG 2008) retient que « au Farnsberg (BL), les surfaces de compensation de qualité écologique élevée (arbres fruitiers haute-tige non compris), représentant 18,4% de la surface agricole utile, ont permis en peu de temps de stabiliser les effectifs des oiseaux nicheurs, voire de les faire légèrement augmenter. » Le projet est présenté plus en détail (en allemand) dans les sections « Es geht aufwärts » et « Von der Erfahrungen profitieren ».

Liens : (en allemand)

Articles dans Ornis : (en allemand)

Projet Chevêche d’Athéna

La Chevêche d’Athéna (Athene noctua) a disparu du nord-ouest de la Suisse autour de 1990. De petites populations ont cependant survécu en Alsace et en Bade-du-Sud. Le projet de BirdLife « Chevêche d’Athéna et vergers » a pour objectif la recolonisation du nord-ouest de la Suisse par l’espèce.

Littérature recommandée

  • Benninger, P., Brunner, H. Häseli, A., König, P. Weibel, F. 2016. Arboriculture fruitière biologique haute-tige. Réussir à combiner la production et la biodiversité. 40 p. Bioactualités (éd.) élaboré par le FiBL, BirdLife Suisse, Hochstamm Suisse et Bio Suisse (éd.), Bâle. Cette fiche technique élaborée par quatre grands acteurs de l’arboriculture fruitière haute-tige livre une somme de savoirs pratiques et de connaissances de fond autour de l’arboriculture fruitière biologique. Les aspects écologiques autant qu’économiques et culturels de l’arboriculture fruitière biologique y sont mis en lumière de façon compréhensible et concise. Le document reste toutefois vague et trop général en ce qui concerne l’utilisation extensive de la sous-strate.
  • Agridea, 2012. Vergers haute-tige – planification, plantation et soins. 37 pages. Agridea (éd.) (n° 1189), Lindau. Ce guide d’Agridea sur les vergers à haute tige donne une information diversifiée. L’accent est toutefois souvent mis sur un traitement rationnel et efficient des biotopes, la biodiversité n’étant de ce fait pas toujours prise en compte de manière optimale.
  • Kornprobst, M. 1994. Landschaftspflegekonzept Bayern, Streuobst, volume II.5. 134 pages. Bayerisches Staatsministerium für Landesentwicklung und Umweltfragen (éd.), Munich. Ce document de 1994, qui date un peu, est un bon ouvrage de référence concernant les valeurs écologiques et l’évolution culturelle et historique des vergers à haute tige. Elle recense en outre l’immense diversité des vergers et met en avant leur importance écologique. (En allemand).
  • Konold, W. 1999. Handbuch Naturschutz und Landschaftspflege : Kompendium zu Schutz und Entwicklung von Lebensräumen und Landschaften. Chap. XIII-7.9 Streuobstwiesen. 42 pages. Wiley-VCH, Weinheim. Cet ouvrage de référence recèle une grande richesse d’informations sur l’habitat qu’offrent les vergers à haute tige, avec une approche fortement orientée sur la protection de la nature et sur l’aspect culturel. Les formes et méthodes d’exploitation sont également abordées et les moyens de promouvoir les vergers expliqués. (En allemand).
  • Würth, B., Caillet-Bois, D. 2014. Promotion de la biodiversité du niveau de qualité II Vergers haute-tige selon l’ordonnance sur les paiements directs (OPD). 4 pages. Agridea (éd.) (n° 1190), Lindau. Cette fiche concise informe sur l’intérêt global de la promotion de la biodiversité dans les vergers à haute tige pour obtenir le niveau de qualité II (QII). Elle explicite d’une part les exigences concernant la qualité biologique, et présente d’autre part les mesures de promotion et revalorisation possibles (cavités, petits biotopes).