Terres assolées

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Texte Association biodivers
Review Regula Benz
Publication Décembre 2022




Sommaire

Synthèse

Habitat terres assolées en bref – quelques connaissances choisies
Une longue histoire mouvementée, de grands changements depuis le milieu du 20ème siècle
  • Les débuts de l'agriculture en Europe centrale remontent au Néolithique récent. L'exploitation agricole se faisait à petite échelle et de façon assez extensive. Au fil des siècles, une diversité de champs cultivés différemment et présentant de légères différences d'emplacement s'était développée, ce qui a permis le développement de nombreuses plantes adventices spécialisées et peu compétitives.
  • Depuis le milieu du siècle dernier, les cultures ont subi de profondes mutations. De grandes interventions (drainages, améliorations foncières), la mécanisation, l'utilisation intensive d'herbicides et d'engrais et la diminution de la diversité des variétés cultivées ont rendu les terres assolées monotones et ont fait disparaître la majeure partie de la diversité d'autrefois. L'intensification a également entraîné une augmentation des plantes indésirables problématiques.
Types de terres assolées
  • Les champs cultivés de manière extensive abritent une grande diversité d'espèces. Ils sont essentiels pour la flore et les mousses adventices, et constituent un habitat important pour de nombreux autres groupes d'espèces, notamment les oiseaux. Les coquelicots et pavots (Papaver ssp.), le Bleuet (Centaurea cyanus) et l'Alouette des champs (Alauda arvensis) sont des exemples d'habitants typiques des terres assolées. La liste des espèces prioritaires au niveau national comprend 134 espèces.
  • Les plantes adventices, au nombre de 300 à 350 espèces en Europe centrale, sont arrivées chez nous avec la culture des champs et ont évolué de manière convergente avec les plantes cultivées. La plupart du temps, il s'agit d'espèces annuelles très bien adaptées au cycle de l'agriculture. En tant qu'espèces peu compétitives, ayant besoin de lumière et de chaleur, elles ne peuvent toutefois guère faire face aux semis denses, aux fortes doses d'engrais et aux herbicides. L'exploitation actuelle des terres assolées exclut en grande partie les plantes adventices.
  • Au cours des dernières décennies, on a assisté à une véritable saignée dans la diversité du passé. De nombreuses espèces autrefois communes sont devenues rares ou ont disparu, comme la Perdrix grise (Perdix perdix).
Pauvreté en structures et en espèces
  • En Suisse, un bon quart des terres cultivées est consacré aux grandes cultures. Seuls 1,3% des terres assolées sont des surfaces de promotion de la biodiversité (SPB ; jachères florales, jachères tournantes, ourlets sur terres assolées, bandes culturales extensives et bandes semées pour organismes utiles). Cette faible proportion de surfaces extensives ne permet toutefois pas de conserver et de favoriser les espèces particulièrement menacées des terres assolées. Les surfaces cantonales de promotion de la biodiversité spécifiques aux régions, qui peuvent être mises en œuvre dans le cadre de projets de mise en réseau, sont plus ciblées. Les terres assolées manquent également de structures, par exemple de tas de pierres et de branches, d'éléments linéaires tels que les haies et les bandes d'herbe non fauchée, ainsi que de très petits plans d'eau.
Conservation et promotion des terres assolées riches en espèces
  • Pour conserver, promouvoir et mettre en réseau la diversité des espèces, il faut au moins 10% de SPB de qualité et une part minimale de 20% des terres assolées exploitées avec des méthodes dites à faibles intrants, par exemple l'agriculture biologique. Par ailleurs, les espèces rares doivent être favorisées de manière ciblée et l'intensité de l'exploitation doit être réduite, notamment l'utilisation d'herbicides. La mise en œuvre peut se faire d'une part de manière intégrée à la production (mesures « in-crop ») et d'autre part sur des surfaces séparées (« off-crop »). Les éléments naturels favorisent également les insectes utiles, dont les pollinisateurs des plantes cultivées et sauvages, et ils rendent l'agrosystème plus résilient face aux ravageurs.
  • Les connaissances nécessaires à la promotion et à l'entretien de terres assolées riches en espèces sont disponibles. De nombreuses recherches ont été menées à ce sujet au cours des dernières décennies en Suisse et à l'étranger, et de l’expérience a été acquise dans le cadre de projets.

Introduction

Les débuts de l'agriculture en Europe centrale remontent au Néolithique récent et de nombreuses espèces cultivées sont originaires du Proche-Orient. L'agriculture n'a cessé d'évoluer, de se modifier et de se développer. Au Néolithique, les cultures se pratiquaient de la manière suivante : on défrichait une surface dans la forêt, puis on l'utilisait comme champ aussi longtemps que possible, pour finalement la laisser à nouveau s'enherber et s'embroussailler (régénération du sol et pâturage). Au Moyen Âge et jusqu'au 18ème siècle, l'assolement triennal – céréale d’automne, céréale de printemps ou légumineuse et jachère – était très répandu. Plus tard, la jachère a été remplacée par la culture de plantes sarclées.

Notions d’écologie utiles pour la pratique

Généralités

Au fil des siècles, l'exploitation humaine a permis le développement d'une grande variété de terres assolées, exploitées de différentes manières et présentant de petites différences d'emplacement. Les conditions du sol étaient hétérogènes, avec des zones aussi bien humides que sèches, acides ou basiques. Il y avait donc beaucoup d'habitats de niche.

La faible utilisation d'engrais, l'absence d'herbicides, la diversité des sites, les phases de jachère, la diversité des plantes cultivées sur des parcelles de petite taille, imbriquées dans l'environnement, ont permis de créer une mosaïque riche en structures, en plantes et en animaux. Grâce à la diversité des structures, les animaux profitaient de la riche offre en nourriture (graines, semences, pollen, etc.), en sites de nidification et en abris. Une flore adventice diversifiée, spécialisée et peu compétitive a pu s'adapter au fil des siècles à des labours réguliers, une lumière et une chaleur abondantes au sol et une concurrence modérée. Elle a en outre profité de la dissémination des graines par l'homme et les animaux.

