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Après l’accouplement, la Couleuvre à collier (Natrix natrix) pond ses œufs dans les tas de compost et de litière, et dans d’autres endroits humides qui se réchauffent rapidement.
Texte Association biodivers
Collaboration Andreas Meyer
Traduction Sandrine Seidel
Publication Juin 2018



Sommaire

Résumé

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Le Lézard agile peuple des habitats variés : lisières, talus de chemin de fer, ourlets des haies et berges des cours d’eau. La présence de secteurs inutilisés et de petits biotopes joue un rôle important. A droite, une mosaïque à petite échelle de forêt et de prairies maigres, intéressante pour le Lézard agile.

On trouve en Suisse 15 espèces de reptiles. Elles occupent des habitats très différents les uns des autres. Les territoires doivent offrir des sites ensoleillés, des cachettes, des quartiers d’hiver adéquats, des lieux de pontes et des zones de chasse. Les reptiles ont besoin d’habitats en mosaïque et le désordre leur est favorable. On peut mettre en œuvre des mesures de protection et de promotion pour les orvets et les lézards presque partout, y compris à très petite échelle. Au contraire, les projets visant la promotion ciblée des espèces de serpents doivent intervenir là où les espèces en question sont encore présentes, ou alors là où la probabilité d’une immigration spontanée est élevée. Des mesures à grande échelle sont nécessaires pour les espèces fortement menacées – revitalisation de cours d’eau, création d’habitats pionniers – tandis que les espèces moins exigeantes peuvent déjà être soutenues à moindre frais. La concurrence entre le Lézard des murailles et le Lézard agile est à prendre en compte lors de projets de promotion de ce dernier.

Les reptiles forment le groupe le plus menacé parmi les Vertébrés. Ce sont surtout les espèces inféodées aux milieux de plaine (en-dessous d’env. 1000 m) et qui, par conséquent, souffrent le plus de l’intensification de l’agriculture et du mitage du territoire, qui sont menacées.

Systématique

Les reptiles de Suisse font partie de l’ordre des Squamates (Squamata), qui comprend les serpents (Serpentes ou Ophidia) et les lézards (Sauria). Seule la Cistude d’Europe (Emys orbicularis) fait partie de l’ordre des Tortues (Testudines). 16 espèces indigènes, une espèce introduite et une espèce réintroduite sont présentes chez nous.


Le site suivant présente de plus amples informations sur la systématique:
Centre Suisse de Coordination pour la Protection des Amphibiens et Reptiles de Suisse (karch)

Eléments d’écologie utiles pour la pratique

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Les reptiles ont besoin d’habitats en mosaïque, désordonnés et chaotiques, comportant de nombreuses structures, comme ce tas de branches entouré de hautes herbes qui offre des sites ensoleillés et des abris et cachettes.

Habitats

Les reptiles occupent des habitats très variés : forêts, zones humides, cours d’eau, terrains agricoles, talus ferroviaires et routiers, pâturages d’altitude, etc. La température corporelle idéale se situe entre 25° C et 32° C. L’existence d’habitats ensoleillés à microclimat chaud est donc le facteur clé pour la présence de ces animaux poïkilothermes. On ne les trouvera pas dans les paysages agricoles intensifs structuralement pauvres, ni dans les forêts denses, ni aux expositions nord-est ou à l’ombre, ni au-dessus de 3000 m d’altitude. L’habitat doit présenter des sites ensoleillés, des abris, de la nourriture, des sites de ponte ou de gestation et des quartiers d’hiver. Plus l’offre est dense et plus les structures sont organisées en mosaïque, meilleure est la qualité de l’habitat.

Les microstructures – telles que murs en pierres sèches, murgiers, tas de bois, haies, ourlets herbeux non fauchés – revêtent une énorme importance pour les reptiles.
Informations sur les habitats des reptiles.

