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Cet article traite des '''biotopes de bordure''' herbacés. Les bordures qui peuvent clairement être attribuées aux milieux prairiaux sont traitées dans cet article-là ([https://www.biodivers.ch/fr/index.php/Milieux_prairiaux/Conservation_et_revalorisation_par_l%E2%80%99optimisation_de_l%E2%80%99exploitation#Fauche_et_r.C3.A9colte_respectant_et_m.C3.A9nageant_la_faune bandes herbagères non fauchées]). Les ourlets sur terres assolées seront traités dans l’article correspondant<!--#Link auf Acker, wenn vorhanden; Ev. Noch anpassen, je nachdem wie das gehandhabt wird-->. Les '''bordures des boisements''' sont traitées dans les articles sur les [https://www.biodivers.ch/fr/index.php/Haie haies] et les petits [https://www.biodivers.ch/fr/index.php/Cours_d%E2%80%99eau cours d’eau].
Les mégaphorbiaies sont brièvement abordées dans le chapitre [https://www.biodivers.ch/enfr/index.php/Biotopes_de_bordure#Notions_d.E2.80.99.C3.A9cologie_utiles_pour_la_pratique « Notions d’écologie utiles pour la pratique »]. Les '''mégaphorbiaies''' marécageuses sont traitées dans les zones humides<!--(#Link, wenn vorhanden)-->, la végétation des coupes<!--(#Kap. 4.1.5, Förderung von Kleinstrukturen)--> et les « ourlets forestiers<!--(#Kap. 4.1.5, Förderung von Kleinstrukturen)--> internes » dans les forêts.
Dans cet article, le terme d’« ourlet » est employé en synonyme de « biotope de bordure » comme il est défini ci-dessus.
Plusieurs SPB, promues par la politique agricole, peuvent jouer un rôle en tant qu’habitat de bordure si elles sont correctement entretenues : haies (y compris ourlet herbacé), diverses SPB sur les terres assolées, prairies en bordure de cours d’eau (selon OPD, art. 55). En outre, la politique agricole demande dans le cadre des PER (prestation écologiques requises ; selon OPD, art. 21) la mise en place de bordures tampon le long des eaux de surface, des lisières de forêt, des chemins, des haies, des bosquets champêtres, des berges boisées et des surfaces inventoriées. Dans le cadre de projets de mise en réseau (selon OPD, art. 61 et 62), des bandes refuge sur les prairies exploitées extensivement constituent souvent l’une des mesures mises en œuvre. Ces bandes d’herbe non fauchée (voir article [https://www.biodivers.ch/fr/index.php/Milieux_prairiaux/Conservation_et_revalorisation_par_l%E2%80%99optimisation_de_l%E2%80%99exploitation#Fauche_et_r.C3.A9colte_respectant_et_m.C3.A9nageant_la_faune Milieux prairiaux]) jouent également un rôle important en tant que biotopes de bordure (remarque : les SPB à végétation ligneuse (haies, bosquets, berges boisées) sont abordées dans [https://www.biodivers.ch/fr/index.php/Haie l’article sur les haies]). <br />
Les biotopes de bordure ensemencés dans les terres assolées doivent reprendre la fonction des ourlets autrefois très répandus. <br />
Les talus et les bordures des champs ne sont souvent pas annoncés en tant que SPB, alors que ces surfaces sont très nombreuses et pourraient jouer un rôle important dans la mise en réseau (voir chap. [https://www.biodivers.ch/enfr/index.php/Biotopes_de_bordure#Grandes_lacunes.2C_mais_aussi_grand_potentiel « Grandes lacunes, mais aussi grand potentiel »]; voir fiche [[Media:Agridea_2012_Favoriser les auxiliaires de culture_fr.pdf|« Favoriser les auxiliaires de cultures »]]. Elles sont souvent entretenues avec un minimum d’efforts (broyage), sans tenir compte de l’écologie.
La brochure [https://agridea.abacuscity.ch/fr/A~1443~1/3~410420~Shop/Publications/Production-v%C3%A9g%C3%A9tale-Environnement/Aspects-l%C3%A9gaux-et-administratifs/Promotion-de-la-biodiversit%C3%A9-dans-l%27exploitation-agricole/Deutsch/Print-Papier « Promotion de la biodiversité dans l’exploitation agricole » (Agridea 2022)] offre une vue d’ensemble des SPB.
=== Mégaphorbiaies ===
Les mégaphorbiaies sont composées de plantes herbacées hautes à croissance rapide et à développement luxuriant. Elles poussent sur des sols riches en nutriments et bien irrigués, dans un microclimat frais et humide, offrant des conditions de croissance favorables. Les mégaphorbiaies s’installent sur des stations pouvant abriter des forêts, mais également sur des sites qui sont régulièrement perturbés comme les couloirs d’avalanche. Sous la couverture foliaire dense, les conditions sont défavorables à la germination des plantes ligneuses, ce qui peut retarder la formation des forêts ou maintenir les mégaphorbiaies dans le sous-bois des forêts humides. Selon la Liste rouge des milieux, les mégaphorbiaies ne sont pas menacées. Pour cette raison et parce qu'elles ne nécessitent pas d’entretien, elles ne seront pas abordées plus en détail. La <!--[https://www.biodivers.ch/enfr/index.php/for%C3%AAts#V.C3.A9g.C3.A9tation_de_coupe_et_associations_pr.C3.A9-foresti.C3.A8res ]-->végétation des coupes forestières est traitée dans un chapitre de l’article sur les forêts.
Associations végétales des mégaphorbiaies et des coupes forestières selon Delarze et al. 2015.