L'exploitation des terres assolées était assez extensive jusqu'au milieu du 20ème siècle environ. Mais depuis lors, l'exploitation a radicalement changé. Les améliorations foncières, les drainages, les plantes cultivées moins variées mais à croissance plus rapide, les unités d'exploitation plus grandes et l'utilisation d'intrants (engrais, pesticides) ainsi que la modification du travail du sol, de l'assolement, des dates et des techniques de semis et de récolte ont fait disparaître la plus grande partie de la diversité d'autrefois. Par ailleurs, les anciennes cultures spéciales ont disparu. Les terres assolées sont ainsi devenues uniformes. A l'exception des sites marginaux, pour autant qu'ils soient encore exploités pour des cultures, les terres assolées se sont transformées en systèmes de production monotones , ce qui explique pourquoi les milieux cultivés font aujourd'hui partie de nos éléments paysagers les plus pauvres en espèces. Dans les terres assolées du centre et du nord de l'Allemagne, la couverture de plantes adventices a diminué d'environ 40% dans les années 1950/60 à moins de 4% aujourd'hui.

A l'exception du maïs et de quelques cultures sarclées, la forte densité des semis, combinée à la fertilisation, donne lieu à des peuplements très denses qui laissent peu de place et pratiquement pas de lumière au sol. Les nombreux passages dus au travail du sol, au semis, aux traitements phytosanitaires et à la récolte créent des conditions extrêmes pour la survie des espèces.

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La surface agricole utile de la Suisse s'élève à 1,04 million d'hectares. Les terres assolées représentent 27% de cette surface, soit environ 276'000 hectares. Le blé représente près de 50% de la production. (Sources : Office fédéral de la statistique (OFS), 2022. Agriculture et alimentation, statistique de poche 2022 et OFS)


Plantes et animaux

Les terres cultivées extensivement et riches en structures constituent un habitat pour une flore et une faune variées. Plus les cultures sont clairsemées et plus les surfaces cultivées sont entrecoupées de biotopes tels que des haies et des petits plans d'eau, plus il y a d’espèces animales et végétales. Les terres assolées sont importantes pour les oiseaux, les reptiles, les mousses et les papillons. De nombreux autres groupes d'espèces en profitent (p. ex. les mammifères, les amphibiens, les arachnides et les coléoptères (voir le rapport « Biodiversitätsfördernde Strukturen im Landwirtschaftsgebiet », p. 75 (en allemand uniquement)). Les terres cultivées de manière extensive revêtent une importance particulière pour la flore adventice et les mousses.

En raison de l'exploitation intensive, le nombre d'espèces à favoriser est élevé. La liste des espèces prioritaires au niveau national mentionne 134 espèces pour l'habitat « cultures de plantes herbacées ». Quant à la liste des objectifs environnementaux pour l'agriculture (OEA), elle mentionne 319 espèces (habitats « bandes culturales extensives », « jachères florales et tournantes », « ourlets sur terres assolées » et « terres assolées (surface de production) »). Le rapport « Biodiversitätsfördernde Strukturen im Landwirtschaftsgebiet » (en allemand uniquement) contient des données par groupe d'organismes sur les espèces tributaires des biotopes de bordure.

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Les mousses messicoles profitent des chaumes et des jachères qui sont laissées en place jusqu’à la fin de l’été.

Animaux

Les animaux ont besoin d’habitats richement structurés et mis en réseau, qui leur offrent de la nourriture, des sites de nidification et des abris.


Oiseaux
L'Alouette des champs et le Bruant zizi sont des exemples d'oiseaux typiques des terres assolées. Leurs effectifs ont fortement diminué au cours des dernières décennies. Ces oiseaux sont tributaires d'un paysage richement structuré avec plus de 10% de surfaces de grande valeur écologique et de suffisamment de nourriture (insectes, graines). Ils ne trouvent pas ces conditions dans les cultures intensives à forte densité. La Perdrix grise (Perdix perdix), oiseau caractéristique des terres assolées et autrefois répandu, s'est éteinte en Suisse à la fin des années 2010.

Informations complémentaires sur l’état de l’avifaune sur les terres assolées :

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La Perdrix grise (Perdix perdix, à droite) a disparu de Suisse ; les effectifs de l’Alouette des champs (Alauda arvensis, à gauche), dont le chant est caractéristique des terres cultivées, ont fortement diminué.

Autres groupes d’espèces
Divers articles abordent la situation des espèces des terres assolées :

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Indice des effectifs de l’Alouette des champs (en haut) et évolution de la densité en l’espace de 20 ans (1993/96, respectivement 2013/16 ; rouge = diminution, vert = augmentation) ; Source : Station ornithologique suisse.


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Le Crapaud calamite (Epidalea calamita), espèce rare, est présent dans différents habitats, y compris dans les terres assolées. Pour se reproduire, il a besoin de plans d'eau temporaires. Les bordures de champs bien structurées sont importantes en tant que corridors de dispersion. Informations détaillées sur le Crapaud calamite voir ici (en allemand).

Plantes et mousses

Origine et caractéristiques des plantes
Les plantes qui poussent dans les champs en compagnie des plantes cultivées forment la « flore ségétale » (du latin segetalis = qui appartient aux semences ; seges = les semences), aussi appelée « flore messicole » (du latin messio = moisson) ou « flore adventice ». De nombreuses espèces sont des archéophytes (= immigrants anciens) qui, à l'origine, peuplaient surtout les steppes et les semi-déserts, et qui ont immigré en Europe centrale avec le développement de l’agriculture à l'époque préhistorique et protohistorique.

