Haie/Informations de base

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Paysage de haies au Fofenhubel dans le canton de Fribourg.

L’article traite dans les thèmes objectifs, eléments d’écologie, coûts et contibutions, menaces et ce qu’on ignore encore, qui n’ont été abordés que sommairement ou pas du tout dans les autres articles. Un chapitre est aussi consacré aux directives cantonales et aux aspects légaux. A la fin de l’article, on trouve des liens et des références bibliographiques.

Autres articles sur le thème des haies :

Sommaire

Description et structure

Nous employons le terme de haie pour tous les boisements de forme linéaire, indépendamment de leur origine. Les bosquets s’en distinguent par leur extension spatiale et leur proportion d’arbres généralement plus élevée. Le terme « forêt » désigne des peuplements d’arbres étendus et d’un seul tenant. A l’intérieur du cadre fixé par le Conseil fédéral, les cantons peuvent décider eux-même à partir de quelle largeur, quelle surface et quel âge un boisement est à considérer comme forêt. A titre d’exemple, dans le canton de Berne, une forêt est une surface composée d’arbres et d’arbustes forestiers, d’au moins 800 mètres carrés et 12 mètres de large, boisée depuis au moins 20 ans.

Outre les haies et les bosquets, il existe de nombreuses autres formes de structures ligneuses en zone agricole et en zone urbaine. Elles se distinguent les unes des autres par leur emplacement ou leur fonction :

  • Le manteau forestier relie la forêt et les milieux cultivés
  • Cordons boisés (ripisylves) au bord des plans d’eau et cours d’eau
  • Allées et rangées d’arbres
  • Vergers
  • Plantations coupe-vent
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Structure schématique optimale d’une haie.


La hauteur moyenne des buissons dans les haies est de 1 à 8 mètres. Si leur entretien est régulier, elles présentent une structure transversale étagée. Les arbustes de la zone centrale sont plus grands que ceux de la zone de manteau. La structure étagée des haies entretenues crée une grande diversité de microhabitats aux conditions climatiques très différentes. De part et d’autre de la zone de manteau, on trouve l’ourlet herbeux, qui constitue la zone de transition entre les milieux cultivés et la bande boisée. L’ourlet herbeux est une bande exploitée de manière extensive et non fumée. La zone centrale, le manteau et l’ourlet herbeux doivent mesurer au moins 8 mètres de large au total. Plus l’ourlet est large, mieux c’est.

Il faut comprendre la partie boisée, le « corps de la haie », non pas comme une simple « collection » de buissons individuels, mais comme un tout. Largeur et hauteur sont étroitement liées : les plus hauts arbustes d’une haie étroite ne doivent pas devenir trop grands, tandis que, dans une haie plus large, l’espace est disponible pour des ligneux à port élevé. Dans une longue haie, il y a de la place pour de nombreuses espèces d’arbustes et, ça et là, un arbre, alors qu’un groupe de buissons ne compte que peu d’espèces et à peine la place pour un arbre.

L’ordonnance sur la terminologie agricole (OTerm ; RS 910.91, art. 23 : haies, bosquets champêtres et berges boisées) définit une haie comme suit :

1 Par haies et berges boisées, on entend les bandes boisées touffues, larges de quelques mètres, qui sont composées principalement d'arbustes, de buissons et d'arbres isolés, autochtones et adaptés aux conditions locales.
2 Par bosquets champêtres, on entend des groupes d'arbres et d'arbrisseaux de forme compacte, autochtones et adaptés aux conditions locales.
3 Les haies, les bosquets champêtres et les berges boisées ne doivent pas avoir été classés comme forêt par le canton ou ne doivent dépasser simultanément les trois valeurs suivantes :
a. une superficie, bande herbeuse comprise, de 800 m²;
b. une largeur, bande herbeuse comprise, de 12 m ;
c. un âge des peuplements de 20 ans.
4 Les haies, les bosquets champêtres et les berges boisées sont entourés d'une bande herbeuse.

Haie de Benjes modifiée

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Haie de Benjes bien développée en automne.