Exemples d’habitats pour les reptiles :

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Haie avec ourlet herbeux non fauché (à gauche) et mosaïque d’herbages extensifs et d’éléments structuraux variés (à droite).
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Gravière et pâturage à structure variée.
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Forêt marécageuse fortement éclaircie accueillant la Couleuvre à collier (Natrix natrix) et le Lézard vivipare (Zootoca vivipara (à droite).
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A gauche : Les talus le long des routes sont des éléments de connexion importants, pour autant qu’ils soient structuralement riches et entretenus de façon adéquate ; à droite : talus diversifié et ensoleillé comprenant un mur en pierres sèches, des groupes de buissons, des buissons isolés, et des hautes herbes.
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Les secteurs rocailleux en altitude sont des habitats très favorables aux reptiles.

Reproduction et migration

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Kaum ist der Schnee weg, sonnen sich die Kreuzottern.

L’activité printanière des reptiles commence à peu près en même temps que celle des amphibiens, quand la température atteint environ 5 °C. Dix espèces de reptiles indigènes sont ovipares, six sont ovovivipares (le Lézard vivipare (Zootoca vivipara), les deux espèces d’orvet, la Coronelle lisse (Coronella austriaca), les deux espèces de vipères (Vipera berus, Vipera aspis)). Les espèces ovipares pondent en juin ou juillet, quelques semaines après l’accouplement, dans un substrat humide et lâche (p. ex. sous une dalle en pierre ou dans une cavité creusée par leurs soins) ou dans de la matière organique en voie de décomposition. Le moment de l’éclosion des œufs dépend de l’espèce et de la température. Les femelles des espèces ovovivipares quant à elles se mettent en quête de sites ensoleillés pendant leur gestation. Les jeunes naissent entre fin juillet et septembre, ou même en octobre, selon la température et l’altitude.

Contrairement aux amphibiens, les reptiles ne montrent pas de comportement migrateur marqué et restent habituellement dans une zone de quelques kilomètres autour de leurs quartiers d’hiver, la plupart du temps même beaucoup plus près. La répartition de beaucoup d’espèces de reptiles est ainsi souvent régionale ou locale, et ces espèces se montrent relativement résistantes aux effets de l’isolement écologique. Les lézards sont particulièrement sédentaires et ne se déplacent en moyenne que de quelques centaines de mètres. Au contraire, un grand espace vital est nécessaire aux serpents. Informations supplémentaires sur la biologie et l’écologie de chaque espèce.

Conservation et promotion

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Les murs en pierres sèches sont des structures et des habitats importants.

Contrairement au cas des amphibiens, les mesures ou paquets de mesures en faveur des reptiles ne sont normalement pas spécifiques à chaque espèce, ou seulement peu ; les revalorisations entreprises profitent souvent de manière équivalente à toutes les espèces présentes.
La fiche pratique « Protéger et favoriser les reptiles » du karch est une excellente base pour la promotion des reptiles, dont nous recommandons vivement la lecture à toutes et tous.
Les mesures suivantes, d’ordre général, sont profitables aux reptiles:

  • Conservation ou rétablissement de la dynamique naturelle des cours d’eau
  • Extensification de l’agriculture
  • Promotion des bosquets champêtres, des haies et des lisières richement structurées
  • Création de forêts claires et conservation des surfaces ouvertes en forêt
  • Maintien des zones ouvertes dans les carrières et gravières et entretien de ces sites
  • Entretien des bords de route favorable aux reptiles
  • Aménagement de microstructures dans toutes les situations qui s’y prêtent (attention aux exigences du Lézard agile (Lacerta agilis) ! Voir ci-dessous)


Concurrence entre Lézard agile et Lézard des murailles

Le Lézard des murailles (Podarcis muralis) a été introduit à partir du sud dans de nombreuses régions de Suisse ; une éviction du Lézard agile par cette espèce est donc à éviter. Par conséquent, il faut en général renoncer à l’aménagement de structures en pierres si l’on désire favoriser le Lézard agile. Les autres microstructures posent en revanche moins de problèmes. D’autres informations à ce sujet sont disponibles dans la brochure de la Fondation Albert Koechlin (pp. 9 et 32).