== Grandes lacunes, mais aussi grand potentiel ==
Comme mentionné plus haut, les biotopes de bordure sont trop rares et souvent mal entretenus (voir chap. [https://www.biodivers.ch/enfr/index.php/Biotopes_de_bordure#Introduction « Introduction »]).
Des études et des projets en Allemagne montrent que le potentiel pour des ourlets riches en espèces et de haute qualité écologique est grand : selon un [https://www.bund.net/service/publikationen/detail/publication/wegraine-und-gewaesserrandstreifen-als-teil-des-kommunalen-biotopverbundes/ rapport de BUND (en allemand)], les bordures des champs et les rives des cours d’eau représentent 1.6% du territoire national (et de nombreux ourlets, comme ceux le long des boisements, ne sont même pas compris dans ce chiffre). Selon Deubert et al. (2016), la somme des éléments linéaires représente 4.4% des surfaces agricoles et habitées d’Allemagne ! <br />
Les possibilités suivantes existent pour la revalorisation des biotopes de bordure (une combinaison de mesures est souvent judicieuse ; l’amélioration qualitative par l’ajout de structures doit être privilégiée par rapport à l’introduction de semences ou de plaques de végétation) :
* Adapter le calendrier et la fréquence de l’entretien aux espèces présentes : voir informations détaillées dans l’article sur les [https://www.biodivers.ch/fr/index.php/Milieux_prairiaux/Conservation_et_revalorisation_par_l%E2%80%99optimisation_de_l%E2%80%99exploitation#Dates_et_fr.C3.A9quence_de_fauche_.28au_niveau_des_surfaces.29 milieux prairiaux], ainsi que le [[Media:periodes_d_exploitations_dth_fr.pdf| tableau avec le calendrier d’entretien]].
* Une fauche '''par secteurs''' et '''alternée''' crée une mosaïque d’exploitation qui favorise la diversité (voir chap. [https://www.biodivers.ch/enfr/index.php/Biotopes_de_bordure#Entretien « Entretien »]]).* '''Fauche respectueuse de la faune''' : laisser sur pied des bandes refuge, faucher avec une motofaucheuse ou une faux, circuler le moins souvent possible sur la surface, etc. (voir chap. [https://www.biodivers.ch/enfr/index.php/Biotopes_de_bordure#Entretien « Entretien »]]) ou en plus détaillé dans [https://www.biodivers.ch/fr/index.php/Milieux_prairiaux/Conservation_et_revalorisation_par_l%E2%80%99optimisation_de_l%E2%80%99exploitation#Fauche_et_r.C3.A9colte_respectant_et_m.C3.A9nageant_la_faune l’article Milieux prairiaux]).
* Installation de [https://www.biodivers.ch/fr/index.php/Petits_biotopes '''petits biotopes'''] tels que tas de branches ou de pierres, plantation de buissons isolés, etc.
* Ensemencement ou transplantation de plaques de végétation : l’entretien seul ne permettra d’enrichir le biotope de bordure en espèces végétales que si les plantes correspondantes sont présentes dans les alentours. Sinon, les espèces cibles doivent être introduites dans la surface. Il est possible d’améliorer la diversité des plantes en [https://www.biodivers.ch/fr/index.php/Milieux_prairiaux/Revalorisation_et_cr%C3%A9ation_de_prairies_riches_en_esp%C3%A8ces_par_enherbement_direct_et_ensemencement#Autres_techniques enlevant manuellement sur de petites surfaces la couche de végétation, puis en ensemençant ou en plantant des plaques de végétation]. L’idéal est de récolter les graines dans les environs. Si des semences sont achetées, veiller à une origine régionale. Voir à ce sujet le chapitre détaillé dans [https://www.biodivers.ch/fr/index.php/Milieux_prairiaux/Revalorisation_et_cr%C3%A9ation_de_prairies_riches_en_esp%C3%A8ces_par_enherbement_direct_et_ensemencement#Origine_des_semences_:_recommandations.2C_standards_et_prescriptions_l.C3.A9gales l’article sur les milieux prairiaux] ainsi que les informations sur [https://www.regioflora.ch/fr/accueil/ Regio Flora].
Autrefois, les biotopes de bordure étaient parfois pâturés ou fauchés. Kirmer et al. (2019) préconisent donc comme alternative de les pâturer une ou deux fois par année avec des moutons ou des chèvres. Pour le pâturage, il faut également respecter les préceptes de base concernant l’entretien.
Lors de l'entretien, il s'agit de trouver un optimum entre des interventions minimales et des développements indésirables tels que l'augmentation de la proportion de graminées, la banalisation des peuplements ou l'embroussaillement. Les arbustes peuvent être déracinés si nécessaire, mais l'apparition d'arbustes stolonifères comme l’Epine noire, les peupliers et le Cornouiller sanguin est critique. Delarze et al. (2015) notent concernant l’ourlet maigre xérothermophile (voir chapitre [https://www.biodivers.ch/enfr/index.php/Biotopes_de_bordure#Lisi.C3.A8res_herbac.C3.A9es_.28ourlets.29 « Les biotopes de bordure d’un point de vue phytosociologique »)] qu’il est favorisé par un pâturage très extensif et seulement occasionnel, mais qu’il est mis en danger aussi bien par une absence d’entretien que par une intensification de l’exploitation.
Tableau avec propositions d’entretien avec a) entretien optimal et b) entretien selon OPD (détails voir [http://www.bff-spb.ch/fr/accueil/ « Promotion de la biodiversité dans l'agriculture suisse »).