Pour aménager une haie de Benjes, on dispose au sol des branches sur une largeur de 3 à 5 mètres sur la longueur souhaitée. Selon l’idée originelle, la nature se débrouille ensuite toute seule. Au fil du temps, les arbustes émergent des graines amenées par les oiseaux. Comme le développement de ce type de haie dure 10 ans voire plus, et que le résultat n’est souvent pas satisfaisant, le concept a été modifié : deux rangs étroits de branches et matériel ligneux sont empilés, entre lesquels des arbustes sont plantés. Une protection artificielle contre l’abroutissement devient ainsi superflue. La combinaison de branches et d’arbustes plantés augmente la diversité des espèces et accélère le développement de la haie.

Le concept de haie de Benjes a été développé en ex-RDA dans les années 1980 par Hermann Benjes. Il est né de l’idée de créer une protection économique contre le vent et l’abroutissement pour les buissons et arbres nouvellements plantés. La haie de Benjes modifiée est une option pour planter une haie, malgré l’investissement un peu plus élevé que pour une plantation classique.

Liens

Objectifs

Pour construire une maison, on se base sur les besoins des habitants, qu’on détermine au préalable. Il en va de même pour une haie : pour quels animaux et végétaux veut-on créer une offre, et quelles autres fonctions la haie doit-elle remplir ?

Plantation de haie

Il faut répondre aux questions suivantes au moins :
Objectifs en terme de mise en œuvre

  • Quel type de haie veut-on planter : haie basse, haie haute ou haie arborée ?
  • Planter une haie ou plusieurs tronçons de haie ?
  • Quelles longueur, largeur et hauteur la haie est-elle censée atteindre ?
  • De quelle largeur sera l’ourlet herbeux ?
  • Quelle proportion d’arbustes épineux ?

Objectifs en terme d’effets

  • Quelles espèces veut-on promouvoir avec la haie?
  • Quelles autres fonctions la haie doit-elle remplir (protection visuelle ou contre le vent, amélioration générale des habitats) ?

L’impossibilité de répondre de façon complète aux questions concernant les effets ne doit pas dissuader de planter une haie !

Entretien et soins à la haie

L’entretien se base sur les objectifs. Si l’on rend régulièrement visite à la haie, il est utile de noter les espèces observées.

Eléments d’écologie utiles pour la pratique

Conditions environnementales

Les facteurs chimico-physiques (abiotiques) spécifiques de la station, en particulier l’humidité, la sécheresse, le composition du sol et l’exposition influencent le choix des essences. Le chapitre sur les espèces cibles, donne de plus amples informations sur les espèces.

Importance écologique

Les haies de bonne qualité du point de vue écologique présentent les caractéristiques suivantes :

  • Essences arbustives et arborées indigènes
  • Nombreuses espèces ligneuses différentes, dont beaucoup d’épineux
  • Strate arbustive dense jusqu’au sol
  • Ourlet extensif d’au moins 3 mètres de large de part et d’autre de la haie
  • Structure diversifiée
  • Microstructures tels que tas de branches, bois mort couché et sur pied, murgiers, micro-habitats aquatiques
  • Liaison avec d’autres habitats de bonne qualité écologique

Liaison

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Distances moyennes parcourues par différentes espèces animales pour se nourrir.

Les haies sont des éléments de liaison importants, notamment entre les vergers, forêts, berges boisées et les autres milieux. La faune des haies recèle toute la diversité d’un cortège d’espèces provenant d’habitats différents. Plus le réseau de haies est dense, plus les animaux inféodés aux structures boisées et disposant d’un faible rayon d’action sont en mesure d’y trouver abris et sources de nourriture.

Les études scientifiques récentes, certaines utilisant la télémétrie et les analyses génétiques, montrent qu’on a en partie sous-estimé l’amplitude de déplacement des animaux dans le passé (p. ex. pour le Renard roux Vulpes vulpes1 et le Crapaud commun Bufo bufo2), mais il n’en reste pas moins que le nombre d'animaux augmente avec la densité en haies d’un paysage. Les Muscardins (Muscardinus avellanarius) évitent le contact avec le sol, par exemple, et se déplacent de préférence dans les branches des arbres et arbustes. Les petits mammifères tirent particulièrement profit de la compartimentation du paysage par les haies : Lièvre brun (Lepus europaeus), Hermine (Mustela erminea) et Belette (Mustela nivalis) – de même que l’Orvet (Anguis fragilis) et le Bruant jaune (Emberiza citrinella). De plus, les chauves-souris utilisent les haies comme « lignes de vol ».