Stratégie de promotion

  • Conserver intacts les habitats, respectivement revaloriser les habitats perturbés tout en les étendant
  • La priorité absolue est aux mesures sur tout le Plateau et dans le Jura, ainsi que régionalement dans les Préalpes et les Alpes. Beaucoup d’habitats se trouvent en dehors des réserves naturelles, p. ex. dans les agglomérations, le long des voies de communication, dans la zone agricole ou en forêt.
  • Mettre les mesures en œuvre à proximité des populations existantes (de quelques centaines de mètres à 2 km au maximum), en particulier pour les serpents.
  • Le karch travaille à définir pour chaque canton des biotopes à reptiles d’importance nationale (BRIN). En cas de projet de conservation d’une certaine importance – spécialement s’il comporte des serpents comme espèces-cibles – veuillez prendre contact avant toute chose avec les représentants régionaux du karch ou le service de la protection de la nature compétent.

Informations sur le site du karch

Le site internet du karch met à disposition une foule d’informations concrètes concernant la promotion des reptiles:

Eléments structuraux

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Un murgier, exemple de ces microstructures si importantes pour les reptiles.

Les éléments qui structurent le milieu sont d’une importance capitale pour les reptiles. Ils sont particulièrement précieux lorsque leur présence est déjà ancienne :

  • Haies et bosquets champêtres et riverains avec arbustes épineux et ourlets de hautes herbes
  • Biotopes de lisière (en particulier talus) en bordure de forêt et des surfaces agricoles exploitées, le long des chemins et des routes ainsi qu’au bord des rivières
  • Microstructures du paysage cultivé traditionnel, en particulier, murgiers, parapets, et murs en pierres sèches
  • Tas de bois mort et de résidus de fauche de toute sorte
  • Constructions de toute sorte en maçonnerie sèche, comme les anciennes digues de protection contre les crues, le tout-venant le long des voies ferrées et des routes, de même que certains gabions.

Le karch a élaboré des notices sur les murgiers, les niches pierreuses, les gabions, les tas et piles de bois et les sites de ponte. La brochure de la Fondation Albert Koechlin contient des informations détaillées sur les microstructures. Le canton de Lucerne a produit les fiches "Eiablageplätze für die Ringelnatter (Natrix natrix)" und "Lebensraumaufwertungen für die Ringelnatter (Natrix natrix)" (en allemand). Ne débarrasser ou déplacer les sites de ponte qu’en avril, mai et octobre, périodes où ils n’abritent ni animaux hivernants ni œufs.

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Litière – de roseaux notamment – disposée en tas pour que la Couleuvre à collier (Natrix natrix) puisse y pondre. Les roseaux sont coupés en deux ou en trois avant d’être entassés. Les serpents adoptent déjà les tas l’année d’après. La température est pour cela décisive : elle doit demeurer constante entre 24 et 27 degrés.

Murs en pierres sèches

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Vieux mur en pierres sèches


Les murs en pierres sèches sont des habitats précieux pour les reptiles. S’ils sont construits correctement, ils perdurent des décennies, voire des siècles. Les références ci-dessous contiennent des informations sur leur construction et leur entretien.