En ce qui concerne les stratégies d'adaptation aux conditions d'exploitation, les plantes adventices peuvent être classées en trois groupes : La majorité des espèces sont annuelles. Elles se reproduisent par les graines qu'elles produisent en abondance, meurent après la maturité des graines et germent l'année suivante à partir de la réserve de graines. Chez les plantes vivaces à bulbe et à rhizome, tous les organes aériens meurent au cours de la période de végétation et il ne reste qu'un bulbe ou un rhizome dans le sol. Les « adventices des semences » comme la Nielle des blés (Agrostemma githago) ont développé une stratégie de camouflage : Elles imitent la forme et le cycle de vie des plantes cultivées en produisant les graines au même moment que les céréales et en étant récoltées avec elles.

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Exemples de plantes adventices typiques : Bleuet (Centaurea cyanus), Nielle des blés (Agrostemma githago), Miroir de Vénus (Legousia speculum-veneris) et Coquelicot (Papaver rhoeas). En Europe centrale, il existe entre 300 et 350 plantes adventices.

Par le passé, la végétation adventice était très riche en espèces et finement différenciée selon les sites. Cette diversité est née de la dissémination de graines ou de fragments végétatifs des plantes sauvages par l'homme et ses animaux domestiques. La propagation a été favorisée, notamment, par le battage des récoltes, le tri incomplet des semences, le pâturage des terres assolées, l'épandage d'engrais organiques ou le transport de graines par les outils agricoles. La propagation a également été favorisée par l'agriculture sédentaire qui s'est développée depuis le début du Moyen Âge.

Autres caractéristiques des plantes adventices :

  • Germination à partir de la réserve de graines ou régénération à partir d’un organe de survie
  • Adaptation aux différentes périodes de travail du sol
  • Développement rapide de la germination à la maturité des graines ; parfois trois à quatre générations par année (facteurs limitants voir ci-dessous)
  • Grande capacité d’adaptation
  • Grande capacité de régénération après des perturbations (également par des délais de germination variables)
  • Capacité à supporter un ombrage temporaire malgré une préférence pour les endroits clairs ou possibilité d'éviter l'ombrage en grimpant aux autres plantes
  • Achèvement souvent plus précoce du cycle de reproduction que les plantes cultivées (exceptions surtout pour les espèces des champs de chaumes)
  • Chez de nombreuses espèces production d’une multitude de graines avec une longue durée de vie, qui permettent une grande dissémination — chez certaines espèces même par différents vecteurs (« Polychorie ») ou par des fruits différents sur un même individu (« Hétérocarpie »). Chez certaines adventices, la maturité et la forme des graines se sont adaptées à celles des espèces cultivées.
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Les grande majorité des adventices sont des thérophytes et des hémicryptophytes. Une petite partie d'entre elles sont des plantes parasites ou grimpantes. Les géophytes ne sont plus que très rarement présentes dans les terres assolées de Suisse. Pour les explications sur les types biologiques, voir l’article sur les plantes (Source : compilation d’après Korneck et al. (1998) et Klotz et al. (2002), mentionné dans Konold (1999-2014))

De nombreuses espèces évoluent comme les céréales d'automne (annuelles d'hiver). Elles germent en automne avec les céréales, fleurissent au début de l'été et sont mûres en même temps que les céréales. C’est par exemple le cas du Bleuet (Centaurea cyanus) ou de l'Adonis d’été (Adonis aestivalis). Une autre stratégie consiste à fleurir et à fructifier sur les champs de chaumes après la récolte de la culture, avant que la terre ne soit préparée pour la culture suivante. Le Mouron nain (Anagallis minima) ou le Salicaire à feuilles d'hysope (Lythrum hyssopifolia) en sont des exemples. Les mousses adventices font également partie de ce groupe. Les chaumes de céréales sont un bon habitat pour une quarantaine d’espèces, à condition que la surface ne soit pas labourée avant fin octobre au plus tôt.

De nombreuses adventices ne germent que quand les températures sont basses. Ces espèces n’ont donc qu’une seule génération par année.

La plupart des adventices sont peu compétitives et ont besoin de beaucoup de lumière et de chaleur. Beaucoup d'entre elles produisent des graines capables de germer très longtemps (diaspores). Des études sur les mousses adventices ont montré qu'en raison de la réserve de diaspores, le potentiel pour une riche flore de mousses est encore présent, indépendamment de l'exploitation ; voir article sur les mousses

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Pourcentages des durées maximales de germination (tiré de «Handbuch Naturschutz und Landschaftspflege: Kompendium zu Schutz und Entwicklung von Lebensräumen und Landschaften» (1999-2014))

En dehors des terres assolées, on peut trouver des adventices sur les :

  • creux très humides, non ensemencés, des champs ;
  • sols peu profonds, non exploités en bordure de champ ;
  • zones de pelouses sèches ;
  • bordures et talus non végétalisés créés lors de la construction de routes et de chemins, les remblais et dépôts transitoires de terre, les surfaces de gravier et les terrains des carrières, dans lesquels on peut trouver temporairement une accumulation de diaspores de ces espèces.

Situation
En raison de la modification des pratiques culturales, les conditions pour les adventices ont fortement changé : Les fortes doses d'engrais, l'utilisation d'herbicides, l'uniformité des conditions locales ainsi que la croissance dense des plantes cultivées ne laissent guère de place, de lumière et de temps pour la croissance et la reproduction des adventices. Par exemple, en mai, les céréales d'automne à forte densité ne laissent passer que 5 % de la lumière jusqu’au sol.

Comme la germination de nombreuses espèces rares coïncide avec l'application des herbicides, elles ne peuvent pas survivre. En revanche, les espèces communes peuvent germer tout au long de l'année et profitent de la diminution de la concurrence après le traitement herbicide.

Dans les grandes cultures actuelles, les champs sont généralement réensemencés peu de temps après la récolte. Les espèces des champs de chaumes n'ont donc pas la possibilité d'achever leur cycle de développement.

A part en Valais, les géophytes à bulbe ont très probablement disparu des terres assolées de Suisse, détruites par les labours.