Sources:
1 Atterby, H. et al. (2015). Population genetic structure of the red fox (Vulpes vulpes) in the UK
2 Roth, S. (2016). High genetic diversity of common toad (Bufo bufo) populations under strong natural fragmentation on a Northern archipelago
3 Westphal, U. (2011). Hecken - Lebensräume in Garten und Landschaft: Ökologie, Artenvielfalt, Praxis. Pala-Verlag.

Habitat et source de nourriture

Les haies offrent un abri, des quartiers d’hiver, des lieux de nidification ou des sites de ponte à de nombreuses espèces animales. L’étagement de la structure entraîne des conditions climatiques variées et une vaste palette de petits habitats colonisés par une flore et une faune des plus diversifiées. Bourgeons, fleurs, pollen, fruits, feuilles, sève – les haies représentent une ressource alimentaire tout au long de l’année. Le nectar du Fusain d’Europe (Euonymus europaeus) est notamment consommé par les syrphes (Syprhidae), les abeilles mellifères (Apis) et le coléoptère Gaurotes virginea (famille Cerambycidae). 24 espèces d’oiseaux se nourrissent de ses graines4. Les microstructures supplémentaires tels que les murs en pierres sèches, les tas de bois, les tas de pierres et les micro-habitats aquatiques ou humides augmentent la valeur écologique de la haie et offrent un habitat à des espèces animales spécialisées.

4Source: Bayer. Landesanstalt für Landwirtschaft (2003). Heimische Gehölze - Pfaffenhütchen Euonymus europaeus

De plus, les haies abritent de nombreux auxiliaires pour l’agriculture. En font partie : le Hérisson (Erinaceus europaeus), l’Hermine (Mustela erminea), le Crapaud commun (Bufo bufo), quelques passereaux et, dans les arbres assez grands, la buse variable (Buteo buteo), le faucon crécerelle (Falco tinnunculus) la noctule commune (Nyctalus noctula) et des insectes qui se nourrissent de ravageurs des plantes cultivées.

Biodiversité

On estime à environ 10’000 le nombre d’espèces animales qui habitent les haies en Europe centrale5. Un grand nombre d’entre elles sont adaptées à des espèces ou des types de ligneux indigènes spécifiques. 62 espèces d’oiseaux se nourrissent des baies du Sureau noir (Sambucus nigra) können sich bis zu 62 Vogelarten ernähren6 et les chenilles de 54 espèces de papillons peuvent se trouver sur les aubépines (Crataegus sp.)7. De manière générale, les arbustes épineux et à baies comme l ‘Epine noire (Prunus spinosa) et l’Eglantier des chiens (Rosa canina) offrent nourriture et sites de nidification sûrs aux oiseaux8. Un choix éclairé des essences permet de favoriser de façon ciblée certaines espèces ou groupes d’animaux.

Sources:
5 Westphal, U. (2011). Hecken - Lebensräume in Garten und Landschaft: Ökologie, Artenvielfalt, Praxis. Pala-Verlag.
6 Hoschule Wädenswil (2004). Gehölzportrait: Sambucus nigra
7 Hintermeier, H. (2008). Der Liguster und seine Gäste. Allgemeine Deutsche Imkerzeitung, S. 30 f.
8 Stadt Zofingen (2011). Einheimische Wildsträucher

La richesse spécifique d’une haie dépend – en plus de sa composition – de son âge et des autres haies présentes dans les environs. Une haie jeune et environnée de haies de qualité écologique médiocre abritera une diversité spécifique animale plus faible. Il peut donc s’écouler plusieurs décennies avant que les haies nouvellement plantées ne présentent une biodiversité élevée – en particulier si aucun peuplement âgé n’est présent dans les environs, duquel les animaux pourraient migrer facilement sur une courte distance.

Espèces cibles

Dans les Objectifs environnementaux pour l’agriculture (2016), le lien espèce-habitat a été évalué pour de très nombreuses espèces. Le hibou moyen-duc (Asio otus), la pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) et la perdrix grise (Perdix perdix)sont inféodés aux haies. Celles-ci sont un habitat extrêmement important pour presque 90 espèces. Parmi elles figurent 10 espèces d’oiseaux, 7 d’amphibiens et 19 d’abeilles sauvages.

