Les indications concernant l’entretien présentées dans l’article « Entretien et soins » sont généralement aussi valables pour améliorer la qualité écologique des haies laissées à l’abandon. La revalorisation et l’entretien à effectuer pendant les années qui suivent sont laborieux. Une fois qu’une haie riche en espèces s’est établie, les efforts d’entretien diminuent et peuvent même, dans le cas des haies inadéquatement entretenues par le passé, devenir minimes. Dans tous les cas, l’investissement en vaut la peine pour la biodiversité, car les haies riches en espèces renferment une très grande valeur écologique.

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Contributions pour l’amélioration de la qualité écologique d’une haie

Certains cantons donnent des contributions pour la revalorisation des haies, c’est le cas par exemple du canton de Zurich dans le cadre des projets de qualité du paysage. Il est intéressant financièrement pour les agriculteurs de recevoir des contributions à la qualité pour les haies. Vous trouverez ici plus d’informations sur les conditions de Q-II.

Selon les critères qui ne sont pas encore remplis par la haie, on peut en améliorer la qualité écologique de différentes façons :

  • La zone boisée de la haie mesure moins de 2 m de large : élargir la haie en plantant des buissons. Eviter cependant les plantations dans des surfaces présentant déjà une haute valeur écologique – comme les prairies maigres ou humides.
  • Arbres ou buissons non indigènes, tels que Robinier faux acacia (Robinia pseudoacacia) et Cornouiller soyeux (Cornus sericea) : les remplacer par des essences indigènes.
  • Moins de 5 espèces d’arbres ou arbustes par tronçons de 10 mètres : planter des arbustes en complément dans la haie. Cette méthode ne donne pas facilement des résultats, car les nouveaux arbustes doivent s’imposer face à des espèces déjà établies, la plupart du temps dominantes et à croissance rapide. On peut ici recommander d’utiliser le cas échéant des plantes en pot. Il faut dégager les jeunes arbustes en coupant la concurrence les années suivantes. Plus d'informations sur les essences ligneuses adaptées
  • Moins de 20% de la strate arbustive constituée d’épineux, ou moins d’un arbre typique du paysage tous les 30 mètres (circonférence minimale de 170 cm à 1.5 m de hauteur) : plantation en complément, voir plus haut.

Transformation d’une haie de noisetiers en haie riche en espèces

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Le film produit par le FiBLFilm montre en 5 minutes comment on peut valoriser les haies de noisetiers par des soins sélectifs.

La transformation en haie riche en espèces demande des années ou même des décennies. Le but est d’affaiblir les noisetiers (Corylus avellana) et de donner de l’espace au développement des ligneux à croissance lente. Plusieurs types d’intervention sont possibles :

  1. Taille de rajeunissement : Rabattre les rameaux âgés, couper quelques jeunes rameaux à une hauteur de 1 m.
  2. Taille de densification : Rabattre tous les rameaux à une hauteur de 1 m au-dessus du sol. Tous ces rameaux tirent la sève des racines, ce qui inhibe les rejets de souche.
  3. Recépage : Couper les branches de noisetier le plus près possible du sol afin de diminuer le nombre de bourgeons dormants, ce qui réduira la formation de rameaux au printemps (empiler les branches coupées sur les souches réduit de plus la formation de rejets). Epargner les autres ligneux lors de la coupe. On les marquera de préférence au ruban ou au spray avant le passage pour l’entretien.

Ces actions peuvent être menées de façon échelonnée sur plusieurs années. L’important est de couper les noisetiers chaque année jusqu’à ce que les essences à croissance lente se soient établies. On peut accélerer le processus en plantant d’autre espèces.

En zone urbaine

Les haies composées d’essences indigènes, disposant d’espace et entretenues de façon optimale détiennent la plus grande valeur écologique en zone urbaine également. Conserver les vieux arbres et arbustes lors de la revalorisation d’une haie – pour autant qu’il ne s’agisse pas de néophytes invasives – car ils offrent des structures pour la faune. Agir d’abord sur les haies comprenant des arbustes exotiques, avant de modifier celles constitutées d’essences indigènes.

Transformation des haies taillées composées d’essences indigènes

Les étroites haies de Charmes (Carpinus betulus), aubépines (Crataegus sp.) ou Troènes communs (Ligustrum vulgare) taillées chaque année peuvent être améliorées de la façon suivante :

  • Remplacer une partie des arbustes. Cela peut être entrepris sur plusieurs années.
  • Laisser pousser en largeur et en hauteur une partie des arbustes.
  • Apporter des microstructures en complément (murs en pierres sèches, tronc mort, tas de branches,…)

Si l’espace vient à manquer et que la haie doit continuer à être taillée chaque année, il faut n’utiliser que des arbustes qui s’y prêtent (voir ci-dessus). Le Cornouiller mâle (Cornus mas) et l’Epine-vinette (Berberis vulgaris)conviennent aussi.

Transformation des haies avec essences exotiques

Enlever les espèces exotiques et les remplacer par des indigènes. On peut le faire en une ou plusieurs fois. Certaines espèces exotiques produisent aussi des rejets de souche ou des drageons vigoureux. On peut s’enquérir auprès d’un jardinier de la meilleure façon de procéder avec ces arbustes – les jardiniers savent en général comment entretenir les arbustes, mais certains ignorent lesquels sont indigènes et lesquels sont exotiques. Nous vous recommandons de vous adresser aux jardiniers certifiés par Bioterra.

Autres mesures de valorisation écologique en zone urbaine
La zone urbaine et les jardins se prêtent bien à de nombreuses autres mesures de valorisation écologique : aménagement de prairies maigres, de surfaces rudérales ou de sites de nidification pour les abeille sauvages, par exemple. L’automne et l’hiver sont des bonnes périodes pour les actions de revalorisation, tandis que les plantations d’arbustes doivent avoir lieu en hiver (cf Entretien des haies).

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