Fiches pratiques
Association Suisse pour la Protection des Oiseaux ASPO / BirdLife Suisse (2003) : Murs de pierres sèches
WWF Schweiz (2009): Aktionsanleitung Gemeinden - Lebendige Grenzen mit Trockenmauern (en allemand)

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La construction d’un mur en pierres sèches exige un savoir-faire spécialisé

Livres
Les ouvrages ci-dessous fournissent une foule d’informations à qui désire construire lui-même un mur en pierres sèches ou approfondir ses connaissances à ce sujet:
▪ Hassenstein, M., Tufnell, R., Ducommun, A., Pelagatti, D., 2003. Murs de pierres sèches : manuel pour la construction et la réfection, [5e éd.]. ed. P. Haupt, Berne. Ce livret décrit l’utilisation des murs en pierres sèches pour la protection du patrimoine et du paysage et explique le déroulement concret de la construction de ces ouvrages de manière abondamment illustrée.
▪ Stiftung UmweltEinsatz Schweiz, 2015. Trockenmauern: Grundlagen, Bauanleitung, Bedeutung, 2. Auflage. ed. Haupt, Bern. Site internet du livre. « Trockenmauern » est un ouvrage de référence comprenant textes, photos et illustrations sur la construction, l’origine et l’importance des murs en pierres sèches. Il transmet des connaissances pointues sur l’histoire, la culture, le patrimoine bâti et l’écologie, ainsi que sur des thèmes particuliers comme le paysage en mutation, les murs en pierres sèches en tant qu’habitat pour la flore et la faune, ou le vin issus des coteaux raides. L’ouvrage n’existe pas en français.

Autres informations
Fédération Suisse des maçons en pierre sèche FSMPS

Revaloriser les vignobles

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Niches pierreuses comme éléments structurant un vignoble

Les vignobles abritent souvent une grande richesse en espèces et en individus. On trouve quelques conseils concernant l’entretien des vignes dans la notice pratique du karch « Protéger et favoriser les reptiles ». Ulrich Schulte a compilé un exposé sur la protection des reptiles dans les vignes (2013) avec des dessins détaillés (en allemand).

Prendre en compte les reptiles lors de travaux de construction et lors de mesures d’assainissement

Le site internet du karch présente une information consistante sur la conservation des reptiles le long des voies de communication. Les documents ci-dessous sont utiles en complément :
Riede, J. et al. (2006): Vernetzung von Lebensräumen bei der Gestaltung von Verkehrsträgern
Document très complet comprenant des informations générales pour la planification des voies de communication et ce à quoi il faut faire attention pour chaque groupe d’espèces, dont les reptiles et les amphibiens. N’existe qu’en allemand – seul le résumé est traduit en français.
Rhighetti, A. et al. (2008): Fauna gerechte Sanierung von bestehenden Gewässerdurchlässen
Rapport détaillé avec photos, dessins et exemples pratiques, ainsi que coûts et bénéfices des mesures d’adaptation des voûtages en faveur de nombreux groupes d’espèces, dont les reptiles et les amphibiens. N’existe qu’en allemand – seul le résumé est traduit en français.

Principes d’entretien

Sous le terme d’entretien sont comprises des mesures intervenant en surface. Ce qui suit correspond quasiment point par point au tableau « Entretien des biotopes à reptiles – le plus important, en bref » de la notice pratique « Protéger et favoriser les reptiles » (karch, 2012).