Toutes les espèces présentées ci-dessous sont étroitement liées aux haies, aux bosquets champêtres et aux berges boisées et sont contenues dans la liste détaillée plus bas. Il s’agit généralement d’espèces répandues.

Oiseaux



Papillons



Abeilles sauvages



Orthoptères



Mammifères



Amphibiens



Reptiles



Coléoptères



Il est facile d’obtenir une liste d’espèces (voir l’encadré). Vous avez peut-être vous-même observé d’autres espèces.

Listes d’espèces
Le serveur cartographique d' Info Fauna permet de générer des listes d’espèces animales – par exemple les groupes d’animaux présents sur un territoire communal donné. Le site Info Flora permet quant à lui d’exporter des listes de plantes vasculaires pour des surfaces de 5 km². Les listes d’espèces OEA de l’Agroscope (2005) sont très complètes et peuvent être triées par habitat ou par région (en allemand). Ici un résumé des listes d’espèces OEA de l’Agroscope liés à les haies : télécharger listes d’espèces des haies


Avantages et inconvénients

Il existe une foule de bonnnes raisons pour planter des haies. Les inconvénients potentiels d’une haie peuvent être réduits à leur minimum en planifiant soigneusement les plantations et les actions d’entretien ciblées, de sorte que les avantages l’emportent.

Avantages

  • Diversité : selon leur aspect, les haies sont des habitats très riches en espèces.
  • Régulation des insectes ravageurs, promotion des auxiliaires tels que les coccinelles, syrphes, chrysopes, abeilles sauvages
  • Elles sont des biotopes relais entre les habitats.
  • Esthétique : leurs tonalités changeantes au fil des saisons apportent une touche de couleur au paysage et le structure.
  • Protection contre l’érosion hydrique et contre le vent. Stabilisation des talus menacés de glissement. Rétention d’eau dans le vaste système racinaire. Effet de compensation dans le régime hydrique.
  • Filtration de la poussière = voies de circulation épargnées par la pousière dispersée par le vent.
  • Haies hautes et haies arborées : dispensent de l’ombre au bétail durant les mois d’été.
  • L’entretien fournit du matériel ligneux qui peut être utilisé comme copeaux pour les systèmes de chauffage au bois. Approvisionnement en bois de chauffage. Utilisation des fruits.
  • D’après l’ordonnance sur les paiements directs, la haie est l’une des surfaces de promotion de la biodiversité les mieux rétribuées.
  • Les haies peuvent empêcher la formation de congères.

Inconvénients

  • Les haies demandent de l’espace et de l’entretien.
  • Les arbustes des haies peuvent être des plantes-hôtes pour certains parasites.
  • Les haies peuvent gêner l’exploitation agricole du terrain. Solutions possibles :
    • Installer les haies parallèlement aux sens des cultures et laisser au besoin des trouées pour le passage.
    • Pour réduire au minimum l’effet négatif de l’ombre engendrée, orienter autant que possible les haies dans le sens nord-sud. Si c’est impossible, installer les haies hautes et les haies arborées de telle façon qu’elles ne fassent pas d’ombre sur les cultures. Les haies basses n’engendrent quasiment pas d’ombre portée.
    • Renoncer aux espèces formant des stolons – Epine noire (Prunus spinosa) p. ex. Ceux-ci peuvent compromettre l’exploitation de l’ourlet herbeux et son utilisation comme fourrage.
    • La répartition inégale de la neige en hiver suite à son accumulation d’un côté de la haie peut localement provoquer de la pourriture, et inversément le manque de neige causer le gel des céréales d’hiver et des légumes de l’autre côté de la haie. Il est donc judicieux de planter les arbustes coupe-vent de telle sorte que le plus de neige possible s’accumule au côté sous le vent, avec une perméabilité au vent de 50% en hiver.
  • Lacs d’air froid. Situées dans les cuvettes, les haies peuvent empêcher l’écoulement de l’air froid. On peut éviter cet inconvénient en ménageant des ouvertures dans la haie.
  • Le feu bactérien est une maladie qui touche certaines Rosacées (Rosaceae). L’infection d’un arbuste par le feu bactérien doit obligatoirement être annoncée. La sensibilité des plantes au feu bactérien est mentionnée dans la liste des essences Plus d'informations sur le feu bactérien
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Les microstructures comme les tas de branches ou de pierres augmentent la valeur écologique de la haie.