L'ancienne dissémination passive par les hommes et les animaux n'existe plus.

En Allemagne, le nombre moyen d'espèces par surface de recensement a diminué de 71% par rapport aux années 1950/60 (situation en 2015). A l'intérieur des champs cultivés de manière intensive, on ne trouve plus aujourd'hui que cinq à sept plantes communes, dont certaines sont résistantes aux herbicides. La couverture des adventices est passée d'environ 40% dans les années 1950/60 à moins de 4% aujourd'hui (résultats de relevés de végétation répétés dans près de 400 champs d'Allemagne centrale et septentrionale après 50 à 60 ans).

L'exploitation actuelle des terres assolées exclut donc en grande partie la flore adventice. Elle compte aujourd'hui parmi les groupes de plantes les plus menacés de Suisse : 42 % de ces espèces sont considérées comme menacées. La situation des espèces des champs humides est particulièrement dramatique. Il ne reste plus que quelques « mauvaises herbes » résistantes et fréquentes. On en compte une vingtaine, ce qui correspond donc à moins de 10 % de l'ensemble des espèces adventices (cf. ci-dessus : 300 à 350 espèces).

Littérature et liens :

Surfaces de promotion de la biodiversité (SPB)

Dans le cadre de la politique agricole, des surfaces de promotion de la biodiversité (jachères florales, jachères tournantes, ourlets sur terres assolées, bandes culturales extensives, céréales en lignes de semis espacées (OPD, art. 55) et bandes semées pour organismes utiles sur terres ouvertes (OPD, art. 71b)) peuvent être mises en place sur les terres assolées. Le chapitre « Conservation et promotion » décrit brièvement les différents types. Ces habitats semi-naturels représentent 1,3% des terres assolées (situation en 2020, sans les céréales en lignes de semis espacées).

Les SPB peuvent favoriser de nombreuses espèces et avoir un effet positif sur la pollinisation et la lutte contre les ravageurs :

  • Chez les Carabidés et les papillons diurnes, même des espèces exigeantes et menacées profitent des jachères florales.
  • Sur les mousses adventices, pour autant que les conditions nécessaires, détaillées dans l’article sur les mousses, soient remplies.
  • La présence permanente de bandes pour auxiliaires dans le paysage conduit à un développement durable des populations de pollinisateurs (Albrecht et al., 2020). Les effets positifs des bandes pour auxiliaires sur les abeilles sauvages et la performance de pollinisation sont d'autant plus élevés que les SPB et les habitats semi-naturels sont présents en grande quantité dans le paysage environnant dans un rayon d'un kilomètre.
  • Dans les grandes cultures, on peut observer une augmentation de l'efficacité de la lutte contre les ravageurs pouvant aller jusqu'à 16% dans le champ situé à côté d'une bande pour auxiliaires (Albrecht et al. 2020). Des bandes de 3 m de large ont un effet jusqu'à 50 m à l’intérieur du champ.


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Surfaces de promotion de la biodiversité sur les terres assolées (indications en hectares, situation en 2020 source

Cependant, des mesures spécifiques sont souvent nécessaires pour favoriser les espèces particulièrement menacées des terres assolées (flore adventice autochtone, mousses adventices, Alouette des champs, Lièvre brun, Vanneau huppé, Crapaud calamite, etc.) (voir chap. «Conservation et promotion»).

Informations de base

Objectifs environnementaux pour l’agriculture (OEA)

Le rapport « Opérationnalisation des objectifs environnementaux pour l’agriculture, domaine espèces cibles et caractéristiques, milieux naturels » (2013) contient des propositions d'objectifs quantitatifs et qualitatifs pour les différentes zones et régions agricoles, y compris les terres assolées.

Projet « Terres assolées humides » (TAH)

Environ 30 % des surfaces d'assolement de Suisse (137 000 ha) sont drainées. De plus en plus, la question du renouvellement des drainages vieillissants et des conséquences financières se pose. Dans le cadre du projet « Terres assolées humides (TAH) », des solutions ont été recherchées dans les domaines conflictuels de la promotion de la biodiversité sur les terres assolées, de la pollution des eaux par les nutriments et les polluants dus à l'agriculture, des émissions de gaz à effet de serre et de la production agricole. Afin d'aider les responsables à gérer les TAH, un outil d'aide à la décision a été élaboré. Celui-ci fournit les bases pour la gestion future des terres assolées humides. Il informe et soutient les acteurs dans leurs décisions concernant l'exploitation future des TAH potentielles. Des cartes font partie intégrante de l'aide à la décision.

Lien vers le projet « Terres assolées humides ».

Autres informations de base

Différentes cartes sur le navigateur SIG de la Confédération donnent des indications sur le potentiel d'utilisation des sols, par exemple sols : typologie des cultures, profondeur du sol ou cartes climatiques. Les cantons proposent également des informations sur l’aptitude des sols (vue d’ensemble des navigateurs SIG).

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Situation historique (à gauche) et actuelle (à droite) des terres assolées à forte valeur écologique. Bleu foncé : les 50 secteurs avec les valeurs les plus élevées, puis en bleu clair, vert foncé et vert clair à chaque fois les 100 secteurs suivants (Delarze & Vetterli 2009).

Conservation et promotion

Introduction

Comme le montre le chapitre ci-dessus, la biodiversité sur les terres assolées se porte mal. Il faut a) une exploitation durable sur l'ensemble des terres assolées, b) la promotion générale de la biodiversité avec des systèmes agricoles résilients et c) la conservation ciblée de certaines espèces.

Au cours des 30 dernières années, de nombreux projets de promotion de la biodiversité sur les terres assolées ont été lancés, mais sur une surface jusqu'ici très petite. Des efforts bien plus importants sont nécessaires, notamment pour les espèces rares, qui nécessitent beaucoup plus de mesures spécifiques allant au-delà des exigences de l'OPD, insuffisantes à cet égard.