  • Privilégier la période de novembre à février pour les travaux d’entretien, car les reptiles sont alors inactifs.
  • Veiller à garder un ensoleillement optimal : un habitat à reptiles doit dans l’ensemble être ensoleillé. Au besoin, rabattre ou éclaircir les ligneux à croissance rapide et projetant une ombre importante (plus d’infos sur l’entretien des haies). Entasser sur place le matériel coupé, mais pas aux endroits pauvres en substances nutritives et de grande valeur écologique. Eliminer d’abord les essences non adaptées à la station comme les épicéas (qui font de l’ombre toute l’année) ; épargner les feuillus âgés ; conserver les buissons bas (hauteur maximale 150 cm, idéalement moins) et les groupes de buissons ; le recouvrement idéal de la strate arbustive se situe entre 10 et 25%.
  • Favoriser les ourlets herbacés et les bandes herbeuses : un feutrage d’herbes sèches offre aux reptiles de meilleures possibilités de cachettes et des conditions idéales pour leur thermorégulation ! Conserver des ourlets sans fumure aux abords des petits biotopes, mais aussi des pâturages, prairies, vignes, forêts, talus, cours d’eau, etc. Ne faucher ces ourlets que tous les trois à cinq ans, dès fin octobre ou novembre. Une fauche annuelle, partielle et alternée, est aussi envisageable. On peut aussi laisser de nombreuses surfaces en friche, et seulement rabattre les ligneux au besoin, de sorte à maintenir leur recouvrement à un maximum de 25%.
  • Pâture : le pâturage peut prévenir l’embuissonnement et le reboisement naturel. Pour l’heure toutefois, il n’existe pas de connaissances suffisantes spécifiques aux reptiles en ce qui concerne l’intensité de la pâture, mais il est probablement avantageux de la maintenir la plus faible possible au-dessus du niveau minimum nécessaire. Pour trouver l’intensité de pâture optimale, commencer avec peu de bétail et augmenter petit à petit au besoin. Une pâture trop intensive laisse peu de hautes herbes et par conséquent ne convient pas aux populations de reptiles. Dans ce cas, il est judicieux de délimiter des endroits temporairement exclus de la pâture (p. ex. quelques mètres de large faisant tampon entre la lisière et le pâturage ou au bord des petits biotopes).
  • Fauche : ne pas faucher les prairies et les prairies sèches dans les environs ou au bord des petits biotopes, ou les faucher extensivement uniquement, de préférence avec une faucheuse à barre de coupe et pas avant fin octobre. Hauteur de coupe : 10 à 15 cm. Une fauche alternée est souvent judicieuse.
  • Entretien des petits biotopes: aussi peu d’entretien que possible, mais éviter l’ombrage et maintenir des ourlets herbeux bien marqués. Les structures peuvent, voire devraient, être colonisées par la végétation (graminées et autres plantes herbacées), et en partie aussi par des buissons. Rabattre ou supprimer uniquement les ligneux amenant de l’ombre. Utiliser les branches et autres produits de coupe pour en faire des tas aux endroits appropriés. En outre, les murs de pierres sèches tombant en ruine offrent aux reptiles des possibilités de cachettes idéales. Éviter l’ombrage ! Si la remise en état d’un mur s’avère indispensable, privilégier un système de construction à sec, si nécessaire sous la conduite d’un expert. Ne jamais jointoyer les pierres ni injecter de béton ! Effectuer ces travaux de préférence lors de la période d’activité des reptiles, qui peuvent ainsi s’enfuir. Du point de vue de la protection des reptiles, la destruction contrôlée d’un ouvrage de maçonnerie et la construction d’un nouveau mur à proximité est préférable à une rénovation !

La brochure Techniques de récolte des prairies et diversité des espèces (Agridea 2011) donne des conseils pour épargner la microfaune. L’essentiel en est résumé ici :

  • Entretien minimal
  • Utilisation échelonnée
  • Fauche de l’intérieur vers l’extérieur. En cas de fauche en bandes, laisser sur pied la dernière bande. En cas de fauche de l’extérieur vers l’intérieur, laisser le centre non fauché.
  • Renoncer aux conditionneurs ainsi qu’aux broyeurs et aux dispositifs d’aspiration ; utiliser une faucheuse à barre de coupe
  • Régler la hauteur de coupe de manière à ce que les chaumes mesurent (8-)/10-12 cm.
  • Faucher par beau temps le matin tôt (avant 7h) ou tard le soir (après 18h) (Remarque : Le moment optimal pour faucher – en regard des reptiles – dépend de la station, de la saison et des conditions météorologiques du moment. P. ex. avant le lever du soleil par beau temps, toute la journée par temps couvert.)

Principes régissant les mesures de revalorisation

Les mesures qui concernent des quartiers d’hiver connus ou potentiels doivent être réalisées durant la période estivale. Exemples :

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La régénération des marais abritant la Vipère péliade (Vipera berus) est à entreprendre en (fin d’) été/début d’automne, période où les animaux sont actifs. Dans les cas où les mesures ne peuvent être réalisées qu’en hiver, attendre le printemps pour la mise en eau.