Drosophile du cerisier

Les informations sur la drosophile du cerisier et sur la lutte contre cette espèce sont disponibles p. ex. sur les sites internet du Agroscope et Landwirtschaftliches Zentrum Liebegg.

Microstructures

Les microstructures et le sol nu augmentent la valeur écologique des haies. De nombreux animaux utilisent les microstructures au cours de leur vie, que ce soit pour hiberner, pour se nourrir ou pour élever leurs jeunes. Les fiches pratique de BirdLife Suisse donne de façon concise les informations essentielles sur les microstructures.

Coûts et contributions

Planification et plantation d’une haie

Il n’est pas possible de généraliser concernant l’investissement financier nécessaire, car il dépend de plusieurs facteurs. Faites-vous conseiller et demandez une offre. Les étapes de travail sont décrites une à une dans la check-list.

Entretien d’une haie

Les pemières années, les coûts sont faibles, occasionés éventuellement par des actions pour maintenir une strate herbacée basse et par des plantations complémentaires. La taille des buissons est à ce stade presque superflue. Lorsque la haie s’est établie, les coûts dépendent du type d’entretien.

Entretien conventionnel (manuel) Epareuse / broyeur Scie circulaire sur porte-outils Pinces
Coûts/heure CHF 44-52* CHF 100 CHF 160 CHF 120
Rendement/heure 10 m 80 m 160 m 40 m
Coûts/100 m CHF 420 CHF 125 CHF 100 CHF 300
Type de haie Haies basses Haies basses Haies le long des routes Haies basses et hautes
Remarque Peut prendre beaucoup plus de temps Coupe pas propre Le travail de nettoyage n’est pas pris en compte Coupe propre

* Salaire horaire d’un agriculteur d’après les tarifs FAT Coûts-machines 2016, tabl. 1 p. 4. Si le travail est effectué bénévolement, les coûts sont réduits.

Source: Commune de Gurmels (2009). Weiterbildung Heckenpflege.

Contributions

Les agriculteurs perçoivent les contributions à la biodiversité suivantes pour les haies, bosquets champêtres et berges boisées :

  • Niveau de qualité I : 27 CHF/are
  • Niveau de qualité II : 23 CHF/are
  • Mise en réseau : 10 CHF/are

Plusieurs cantons disposent de leur propre programme de promotion de la biodiversité avec des contributions cantonales, notamment pour des mesures de maintenance. Les privés peuvent s’enquérir auprès des communes ou des responsables de projets de mise en réseau si des contributions sont allouées. Si des privés entretiennent ou participent à l’entretien d’une haie située en zone agricole, l’agriculteur peut la déclarer et la contribution peut être répartie. Vous trouvez ici plus d’informations cantonales sur les haies.

Divers

  • Le logiciel Oecocalc d’Agridea permet de calculer les coûts et indemnisations liés aux habitats et éléments importants pour la biodiversité et le paysage. Il a été développé à l’intention des agriculteurs et des entreprises de conseil. Son acquisition ne se justifie qu’en cas d’usage régulier.
  • Le site internet d’Agroscope fournit des informations détaillées sur les coûts-machines.

Menaces

L’intensification et les modifications des pratiques agricoles depuis le 19ème siècle ainsi que l’urbanisation ont eu des impacts négatifs sur les haies. Actuellement, les menaces suivantes planent sur elles :

  • Destruction de la haie – lors de remaniement parcellaire ou de construction p. ex.
  • Intensification de l’exploitation agricole : fumure (engrais artificiels ou engrais de ferme), emploi de pesticides avec apport indirect dans l’ourlet herbeux et la haie
  • Fauche de l’ourlet herbeux trop fréquente ou trop proche des arbustes
  • Manque d’entretien ou entretien inapproprié
    • Défrichage (arracher les souches)
    • Brûlis
    • Recépage continuel, empêchant le développement de l’arbuste
  • Evacuation impropre des résidus de coupe
    • Laisser trop de bois dans la haie
    • Dépôt des copeaux dans la haie
    • Brûler les résidus de coupe à proximité de la haie
  • Dégâts éventuels dus à l’abroutissement suite au pacage ou à une clôture insuffisante