Les spécialistes demandent au moins 10% de SPB et une part minimale de 20% des terres assolées exploitées selon des méthodes à faibles intrants (p. ex. agriculture biologique). Selon Oppermann et al. (2020), des mesures sont nécessaires sur 15% de la surface des terres assolées dans les paysages « normaux » et sur 25% dans les paysages à haute valeur écologique.

Les principales mesures sur les terres assolées sont, selon Oppermann et al. (2020), les jachères avec enherbement spontané, les surfaces fleuries pluriannuelles, les bordures de champs, les ourlets de champs riches en espèces, les champs de conservation des adventices, les cultures mixtes, les cultures associées et les anciennes variétés de céréales. Oppermann se base sur une évaluation d’experts portant sur 24 espèces/groupes d'espèces caractéristiques pour les terres assolées et les prairies. La plupart des mesures proposées par Oppermann sont mises en œuvre en Suisse avec les différentes SPB et les bandes semées pour organismes utiles.

La promotion de la biodiversité doit se faire par des mesures intégrées dans les cultures (« in-crop ») et séparées (« off-crop »). Les mesures intégrées font partie de la production agricole, dans le cas des mesures séparées, la promotion de la biodiversité a lieu sur des surfaces séparées des cultures, spécifiquement prévues à cet effet. Ce dernier cas s'applique à la plupart des types de SPB. En revanche, le nouveau type « Céréales en lignes de semis espacées » a une approche intégrative. Les deux sont nécessaires à la conservation des espèces prioritaires au niveau national et à la réalisation des objectifs environnementaux pour l'agriculture. Il est également important d'assurer une bonne mise en réseau et d'augmenter la richesse structurelle par l'aménagement de petites structures et la remise en eaux des zones agricoles naturellement humides (voir chap. Projet « Terres assolées humides » (TAH)).

Pour une efficacité maximale, les mesures doivent être combinées (voir chapitre Renforcement de l’effet sur la biodiversité).

SPB

Ce chapitre aborde tout d'abord les aspects généraux de la mise en place des SPB, puis présente brièvement les différents types et renvoie aux fiches techniques. Le guide « Promotion de la biodiversité dans l'exploitation agricole » (Agridea 2022) constitue une base importante pour tous les types de SPB.

Semences
Seules les semences autorisées par l'OFAG peuvent être utilisées pour les SPB sur terres assolées :


Fournisseurs de semences pour terres assolées (liste non exhaustive) :

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Une jachère ensemencée avec des semences locales contenant des adventices.

Choix du site
Le choix du site diffère parfois légèrement selon le type de SPB. Les sols riches en pierres et bien drainés sont particulièrement prometteurs. Dans la mesure du possible, on devrait éviter de choisir des sites contenant des plantes problématiques. Les ourlets peuvent aussi être aménagés dans des endroits humides. Les SPB ne doivent toutefois en aucun cas être aménagées sur des sols tourbeux (une exploitation agricole sur des sols tourbeux n'est de manière générale pas durable (destruction du sol et libération de grandes quantités de CO2). Vous trouverez des informations détaillées sur le choix des sites dans les fiches et les liens indiqués.

Des zones périodiquement inondées doivent être admises dans les champs humides (petits plans d'eau) pour favoriser notamment les amphibiens ou les associations de petites annuelles éphémères. Les petits plans d'eau peuvent être annoncés comme SPB (type « Fossés humides, mares, étangs »)).


Mise en place
La mise en place (travail du sol, préparation du lit de semences et ensemencement) est abordée en détail dans les fiches techniques sur les différents types de SPB. Elle est très similaire à celle décrite en détail dans l'article sur les prairies :

  • Labour et plusieurs passages avec la herse
  • Semis au plus tôt 3 semaines après le dernier travail du sol (si nécessaire, herser ou fraiser le sol juste avant le semis (« cure de désherbage »), mais très superficiellement (environ 3 cm de profondeur).
  • Semis en avril ou mai avec la quantité de semis indiquée ; ne pas enfouir les semences dans le sol !
  • Roulage ; les petites surfaces peuvent également être « tapotées » ou « piétinées ».

Fiches techniques et liens :


Jachères florales et tournantes
Les jachères florales sont des surfaces ou des bandes pluriannuelles sur les terres assolées, ensemencées de plantes sauvages indigènes. Elles offrent une nourriture permanente du printemps à l'automne aux insectes butinant les fleurs. Les jachères tournantes sont des surfaces laissées de 1 à 3 ans qui peuvent être intégrées dans la rotation des cultures et qui sont ensemencées d’adventices.

Fiches techniques et liens

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Jachère riche en fleurs, en réseau avec des haies et des talus.


Ourlets sur terres assolées
Les ourlets sur terres assolées sont des bandes pluriannuelles ou pérennes ensemencées de plantes sauvages indigènes. Au contraire des jachères, les ourlets peuvent aussi être mis en place sur des sites humides.

Fiches techniques et liens :


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Combinaison d’un ourlet sur terres assolées et d’une jachère florale.

Bandes culturales extensives
Les bandes culturales extensives sont des bordures exploitées de manière extensive dans les cultures arables. Elles sont particulièrement précieuses là où la flore adventice est déjà spontanément présente. Elles sont récoltées avec la culture et mises en place pour au moins deux cultures principales successives. Une offre florale relativement abondante fournit de la nourriture à de nombreux insectes. Cela favorise la régulation naturelle des ravageurs et la pollinisation des plantes cultivées et sauvages.