Délocalisations et repeuplements

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La cistude d’Europe (Emys orbicularis), notre seule tortue indigène, bénéficie de projets de conservation en Suisse romande et au Tessin.

Il peut arriver que des habitats à reptiles soient dégradés ou détruits dans le cadre de projets, et qu’il faille donc leur offrir un habitat de substitution. Les délocalisations constituent une possibilité. Soulignons ici que ce procédé est à éviter autant que faire se peut, parce que les chances de succès sont faibles en regard de l’important travail que cela nécessite / parce que la survie à long terme de la population dans un nouvel habitat ne peut quasiment pas être garantie.

Les aspects suivants sont à prendre en considération lors de délocalisations :

  • Elles sont réservées aux spécialistes et doivent toujours être entreprises en concertation avec le karch, ou avec son concours
  • Elles nécessitent une autorisation du service cantonal de protection de la nature
  • Elles nécessitent un travail conséquent (capture des animaux, aménagement dans les temps de l’habitat de substitution)
  • Elles ne sont donc pertinentes que si on a à disposition un habitat de substitution de taille suffisante, non occupé, pourtant de grande valeur écologique et au stade adéquat

La délocalisation est une thématique complexe que nous souhaitons traiter de façon plus complète ultérieurement. En attendant, nous vous présentons ci-dessous les références importantes (en allemand) :

  • Le NABU de Rhénanie-du-Nord-Westphalie a tenu en 2015 un congrès portant sur les thèmes implantation et délocalisation. Les résultats du congrès sont réunis dans le cahier thématique « Hachtel, M., Göcking, C., Menke, N., Schulte, U., Schwartze, M., Wedding, K., 2017. Um- und Wiederansiedlung von Amphibien und Reptilien. Beispiele, Probleme, Lösungsansätze 296 Seiten (Themenheft). ».
  • Brandt, I., Haack, A., 2012. Bebauungsplan Groß Borstel 25. Maßnahmen zur Umsiedelung des im Gebiet nachgewiesenen Zauneidechsenvorkommens (Report). Seebauer | Wegers und Partner GbR.
  • Grimm, E., 2012. Reptilien in der Praxis. Kartierung, Umsiedlung und Monitoring von Zaun- und Mauereidechse. Protokoll. Hessische Vereinigung für Naturschutz und Landschaftspflege e. V. (HVNL).
  • Schulte, U., 2015. Zur Problematik der Umsiedlung von Reptilien – am Beispiel der Mauereidechse (Vortrag), Tagung „Um- und Wiederansiedlung von Amphibien und Reptilien. NABU NRW Landesfachausschuss Amphibien- und Reptilienschutz.
  • Tschopp, A., Im Auftrag der Stadt Luzern, 2014. Altlastentechnische Sanierung Schiessplätze Allmend. Naturschutzfachliche Baubegleitung - Abfangen von Reptilien und Amphibien als begleitende Naturschutzmassnahme. Auswertungsbericht (Report). carabus Naturschutzbüro.
  • Veith, M., Schulte, U., 2013a. Zur Problematik von Umsiedlungen ‐ am Beispiel von Eidechsenpopulationen. Artenschutz in der Praxis – Erfahrungen mit Ersatzquartieren und der Umsiedlung von streng geschützten Arten, Ökologisches Kolloquium S. 47-54.
  • Veith, M., Schulte, U., 2013b. Zur Problematik von Umsiedlungen‐ am Beispiel von Eidechsenpopulationen ‐ Allgemeine und spezielle Aspekte (Vortrag), Ökologisches Kolloquium. Bundesamt für Gewässerkunde Deutschland.

L’OFEV a publié un document important pour les mesures de substitution, sous la forme du guide « Reconstitution et remplacement en protection de la nature et du paysage » (voir bibliographie).