Ce qu’on ignore encore

  • Les impacts des différentes méthodes d’entretien sur le développement à long terme des haies
  • Effet sur la biodiversité de la valorisation de compartiments de paysage entiers par la plantation de nouvelles haies ou par l’amélioration des méthodes d’entretien

Informations cantonales

Certains cantons ont publié des informations sur les haies et les bosquets sous forme de sites internet, fiches pratiques ou autre. Nous avons rassemblé ces publications dans le tableau suivant, pour autant que nous les connaissions. Les informations contiennent aussi parfois des prescriptions légales ou des ordonnances.

Les directives sur les distances à respecter sont compilées par Jardin Suisse, dont le site présente également une brochure qui peut être commandée. Les distances limites pour les plantations sont réglementées par les cantons. Le service local en charge des constructions renseigne sur l’existence de directives communales.

Canton Informations sur les haies
Argovie Departement Bau, Verkehr und Umwelt
Appenzell Rhodes-Extérieures Pas d’informations particulières sur les haies
Appenzell Rhodes-Intérieures Pas d’informations particulières sur les haies
Bâle-Campagne Pas d’informations particulières sur les haies
Bâle-Ville Pas d’informations particulières sur les haies
Berne Service de la promotion de la nature

« Protection des haies » (2016)

Fribourg Service de la nature et du paysage
Genève « Haie d’essences indigènes » (2012)

« Création de haie vive » (2015)

Glaris Pas d’informations particulières sur les haies
Grisons Amt für Natur und Umwelt

« Merkblatt Hecken und Feldgehölze in Graubünden » (2014)

Jura « Conservation des milieux naturels: guide pratique « (2002)
Lucerne Landwirtschaft und Wald, Hecken

«Anleitung Einheimische Heckensträucher und landschaftstypische Bäume« (2017)
«Verordnung zum Schutz der Hecken, Feldgehölze und Uferbestockungen« (2010)

Neuchâtel « Nature pratique, Les haies et les bosquets » (sans date)

« Arrêté concernant la protection des haies, des bosquets, des murs de pierres sèches et des dolines » (2006)

Nidwald Pas d’informations particulières sur les haies
Obwald Pas d’informations particulières sur les haies (la brochure « Natur und Landschaft in Obwalden » (2014) présente quelques informtions sur les haies)
St. Gall Natur- und Landschaftsschutz (les liens ne fonctionnent momentanément pas)
Schaffhouse Pas d’informations particulières sur les haies
Schwyz « Merkblatt zur Feuerbrandbekämpfung in Hecken » (2011)
Soleure « Richtlinie über Feststellung und Unterhalt von Hecken und Ufergehölzen » (2008)

« Grundsätze für Hecken » (2014)

Thurgovie Pas d’informations particulières sur les haies
Tessin Ufficio della natura e del paesaggio
Uri Pas d’informations particulières sur les haies
Valais Pas d’informations particulières sur les haies
Vaud Division Biodiversité et Paysage

Loi sur la Faune

Zoug Amt für Raumplanung

« Verordnung zur Erhaltung und Förderung der Hecken und Feldgehölze » (1999)

Zurich « Merkblatt Hecken » (2014)

« Einheimische und standortgerechte Gehölze in den kantonalen Weiler- und Siedlungsrandzonen » (2011)

Statut légal

Introduction

L’analyse de la situation légale est l’une des étapes préparatoires de la plantation d’une haie. Cette question est réglée au niveau cantonal ou communal. Ce chapitre donne un aperçu des dispositions nationales les plus importantes. Les directives cantonales, notamment concernant les distances à respecter, sont présentées dans le chapitre « Documents par canton ». Nous vous recommandons de vous renseigner auprès de la commune ou du canton sur l’existence d’autres dispositions avant toute plantation de haie. En raison du système fédéraliste, il ne nous est malheureusement pas possible de mettre à disposition une vue d’ensemble complète de la législation jusqu’au niveau communal. Les haies sont des éléments naturels protégés dans certains cantons (p. ex. Lucerne).