Fiches techniques et liens :

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Bande culturale extensive

Céréales en lignes de semis espacées
Les céréales en lignes de semis espacées concernent le semis de céréales d’automne et de printemps et constituent une mesure de promotion de la biodiversité sur la surface de production (mesure « in-crop »). L’Alouette des champs, le Lièvre brun et des plantes adventices rares profitent de ce semis espacé. La biodiversité fonctionnelle est également renforcée ce qui peut réduire la pression des ravageurs des céréales. Cette SPB a un effet plus grand si elle est combinée à d’autres mesures (p. ex. la contribution au système de production « Contribution pour le non-recours aux produits phytosanitaires dans les grandes cultures » et « Contribution pour le non-recours aux herbicides » (OPD, art. 68, 71a) ou d'autres méthodes dites « à faibles intrants » (production biologique).


Fiches techniques et liens

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Outre le Lièvre brun et l’Alouette des champs, de nombreuses autres espèces profitent des « Céréales en lignes de semis espacées ».

Bandes semées pour organismes utiles sur terres ouvertes
Les bandes pour auxiliaires sont des surfaces annuelles ou pluriannuelles ensemencées de fleurs sauvages indigènes et de plantes cultivées. La composition des espèces garantit une offre florale continue qui peut également être utilisée par de nombreuses abeilles sauvages spécialisées. Les bandes pour auxiliaires doivent combler le manque de nourriture en été pour les insectes en quête de pollen et de nectar, et contribuer à la lutte contre les ravageurs. (Remarque : les bandes semées pour organismes utiles sur terres ouvertes peuvent être prises en compte dans les SPB, mais ne sont pas soutenues dans le cadre des SPB selon l'Ordonnance sur les paiements directs (OPD), mais dans le cadre des contributions au système de production (promotion de la biodiversité fonctionnelle selon OPD, art. 71b)).

Fiches techniques et liens :


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Bande pour auxiliaires dans sa deuxième année. Les éléments pluriannuels riches en fleurs sont particulièrement précieux pour les abeilles sauvages, car ils présentent, pour une durée suffisamment longue, des structures de nidification telles que des tiges de plantes à moelle ou des zones de sol nu.

Surfaces de promotion de la biodiversité spécifiques à la région
Dans le cadre des projets de mise en réseau, les cantons ont la possibilité de faire approuver par l'OFAG des « surfaces de promotion de la biodiversité spécifiques à la région » adaptées aux besoins spécifiques des espèces. Il en existe pour la promotion des espèces rares (voir chapitre correspondant).

Promotion des espèces rares

De nombreuses espèces des terres assolées sont menacées et nécessitent des mesures de conservation et de promotion, parfois très urgentes (voir chap. « Plantes et animaux »). Selon les « Plans d'action pour les espèces prioritaires au niveau national » (2011), 249 espèces sont éteintes ou menacées d'extinction dans les habitats « vignobles » et « terres assolées ».

Le plan d’action propose les mesures suivantes pour la conservation des espèces rares :

  • Créer des zones de conservation des espèces prioritaires au niveau national.
  • Maintenir des champs de blé moissonnés humides pour favoriser les mousses des champs et le Vanneau huppé.
  • Vérifier la provenance des espèces végétales des mélanges grainiers lors de l’ensemencement des ourlets sur terre assolée.
  • Pour la mise en place de jachères florales, rédiger des recommandations applicables aux espèces prioritaires au niveau national
  • Mettre en place des ourlets sur terre assolée et des bandes culturales

Sur le Plateau et dans les Alpes centrales occidentales, il est très urgent de prendre des mesures pour les espèces des terres assolées prioritaires au niveau national. Dans le Jura, dans les Alpes centrales orientales et sur le versant sud des Alpes, l’urgence est moyenne. Certains groupes d'espèces sont décrits ci-après.

Promotion de la flore adventice

Des populations résiduelles d’adventices sont encore présentes dans différentes régions de Suisse. De nombreuses possibilités existent pour une exploitation plus extensive des terres assolées :

  • Surfaces moins productives (sol peu profond ou détrempé)
  • Bordures des champs, p. ex. le long des chemins
  • Zones difficiles d’accès en raison de la disposition des parcelles
  • Champs menacés d’érosion
  • Zones à exploitation difficile

La promotion des plantes sauvages des champs qui sont encore présents dans le sol sous forme de graines peut en partie se faire en lien avec la culture d'anciennes variétés, mais nécessite parfois des surfaces séparées. Différents projets ont expérimenté cela, en premier lieu le « Projet d’utilisation durable des ressources – Flore adventice » dans huit cantons et le projet « 100 Äcker für die Vielfalt » en Allemagne. Les enseignements tirés de ces projets sont consignés dans des rapports, des livres et des fiches techniques (voir à la fin de ce chapitre). Il est urgent de préserver les populations encore présentes, car les réserves de graines dans le sol diminuent constamment (diminution exponentielle en l'absence de réapprovisionnement).

Les mesures les plus importantes pour la conservation de la flore adventice sont (pour les détails, voir documents indiqués) :

  • Réduction de l’apport d’engrais (à 1/3 de la quantité recommandée pour la culture en question)
  • Pas de lutte contre les mauvaises herbes, ni chimiquement, ni mécaniquement
  • Assolement accentué en céréales (50% de céréales)
  • Travailler avec la charrue, éventuellement avec le cultivateur ou la herse sur les sols légers à partir de début octobre*. Pour augmenter la diversité des structures, ne travailler qu'un tiers de la surface.
  • Pas de culture intercalaire après la récolte et pas de sous-semis (ne laissent passer pratiquement aucune lumière jusqu’au sol)
  • Densité de semis moindre
  • Pour les mousses adventices et pour les fleurs adventices à maturité tardive des graines : laisser les champs de chaumes jusqu’à fin octobre°
  • Fidélité à la surface (voir fiche de Labiola)
  • En cas de présence de géophytes à bulbes  :
    • Ne labourer que jusqu’à une profondeur de 15 cm. Sinon, les organes de survie (bulbes) sont enfouis trop en profondeur, voir article sur les vignobles
    • Travail du sol au plus tôt à la mi-mai ou mieux à fin mai
  • Céréales adaptées pour la conservation combinée d’espèces cultivées et d’adventices  :
    • Céréales d’automne peu exigeantes concernant la qualité du sol : seigle, amidonnier, engrain, épeautre, triticale, blé ; l'orge d'hiver a besoin de beaucoup de nutriments
    • Céréales de printemps : les céréales d’automne ainsi qu'avoine, orge de printemps, légumineuses à graines (féverolles, pois, lentilles, vesces) également possibles (aussi en combinaison), cultures « oubliées » comme le lin, le pavot, le sarrasin, la moutarde.