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Différentes méthodes de capture ont été testées lors des travaux d’assainissement et de renaturation de la place de tir de l’Allmend lucernois, et un matériel varié a été utilisé pour attraper les reptiles (à droite). Jeunes couleuvres à collier (Natrix natrix ; à gauche).

Nous renvoyons aux informations données par le karch au sujet du lâcher et de l’implantation des reptiles (et des amphibiens).

Protection des espèces

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La Vipère péliade (Vipera berus) et la Couleuvre vipérine (Natrix maura) sont deux des espèces prioritaires au niveau national.

Onze espèces de reptiles figurent sur la Liste des espèces prioritaire au niveau national et ont un besoin accru de protection. L’estimation du degré de ce besoin se base sur la Liste rouge des reptiles menacés de Suisse (2005), les adaptations spécifiques sur l’expertise des spécialistes.

La base de données du projet « Virtual Data Center VDC » centralise depuis 2014 les observations de tous les groupes d’organismes, afin qu’on puisse en tenir compte dans les projets touchant à la protection de la nature. Cette base de données est en particulier prévue pour répondre aux besoins des services cantonaux. Ces données ne sont pas publiques.

Plusieurs organismes ont publié des fiches d’information et des mesures de promotion pour des espèces particulières de reptiles:
▪ Le karch a conçu des fiches signalétiques pour toutes les espèces de reptiles de Suisse
Des informations détaillées sur la promotion de la Coronelle lisse (Coronella austriaca) (2006) ont été réunies à l’occasion d’un atelier. Le plan d’action Coronelle lisse du canton de Zurich (en allemand) est aussi pris en compte. La publication Die Schlingnatter (2017) (en allemand) regroupe toutes les connaissances sur cette espèce. Les aspects de promotion y sont traités de manière très générale.
▪ L’office fédéral de la protection de la nature d’Allemagne gère un guide internet des reptiles Internethandbuch Reptilien , qui comprend des indications sur les mesures de conservation pour chaque espèce, des liens, des références bibliographiques et de projets concernant la Couleuvre d’Esculape (Zamenis longissimus), la Cistude d’Europe (Emys orbicularis), le Lézard des murailles (Podarcis muralis), le Lézard vert (Lacerta viridis), la Coronelle lisse (Coronella austriaca), la Couleuvre tesselée (Natrix tessellata) et le Lézard agile (Lacerta agilis). (En allemand)
▪ La Trame verte et bleue (France) contient des portraits du Lézard vivipare (Zootoca vivipara) et de la Vipère péliade (Vipera berus) (Synthèses bibliographiques sur les traits de vie d'espèces).
▪ L’office de la nature, de l’environnement et de la protection des consommateurs du Land allemand de Nord-Rhénanie-Westphalie a publié des fiches signalétiques pour trois espèces de reptiles qui contiennent de nombreuses indications pratiques pour leur promotion. (En allemand)
▪ Du côté de la Bavière, on trouve la publication Die Kreuzotter in Bayern - Erfolgreicher Artenschutz (en allemand)
▪ Brochure et site internet sur le Lézard agile de la Fondation Albert Koechlin, Lucerne (en allemand) : voir le chapitre suivant

Brochure de la Fondation Albert Koechlin

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La promotion du Lézard agile (Lacerta agilis) bénéficie depuis peu d’une brochure – en allemand – donnant des indications détaillées.
La Fondation Albert Koechlin souhaite promouvoir le Lézard agile en Suisse centrale. Elle a lancé un projet dans ce sens, publié la brochure «Fördermassnahmen für die Zauneidechse» (en allemand) et mis en ligne le site zauneidechse.ch. Ces deux sources livrent une information étendue sur la biologie et l’écologie du Lézard agile, de nombreux conseils pratiques pour la promotion de l’espèce dans ses différents habitats ainsi que des magnifiques illustrations et de nombreuses photos.