Autorisation

Planter une haie ou un bosquet champêtre ne nécessite en règle générale pas d’autorisation. Des exceptions existent dans certaines réserves naturelles, où la conservation d’une prairie maigre revêt plus d’importance que la plantation d’une haie, p. ex. Dans le chapitre « Emplacement » indique dans quels cas il faut renoncer à installer une haie. Respecter les distances prescrites.

Législation nationale

Loi fédérale sur la protection de la nature et du paysage (LPN)

Dans la loi fédérale sur la protection de la nature et du paysage (LPN), les haies et bosquets sont considérés comme des milieux naturels dignes de protection : Art. 18 : « Il y a lieu de protéger tout particulièrement les rives, les roselières et les marais, les associations végétales forestières rares, les haies, les bosquets, les pelouses sèches et autres milieux qui jouent un rôle dans l’équilibre naturel ou présentent des conditions particulièrement favorables pour les biocénoses. »

Ordonnance sur les paiements directs (OPD)

Des bandes tampons doivent être aménagées entre autre le long des lisières forestières, des bosquets et des berges boisées.

Ordonnance sur la réduction des risques liés aux produits chimiques (ORRChim)

Il est interdit d’employer des produits phytosanitaires dans les haies et bosquets ainsi que sur une bande de 3 mètres de large le long de ces structures. Il en est de même pour les engrais. L’ORRChim et l’OPD exigent une bande herbeuse de 3 mètres de large non fumée et non traitée de chaque côté de la haie (sauf si elle jouxte un chemin ou une route).

Liens

Pour préparer les articles sur le thème des haies, nous avons lu un très grand nombre de publications, et en avons extrait l’essentiel pour élaborer le contenu des articles. Raison pour laquelle la liste de liens ci-dessous est courte et ne répertorie que ce qui nous paraît le plus important.

Liens généraux

La fiche pratique présente de très bonnes photos.
Site internet sur la protection et l’entretien des haies avec fiches et indications pratiques intéressantes.

Introduction pour les agriculteurs

Outils de détermination

Littérature avec informations résumées sur les haies

  • Graf, R., Jenny, M., Chevillat, V., Weidmann, G., Hagis, D. & Pfiffner, L. (2016). La biodiversité sur l’exploitation agricole. Guide pratique. Station ornithologique suisse, FiBL.

Littérature avec informations détaillées sur les haies

  • Westphal, U. (2011). Hecken - Lebensräume in Garten und Landschaft: Ökologie, Artenvielfalt, Praxis. Pala-Verlag.
Ce livre donne un vaste aperçu des fonctions écologiques des haies. Un accent particulier est porté sur la façon de favoriser les animaux au moyen d’espèces végétales ou de structures précises. Le chapitre sur la plantation de nouvelles haie est plutôt concis.
  • Weber, H. W. (2008). Gebüsche, Hecken, Krautsäume. Ulmer Verlag.
Ce livre traite en détail différents types de sols et de régions, et les ligneux et associations végétales herbacées indigènes qui y sont liés. Les différentes conditions microclimatiques à l’intérieur de la haie sont exposées en détail. Les autres sujets abordés sont l’histoire et la répartition des haies ainsi que leur déclin dans la zone agricole.
  • Kurz, P., Machatschek, M., & Iglhauser, B. (2001). Hecken. Geschichte, Ökologie, Anlage, Erhaltung und Nutzung. Leopold Stocker Verlag.
Ce livre donne un aperçu détaillé de l’histoire de l’utilisation des haies et les différents types d’exploitation qu’elles connaissent dans l’espace germanophone.
  • Konold, W. (1999 ff). Handbuch Naturschutz und Landschaftspflege: Kompendium zu Schutz und Entwicklung von Lebensräumen und Landschaften. Wiley-VCH. 3 Sammelordner.
Ces classeurs contiennent des informations très complètes sur le vaste sujet de la protection de la nature en Allemagne. Le chapitre « Landschaftspflege in verschiedenen Lebensräumen » contient de nombreuses informations utiles pour la mise en pratique de l’aménagement et de l’entretien de toutes sortes de biotopes – parmi lesquels les haies, les arbustes et les lisières forestières.

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