° Remarque : Les mesures de promotion pour les diverses espèces/groupes cibles peuvent être différentes et parfois contradictoires. Les espèces à promouvoir doivent être définies en fonction du potentiel du site, puis les mesures adaptées doivent être mises en œuvre.

Dans divers cantons , la flore adventice autochtone et les mousses adventices peuvent être favorisées dans le cadre de projets de mise en réseau avec la SPB spécifique à la région « Terres assolées avec flore adventice de valeur » ou avec un contrat de protection de la nature selon la Loi sur la protection de la nature et du paysage (LPN), voire avec une combinaison des deux instruments. En raison de l'absence actuelle de dissémination des diaspores (voir chap. Notions d’écologie utiles pour la pratique), il est nécessaire que les adventices soient également favorisées par des ensemencements.

Documents et liens :


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La Bugle jaune (Ajuga chamaepitys) et la Gesse hérissée (Lathyrus hirsutus) sont deux exemples d'espèces cibles du projet de ressources Flore adventice.

Projets pour la promotion d’autres espèces

Projets choisis pour la conservation d’espèces rares (liste non exhaustive).

Oiseaux

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Pour favoriser le Lièvre brun et l'Alouette des champs, au moins 40% des rangées ne sont pas semées et l'écart entre les rangées dans les zones non semées doit être d'au moins 30 cm. Petit détail qui a son importance : pour favoriser l'alouette, les côtés sont fermés par un semis transversal pour la protéger des prédateurs ; pour favoriser le lièvre, les semis restent espacés jusqu'au bord. Deux schémas de semis possibles sont représentés ici. (Source : Fiches d’information « Grandes cultures », Agridea 2022)


Plantes portraits d‘espèces, exemples)

  • Mouron nain (Anagallis minima)
  • Aristoloche commune (Aristolochia clematitis)


Mousses


Abeilles

Renforcement de l’effet sur la biodiversité

Pour renforcer l’effet des mesures, il faudrait :

  • Combiner différents types de SPB et mettre en place des bandes larges. Les éléments pluriannuels ont une valeur particulière.
  • Entretenir les surfaces de façon adéquate (voir chapitre « Entretien »)
  • Mettre en place des structures favorisant la biodiversité (petits biotopes) : sur des bordures, des surfaces adjacentes ou des zones difficiles à exploiter ; pour la mise en place de ces structures, voir article « Petits biotopes » ; pour l’installation de petites mares, voir article « Petits plans d’eau » ; Remarque : Les petits plans d’eau peuvent être annoncés comme SPB (type « Fossés humides, mares, étangs »).
  • Bien mettre en réseau les surfaces

Mesures générales de promotion sur les terres assolées

Pour des cultures durables, il faut différentes mesures sur l’ensemble de la surface des terres assolées (liste non exhaustive) :

  • Réduction importante des produits phytosanitaires
  • Augmentation importante de la part de production biologique
  • Renoncer aux cultures sur les sols organiques
  • Extensifications de l’exploitation
  • Assolement diversifié avec des jachères annuelles et pluriannuelles
  • Utilisation de variétés cultivés résistantes
  • Diminution de la taille des parcelles
  • Meilleure mise en réseau

L'agriculture biologique a un effet positif sur la biodiversité dans les terres assolées. Le nombre d’adventices est deux à trois fois plus élevé, selon l'intensité d'exploitation. Bergstedt (2011) constate que la culture biologique et l'extensification de l'exploitation sont les plus bénéfiques. Mais de nombreuses espèces typiques manquent aussi sur les surfaces cultivées biologiquement, car la plupart des exploitations biologiques ne se sont converties que lorsque le potentiel de graines (diaspores dans le sol) s'était déjà appauvri. Dans de tels cas, il est possible de semer certaines espèces.

Entretien

Ce chapitre détaille l'entretien des SPB sur terres assolées. Une distinction est faite entre l'entretien de développement, c'est-à-dire les travaux d'entretien nécessaires au cours de la première année d'installation d'une surface, et l'entretien à plus long terme. L'article sur les biotopes de bordure traite de l'entretien le long des bosquets, des cours d'eau et des talus. En ce qui concerne l’entretien de mesures spécifiques (surfaces non annoncées en tant que SPB ou SPB spécifiques à la région), nous renvoyons aux fiches correspondantes (voir notamment chap. « Promotion de la flore adventice »).

Les dispositions de l'OPD donnent quelques indications sur l'entretien. Celles-ci sont toutefois optimisées pour l’efficacité d’exploitation. Les principes suivants devraient donc être respectés (voir également la colonne sur l’entretien optimal dans le tableau ci-dessous) :

  • Produit de la coupe : dans l’idéal, le laisser sur place trois à quatre jours pour que les graines finissent de mûrir et que les animaux puissent s’en éloigner. Puis exporter l’herbe coupée ou la rassembler en tas (ne pas broyer !).
  • Fauche douce (p. ex. pas d’utilisation de faucheuses rotatives ; voir article sur les milieux prairiaux, fauche respectant la faune)
  • Fauche alternée/par secteurs : les surfaces non fauchées sont alternées
  • Contrôle et lutte contre les espèces indésirables

Tableau avec propositions d’entretien avec a) entretien de développement, b) entretien optimal et c) entretien selon OPD. Les données proviennent pour l’essentiel du site agrinatur.ch. Ce site et les fiches techniques indiquées dans le chapitre « SPB » contiennent des indications parfois très détaillées.