Les indications au sujet de l’aménagement et de l’entretien de microstructures sont particulièrement détaillées et clairement illustrées.

Menaces

Les causes principales du recul des reptiles sont les suivantes :

  • Disparition des dynamiques paysagères qui créent des habitats naturels pionniers, telles que les crues, les coulées de boue, les chutes de pierres et les avalanches
  • Assombrissement des forêts par abandon de l’exploitation ou reboisement
  • Intensification de l’agriculture : fauche inadéquate et trop intensive, usage de biocides et de substances nocives
  • Destruction des microstructures comme les murs en pierres sèches, les murgiers, les niches pierreuses, les tas de bois mort – mais aussi des haies, cuvettes, fossés, bandes et ourlets herbeux
  • Embuissonnement et boisement, en particulier des prairies et pâturages secs, et également d’autres surfaces agricoles et alpages anciennement exploités, surtout en montagne
  • Friches et microstructures en nombre insuffisant dans les zones agricole et urbaine
  • Connectivité des habitats insuffisante
  • Trafic routier
  • Mise à mort par les chats domestiques et les humains
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Obstacles infranchissables et entretien inapproprié représentent autant de dangers pour les reptiles le long des voies de chemin de fer. Les gabions constituent une bonne solution en lieu et place des ouvrages en dur (sur l’image avec une Vipère aspic (Vipera aspis)).

Exemples pratiques

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On peut favoriser la Coronelle lisse (Coronella austriaca) en construisant des murs en pierres sèches et en aménageant des niches pierreuses et des rampes à reptiles, par exemple.

Promotion du Lézard agile (Lacerta agilis)

Promotion de la Cistude d’Europe (Emys orbicularis)

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Des projets de réintroduction de la Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sont en cours dans quelques cantons

Des projets de réintroductionde la Cistude d’Europe sont en cours dans les cantons de Genève, de Neuchâtel et du Tessin. Ces projets ont un caractère pilote et font l’objet d’un suivi scientifique rapproché. Il faut attendre les résultats de ce suivi pour savoir s’il est pertinent de lancer d’autres projets de réintroduction. Il est impératif de respecter les lignes directrices de la Confédération et du karch. Le site internet de SwissEmys (en allemand) donne également des informations détaillées.

Projets divers

Liens généraux

Glossaire et autres liens

Les reptiles à l’école

Littérature recommandée

Ouvrages de références et généraux

  • Meyer, A. et al. (2009). Auf Schlangenspuren und Krötenpfaden. Amphibien und Reptilien der Schweiz. Haupt Verlag
  • Berney, Ch. (2001), Unsere Reptilien. Museum Basel.
  • Hofer, U. et al, (2001). Die Reptilien der Schweiz
  • Glandt, D. (2015). Die Amphibien und Reptilien Europas. Alle Arten im Porträt. Quelle & Meyer
  • Kwet, A. (2015). Reptilien und Amphibien Europas, 224 Arten mit Verbreitungskarten, Kosmos
  • Laufer, H., Fritz, K., Sowig, P. (2007). Die Amphibien und Reptilien Baden-Württembergs. Ulmer, Stuttgart.

Littérature concernant la pratique

Ouvrages de détermination

Bibliographie

Bibliographie pour les herpétologues de terrain : base de données des ouvrages sur la biologie, l'écologie et la faunistique des amphibiens et reptiles des pays germanophones à partir de 1954 (en allemand)


Divers

Transmettre ses observations de reptiles

Transmettre ses observations de reptiles est très utile à leur protection et à leur promotion. L’application Webfauna a été conçue à cet effet. Le site internet du karch indique comment transmettre ses observations.

Dans la loi

Selon l’ordonnance sur la protection de la nature et du paysage (OPN), toutes les espèces de reptiles sont protégées. La notice pratique « Protéger et favoriser les reptiles » présente plus de détails concernant leur protection légale.

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