Type Entretien de développement Entretien optimal Exigences SPB selon OPD
SPB « Bande culturale extensive »
  • aucun
  • Aux endroits appropriés, semer la flore adventice si le sol ne contient pas de graines ; n'utiliser que des semences d'origine indigène ou, mieux, régionale.
  • Combiner avec des contributions au système de production de la culture principale (renoncement aux produits phytosanitaires, herbicides...)
  • Sarclage mécanique à grande échelle interdit
  • Aucun insecticide
SPB « Jachère florale »
  • Coupe de nettoyage autorisée durant la 1ère année en cas d’envahissement par des mauvaises herbes
  • Ne pas broyer, car de nombreux insectes et petits animaux n’y survivent pas.
  • Une fauche (sans conditionneuse) par secteurs (1/3 à ½ de la surface) amène une valeur écologique, car cela crée des stades de succession différents.
  • Faire un grand tas avec le produit de la coupe (propre) pour créer un abri dans la jachère.
  • Travail superficiel du sol sur la partie fauchée
  • Contrôle régulier des plantes indésirables et des néophytes
  • La mise en place de petits biotopes (tas de branches et de pierres, groupes de buissons) augmente la valeur de la jachère.
  • Laisser le plus longtemps possible à la même place.
  • Dès la 2ème année, fauche autorisée entre le 1er octobre et le 15 mars sur la moitié de la surface seulement
  • Pas d’obligation d’exporter le produit de la fauche
  • Travail superficiel du sol admis sur la surface fauchée
  • Broyage admis
SPB « Jachère tournantes »
  • Ne pas broyer, car de nombreux insectes et petits animaux n’y survivent pas.
  • Une fauche par secteurs (1/3 à ½ de la surface) amène une valeur écologique, car cela crée des stades de succession différents.
  • Faire un grand tas avec le produit de la coupe (propre) pour créer un abri dans la jachère.
  • Travail superficiel du sol sur la partie fauchée
  • Contrôle régulier des plantes indésirables et des néophytes.
  • La mise en place de petits biotopes (tas de branches et de pierres, groupes de buissons) augmente la valeur de la jachère.
  • Laisser le plus longtemps possible à la même place
  • Coupe autorisée entre le 1er octobre et le 15 mars
  • Pas d’obligation d’exporter le produit de la fauche
  • Travail superficiel du sol recommandé sur la surface fauchée
  • Broyage admis
SPB « Ourlet sur terres assolées »
  • Coupe de nettoyage autorisée durant la 1ère année en cas d’envahissement par des mauvaises herbes
  • Ne pas broyer, car de nombreux insectes et petits animaux n’y survivent pas.
  • Faucher dans le sens de la longueur.
  • La deuxième moitié d’août constitue une bonne période pour la fauche
  • Le produit de la coupe (propre) peut être déposé en tas dans la partie non fauchée.
  • Les ourlets entre deux parcelles de grandes cultures protègent les animaux des dérangements
  • Ne pas mettre en place à côté d’une route à grand trafic.
  • Laisser le plus longtemps possible à la même place.
  • La moitié de l’ourlet doit être fauchée une fois par an de manière alternée
  • Pas d'obligation d'exporter le produit de la fauche
  • Broyage admis
SPB « Bande semée pour organismes utiles sur terres ouvertes »
  • Fauche alternée
  • Ne pas broyer, car de nombreux insectes et petits animaux n’y survivent pas.
  • Faire un grand tas sur la surface avec le produit de la coupe (propre).
  • Semis avant le 15 mai
  • Largeur : min. 3 m jusqu’à max. 6 m
  • Pas d’engrais, pas de produits phytosanitaires
  • Pour les bandes pluriannuelles, coupe autorisée à partir de la 2ème année entre le 1er octobre et le 1er mars sur la moitié de la surface.
  • Coupe de nettoyage en cas d’envahissement par des mauvaises herbes
SPB « Bande semée pour organismes utiles sur terres ouvertes » (pluriannuelle)
  • Une fauche (sans conditionneuse) par secteurs amène une valeur écologique, car cela crée des stades de succession différents.
  • Le produit de la coupe (propre) peut être déposé en tas dans la bande pour créer un abri.
  • Contrôle régulier des plantes indésirables et des néophytes.
  • La mise en place de petits biotopes (tas de branches et de pierres, groupes de buissons) augmente la valeur de la bande pour auxiliaires.
  • Laisser le plus longtemps possible à la même place.
  • Pas de coupe la première année
  • Coupe autorisée à partir de la 2ème année entre le 1er octobre et le 1er mars sur la moitié de la surface ; travail du sol admis.
  • Pas d'obligation d'exporter le produit de la fauche.
  • Pas de broyage
  • Déplacement en véhicule sur la bande pas autorisé
SPB « Bande semée pour organismes utiles sur terres ouvertes » (annuelle)
  • Contrôle régulier des plantes indésirables et des néophytes.
  • Pas de coupe
  • Déplacement en véhicule sur la bande pas autorisé
SPB « Céréales en ligne de semis espacées »
  • Pas d’utilisation de produits phytosanitaires
  • Combinaison avec d’autres mesures (voir chap. SPB)

Remarque concernant le sous-semis : Pour favoriser le Lièvre brun et l'Alouette des champs, il est possible d'effectuer des sous-semis, mais il faut alors éventuellement adapter la fertilisation en raison de l'apport d'azote. Pour favoriser les adventices, pas de sous-semis à cause de la concurrence !

  • Surfaces avec céréales d’automne et de printemps
  • Au moins 40 % du nombre de lignes ne sont pas semés. L’interligne dans les parties non ensemencées est d’au moins 30 cm.
  • La lutte contre les adventices peut se faire soit par un hersage unique, soit par une seule application d’herbicides
  • Sous-semis admis

Littérature

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  • Agridea (édit.), 2022. Installation, entretien et remise en culture des jachères.
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